Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Réjanne globetrotteuse
  • : Venez découvrir ma passion et la réalisation de mes rêves: voyager un an en Asie ainsi que mes autres découvertes, telles que trekking et pèlerinage. Parcours, carnets de route, impressions, photos, conseils...
  • Contact

Recherche

15 octobre 2014 3 15 /10 /octobre /2014 20:18

Jour 43 - Najera à Granon 28km

On marche encore à travers les vignes mais aussi des étendus de champs labourés. En fait, il y a de grandes lignes droites. On retrouve encore de ces montagnes de paille. Pause café dans le village un peu mort de Azofa au km 5,8.

Compostelle - Granon et Tosantos
Compostelle - Granon et Tosantos
Compostelle - Granon et Tosantos

Un des symboles les plus importants sur le Chemin, ce sont les églises car c'est le premier signe annonciateur d'un village, donc d'une pause café ou lunch possible. Après des kilomètres de marche en solitaire, le son des cloches est doux à mes oreilles et la vue d'un clocher provoque toujours de la joie et un regain d'énergie. Parfois il apparaît soudainement au milieu des champs et il faut encore marcher un moment avant de découvrir le village qui l'entoure.

Santo Domingo de la Calzada avec la cathedrale, sa poule et son coq
Santo Domingo de la Calzada avec la cathedrale, sa poule et son coq
Santo Domingo de la Calzada avec la cathedrale, sa poule et son coq
Santo Domingo de la Calzada avec la cathedrale, sa poule et son coq
Santo Domingo de la Calzada avec la cathedrale, sa poule et son coq
Santo Domingo de la Calzada avec la cathedrale, sa poule et son coq
Santo Domingo de la Calzada avec la cathedrale, sa poule et son coq
Santo Domingo de la Calzada avec la cathedrale, sa poule et son coq

Santo Domingo de la Calzada avec la cathedrale, sa poule et son coq

On arrive à Santo Domingo vers 13h30. Cela nous paraît trop tôt pour faire étape là. Alors on fait seulement une pause café. On ne visitera pas la cathédrale car il faut payer et c'est contre notre principe de faire payer les pèlerins pour visiter un lieu de prière. On ne vera donc pas les fameux coq et poule qui sont dans la cathédrale, une vieille tradition dont je ne me souviens plus de l'origine. Mais on aura quand même notre photo de touriste avec le coq!

Compostelle - Granon et Tosantos
Compostelle - Granon et Tosantos
Compostelle - Granon et Tosantos

On marche encore 7km tout en montée proche de l'autoroute, un peu difficile mais avec une belle vue sur les montagnes environnantes pour arriver au village de Granon vers 16h. Contrairement à la partie française, on peut modifier nos étapes quotidiennement car on ne réserve rien. Si on est en forme, on continue un peu plus loin et si on est fatigué on s'arrête. Il y a toujours un choix d'hébergement. Et comme on n'a pas de guide detaillé des hébergements, c'est toujours la surprise et la découverte.

Granon c'est un de ces villages un peu mort avec une rue principale en ligne droite, des maisons les unes à côté des autres, mais qui commence et s'arrête net. Tout autour ce ne sont que des champs. A chaque fois que je passe dans un de ces villages, je me demande qu'est-ce qui a déterminé que le village devait commencer et finir exactement à cet endroit et pourquoi il n'y a pas eu de nouvelles constructions par la suite. L'explication logique c'est que le village végète ou se meurt, qu'il n'y a plus beaucoup d'activité économique. Le temps semble s'être arrêté.

Granon,  un  village au milieu de nulle part et sa boulangerie.
Granon,  un  village au milieu de nulle part et sa boulangerie.
Granon,  un  village au milieu de nulle part et sa boulangerie.

Granon, un village au milieu de nulle part et sa boulangerie.

Mais à Granon, il y a quand même une boulangerie et on va découvrir plus tard qu'elle joue un rôle primordial dans le village. Les boulangeries espagnoles sont loin de concurrencer les boulangeries françaises. Ici on ne fabrique que du pain et si on est chanceux on pourra y trouver quelques biscuits ou gâteaux qu'on pourrait faire soi-même à la maison.

