Départ de Roncevalles à 8h. Il fait à peine jour. Chemin bien aménagé, parfois pavé, à travers des boisés dans le pays basque espagnol
Mon meilleur repas depuis le début du chemin pour 10,90 euro seulement: paella aux fruits de mer, chipirones (calamars), gâteau maison à la mangue, vin
Nous constatons qu'il y a encore pas mal de monde sur le chemin. Il faut maintenant s'habituer à la nouvelle signalisation. Les traits rouge et blanc du GR sont remplacés par des panneaux bleu et jaune avec le symbole du Camino ou des bornes. Il nous faut maintenant chercher les flèches jaunes. On les trouve au sol, sur les murs, parfois là où on ne les attend pas du tout.
Le village de Larrasoana n'est pas très accueillant. Nous restons au refuge municipal (24 lits superposés) dans une bâtisse qui ressemble à un hangar. Pas de couverture pour Diane qui n'a que son sac à viande pour dormir. Dans le village on ne trouve qu'une taverne et une épicerie ouverte seulement de 17h à 19h car le propriétaire qui parle français est officiellement en vacances et fait une faveur en restant ouvert aux pèlerins plus nombreux que prévus en cette saison.
Le repas du pèlerins à la taverne est décevant par rapport à la France: soupe, poisson et en dessert un minable cornet de glace à la vanille dans son emballage papier qui doit venir du supermarché. Heureusement qu'on rigole bien à la table avec un jeune policier allemand et Ichima, un japonais qui parle très peu l'anglais.
Le lendemain matin on est mis dehors par la femme de ménage à 7h30 de la cuisinette, si on peut appeler ça comme cela: un minuscule local avec une plaque électrique, un frigo, un évier et quelques ustensiles. Les tables sont dehors. Elle est super stressée et désagréable et nous fait comprendre qu'elle a beaucoup de travail. On avale donc nos dernières bouchées du petit déj à toute vitesse et on se met en route. On quitte Larrasoana sans regret, en espérant que le reste de l'Espagne ne sera pas ainsi.
Seulement 16 km nous séparent de Pamplona, ce qui fait qu'on arrive à midi, juste à temps pour l'ouverture de l'albergue. La marche a été agréable, le sentier plutôt plat, le temps gris mais clément. Le paysage est encore vallonné mais plus sec.
On a l'après-midi pour visiter Pamplona. J'aime bien ses ruelles et ses nombreux restaurants, style tapas. Pour moi, ce sera la meilleure cuisine de tout le Camino. J'ai mangé les meilleurs calamars. Pour 10,90 euro, j'aurai même droit à une bouteille de vin. Visite de la cathédrale dont l'intérieur surchargé de statues et dorures contraste avec la sobriété des églises et cathédrales visitées dans la partie française. Il n'y a plus non plus de beaux vitraux. En sortant, on se fera prendre par la pluie, des trombes d'eau!
L'albergue privée Paderborn est impeccable, tenue par des allemands, fréquentée par presque exclusivement des Allemands, tout est bien organisé et nickel, mais un peu trop rigide à notre goût. Réveillées à 6h par un CD de chants grégoriens, puis quelques minutes plus tard par des coups frappés à la porte, puis par la porte qui s'ouvre une voix insistante qui nous confirme qu'il faut se lever. Le petit déjeuner super copieux, il y a même du fromage, est servi à 6h30 mais il faut encore une fois quitter les lieux pour 7h30. Pourquoi nous mettre à la porte si tôt alors qu'il ne fait même pas jour avant 8h? Diane et moi n'avons pas le goût de marcher dans la noirceur. On fait le chemin aussi pour pouvoir admirer le paysage. On ne comprend pas que les hospitaliers n'adaptent pas l'horaire en fonction des saisons et du lever du soleil.