Je pensais avoir tout ou presque pour faire le chemin de Compostelle car je pratique déjà la marche et ai fait plusieurs trekkings dans L'Himalaya, mais pas du tout. Je me suis pratiquement équipée en neuf pour ce pèlerinage. Pourquoi me direz-vous? Et bien parceque pour ce genre d'aventure les critères ne sont pas les mêmes que pour de plus courtes randonnées.
Tout doit être soigneusement pensé pour la préparation du sac et j'ai commencé dés que j'ai su qu'on partait. C'est presque comme une œuvre d'art, une peinture pour laquelle on choisirait chaque couleur et qui prendrait forme petit à petit. Pour ma part, cela fait 6 mois que je peaufine mon sac et son contenu. Cela occupe un petit peu de chacune de mes journées et c'est aussi ce qui me permet de commencer à vivre mon rêve 6 mois à l'avance. Au début, je ne savais pas trop quoi mettre dedans alors tout ce que j'achetais ou que je voulais emporter je le mettais dans un grand sac en plastique. Dans mon sac à dos ne rentrait qu'une grosse bouteille de 4 litres d'eau que j'utilisais pour mes pratiques de marche.
En fait, il y a 3 critères qui devraient motiver le choix de ce qui va rentrer dans le sac ou pas: 1) l'utilité ou le caractère essentiel, 2) le poid et 3) le volume. J'ai choisi de marcher avec mon sac à dos Osprey de seulement 34 litres parcequ'il est hyper confortable. Je ne voudrais pas d'une autre marque de sac à dos car je trouve que ce sont les meilleurs!
Bien entendu, on passe son temps à changer d'idée quand on fait son sac. J'ai même un temps envisagé en acheter un plus grand car j'avais peur que les coutures pètent tellement tout était serré à l'intérieur mais finalement je préfère regarder ce que je peux retirer du sac et qui n'est pas essentiel.
Selon les conseils pratiques, on peut lire que le poid du sac devrait être entre 10% et 15% de notre poids, voire jusqu'à 1/5 de celui-ci mais pour un maximum de 12 kilos. Il va sans dire que le défi est de taille quand on a une petite corpulence. Idéalement je ne devrais porter que 5,4 kilos et j'aimerais bien m'y tenir mais j'ai pas réussi à atteindre cet idéal.
On entend souvent dire que le poids de ce que l'on emporte est le poids de nos peurs. Mais je pense que ce qu'on emporte c'est aussi le poids de nos péchés mignons. Je ne vous dirais pas quels sont les miens mais vous laisserai plutôt les découvrir par vous-même en regardant le contenu de mon sac. Lors de ma dernière pesée il y a quelques jours mon sac faisait 8 kilos incluant à peu près 1.2 kilo de poids du sac lui-même et 1 litre d'eau. Donc le poid de mes peurs et péchés mignons serait d'environ 5.8 kilos. J'aimerais le réduire encore un peu mais ce sera difficile.
Voici donc l'inventaire de tout mon matériel à ce jour mais cela pourrait encore changer :
- bottes de randonnée Lowa Renegade cuir nubuck + gortex
- semelles orthopédiques
- bâtons de marche en carbone Komperdell
- sandales Keen
- coupe-vent nylon MEC
- chandail (laine polaire) manches longues
- sous-vêtements longs laine mérinos Icebreaker
- veste avec capuche polyester Columbia
- 2 T-shirt laine mérinos Icebreaker
- tunique manches longues en soie
- pantalons longs polyester + spandex MEC
- shorts Omni-Wick Columbia
- 2 paires de chaussettes laine mérinos Icebreaker
- 1 paire de chaussettes smart wool
- 2 paires doublures chaussettes polipropilene
- 2 brassières sport
- 3 sous-vetements
- gants fins Dakota
- guêtres
- poncho pour la pluie nylon Sea to Summit
- foulard en cotton
- chapeau Tilley
- duvet Western Mountaineering (455 g seulement) + sac de compression
- serviette + débarbouillette microfibre
- nécessaire de toilette format reduit
- trousse à pharmacie sommaire
- trousse de couture de base
- couverture de survie
- lampe frontale
- lunettes de soleil
- 4 mini pinces à linge
- canif
- cuillère-fourchette en plastique
- chargeur + adaptateur prises européennes
- crème solaire 60
- crème anti-frottement Nok pour les pieds
- Guide du Puy aux Pyrénées, J.P. Siréjol, Rando editions
- calepin + stylo
- credencial
- passeport
- pochette voyage Asolo
- caméra Samsung avec wifi
De tous mes achats, le choix le plus difficile a été celui des bottes. J'ai fait plusieurs magasins avant de jeter mon dévolu sur des bottes de marque Salomon dans lesquelles je me sentais comme dans des pantoufles dés le début et même pendant la semaine que je les ai portées à l'intérieur. Mais après quelques pratiques de marches, il a bien fallu que je me rende à l'évidence que ce n'était pas le bon choix pour le Camino car trop étroites aux orteils. Après consultation auprès d'autres pèlerins expérimentés, la marque Lowa semblait être la botte favorite et quand j'ai essayé le modèle Renegate j'ai tout de suite été conquise même si son prix exorbitant (300$) peut en faire hésiter plus d'un. Mais tout compte fait, elles me reviennent à 19 cents du kilomètre et comme un pied bien chaussé n'a pas de prix, alors au diable la dépense!
Cependant, ma plus grosse dépense n'aura pas été pour mes bottes mais pour mon sac de couchage. Je voulais un sac en duvet et j'ai privilégié le poids et le volume . Donc, c'est pourquoi j'ai choisi ce duvet <made in USA> super léger et qui est à peine plus gros que mon poncho.
Comme mon pèlerinage commence au Canada, je voulais avoir au moins un article avec moi qui représente mon pays de départ. J'ai bien déjà cousu mon écusson "Du Québec a Compostelle" sur le devant de mon sac mais j'ai décidé d'acheter aussi un chapeau typiquement canadien: "le Tilley - le chapeau le mieux fait et le plus pratique au monde" <made in Toronto> et garanti à vie. Je ne regrette pas mon choix car je l'adore.
Voilà, il ne s'agit que de quelques exemples de mes emplettes. Mais depuis quelques semaines, je n'ai plus à courir les magasins de gauche à droite. Il me suffit de penser à ce qui me manque ou que j'aimerais avoir pour que l'objet soit mis sur ma route ou me saute aux yeux dans un magasin. Un bon présage pour le Camino!
La dernière étape importante en ce qui concerne la préparation matérielle à ne pas négliger c'est le rangement de ses affaires. La première fois c'est Ashu qui a rangé mes affaires dans le sac. Non seulement tout rentrait mais il restait encore de la place. Quand j'ai voulu faire mon sac moi-même, c'est tout juste si j'ai pu le fermer! Alors, depuis un mois, chaque vendredi soir je remplis mon sac méticuleusement pour ma marche d'entraînement du samedi matin et je le défais ensuite. Et bien, un sac bien rangé fait toute la différence! Je m'améliore de semaine en semaine!
"Le plus long de tous les voyages commence par un tout petit pas".