À Granon, il y a bien sur une église et aussi deux hébergements pour les pèlerins. On va voir d'abord le gîte privé qui a l'air d'un repère pour hippies. On est les premières et l'hôte nous laisse le choix de notre lit dans un des nombreux dortoirs de sa maison. Après beaucoup d'hésitation, on choisit nos lits mais l'endroit est moche, plutôt lugubre et ne semble pas très propre. J'ai comme un drôle de feeling. Finalement on décide de ne pas rester et on file à l'anglaise.

On tourne en rond un moment avant de trouver l'Hospital de peregrinos San Juan Baptista. C'est parcequ'il est collé a l'église. En fait il fait partie du même édifice. On n'aurait pas pu faire un meilleur choix! Cela va être un des endroits les plus mémorables de tout le Chemin de Compostelle.

Hospital de peregrinos à Granon
Hospital de peregrinos à Granon
Hospital de peregrinos à Granon
Hospital de peregrinos à Granon
Hospital de peregrinos à Granon

Hospital de peregrinos à Granon

L'endroit est superbe, une annexe à l'église qui a 3 siècles, avec un accès direct au chœur de l'église à partir du dortoir. A priori pas terrible car on dort sur des matelas de sol mais l'accueil vaut bien mieux que le confort. On apprend que c'est un des hébergements les plus populaires mais ce soir on est le plus petit groupe avec seulement 7 pèlerins. En effet la plupart de ceux qu'on connaît se sont arrêtés à Santo Domingo.

Nos hospitaliers, un couple d'Americains viennent juste d'arriver et ils sont aidés en cette première journée par une autre hospitalière espagnole. Ils sont charmants et nous ferons une magnifique surprise au petit déjeuner: du beurre d'arachide (peanut butter) qu'ils ont emporté dans leur valise. Un vrai régal surtout pour Diane mais aussi pour Sarah (jeune Américaine) et pour moi car on en a un peu marre de la sempiternelle toast beurre/confiture pour le petit déjeuner.

Le souper
Le souper
Le souper
Le souper
Le souper

Le souper

Dans des hébergements comme celui-ci, tout est convivial. Il y a un véritable esprit communautaire et de partage. Tout le monde participe pour la préparation du souper, mettre et desservir la table ainsi que faire la vaisselle. Et a Granon, il y a une tradition particulière, qui est celle d'aller faire cuire le plat principal dans le four de la boulangerie. Ce soir là nous sommes allés porter des plats de patates au fromage. Nous avons eu le temps d'assister à la messe expéditive (20 minutes), la dernière donnée par le curé avant son départ en vacances. La tradition de Granon veut que tous les pèlerins se présentent a la boulangerie pour récupérer les plats une fois cuits. Nous avons dû chanter une chanson et nous avons bien ri quand on a vu sortir Diane, le Danois, un des Espagnols et l'Allemand avec leur accoutrement. La procession s'est rendue jusqu'au gîte sous les yeux un peu ahuris des pèlerins qui avaient choisi de rester a l'autre albergue. Une soirée mémorable qui s'est terminé par un moment d'échange et de prières dans le cœur de l'église éclairé à la chandelle. J'ai servi avec plus ou moins de difficulté d'interprète entre l'espagnol et l'anglais.

Prières du soir dans l'église de Granon
Prières du soir dans l'église de Granon

Prières du soir dans l'église de Granon

Jour 44 - Granon à Tosantos 21 km

Je suis la première a me lever a 7h. J'ai bien dormi mais pas Diane car il n'y avait pas de couverture et, avec seulement son sac à viande, même toute habillée, ce n'était pas suffisant pour avoir chaud. Heureusement qu'il y a eu le muesli, le peanut butter et le Nutella sur les toasts pour lui faire oublier sa mauvaise nuit.

Journée fraîche, grise et venteuse et avec un paysage plutôt monotone: encore des champs, et un sentier de graviers large proche de l'autoroute. J'ai marché et discuté une partie du trajet avec André, 70 ans, rencontré à Logrono.

Compostelle - Granon et Tosantos
Compostelle - Granon et Tosantos
Compostelle - Granon et Tosantos
Compostelle - Granon et Tosantos
Compostelle - Granon et Tosantos

Pause café et tortilla de patatas au km 8 a Viloria de Rioja. Pour le lunch, on s'arrêtera a un bar a Belorado pour manger un sandwich œuf/tomate et moi des pinchos de crevettes et non pas des tapas (clin d'œil au film The Way pour ceux qui s'en souviennent ;-))

On a maintenant changé de région. Nous allons traverser la région de Castille et Léon pour un bon bout de temps.

Nombreux nids de cigogne sur les clochers d'église
Nombreux nids de cigogne sur les clochers d'église

Nombreux nids de cigogne sur les clochers d'église

On 'arrive à 14h à Tosantos et on choisit de rester à l'auberge paroissiale San Francisco de Asis qui perpétue elle aussi la tradition de l'esprit du Chemin de Compostelle. On retrouve Sarah, Xavier et le Danois, qui étaient tous avec nous la veille, mais aussi Jean-Claude, les Japonais Ichima et Naoko et faisons la connaissance d'une autre Canadienne qui fait transporter son sac par véhicule. Elle se fera d'ailleurs refusée de faire ramasser son sac à l'albergue le lendemain matin par un des hospitaliers qui n'apprécie pas que des personnes puissent faire le Chemin sans porter leur sac. Là aussi on dort sur des matelas de sol mais Diane est contente car il y a des couvertures. La nuit ne sera d'ailleurs pas chaude dans cette vieille maison.

Albergue parroquial San Francisco de Asis
Albergue parroquial San Francisco de Asis

Albergue parroquial San Francisco de Asis

Tosantos. Non, non, il ne s'agit pas d'une poutine!
Tosantos. Non, non, il ne s'agit pas d'une poutine!
Tosantos. Non, non, il ne s'agit pas d'une poutine!
Tosantos. Non, non, il ne s'agit pas d'une poutine!

Tosantos. Non, non, il ne s'agit pas d'une poutine!

Il n'y a pas grand chose à manger en attendant le souper. On se retrouve donc dans l'unique bar du village, où il n'y a qu'un groupe de papis en train de jouer aux cartes et on commande des patatas bravas. Il ne s'agit pas d'une poutine mais de frites avec une sauce aux piments forts et avec un filet de crème par-dessus. Jean-Claude viendra lui aussi faire un tour au bar.

Avant le souper, nous aurons droit à une visite guidée de l'Hermitage Virgen de la Peña qui se trouve au dessus du village et construit dans le rocher. Je servirai encore une fois d'interprète, ce qui me vaudra le privilège de baisser le rideau devant la Vierge et de souffler les bougies à la fin de la visite.

Souper à Tosantos
Souper à Tosantos

Souper à Tosantos

La préparation du souper communautaire se fait sous la supervision et les instructions très précises de notre hospitalier Espagnol en chef. Il ne rigole pas quand il s'agit de couper les légumes qui iront dans la méga salade. Diane est en charge de faire cuire la soupe à l'ail et au pain, une spécialité de la Castille. Je dois dire que c'est la seule fois où je ne finirai pas mon assiette car je n'ai vraiment pas aimé cette soupe que malheureusement on retrouvera presque partout au menu en Castille. Mais la salade était excellente et il n'y avait pas de viande pour la 2ème journée d'affilée. Tant mieux pour moi!

Les prières du soir se font dans leur petite chapelle, un moment rempli d'émotions pour plusieurs d'entre nous. Notre hospitalier nous explique la signification du pèlerinage et du Chemin de Compostelle qui nous relie à Dieu. On lit les intentions de prières des pèlerins qui nous ont précédés. Encore une autre journée où nous avons vécu des moments intenses qui vient de se terminer.

Partager cet article
Repost0

commentaires