Je viens tout juste de participer à la 11e édition de ce pèlerinage de Gaspésie qui se déroulait du 26 juin au 2 juillet dans la région de Chandler. Avec environ 160 personnes nous avons marché plus ou moins 110 km durant cette semaine. J'ai adoré cette nouvelle expérience très différente des autres pèlerinages que j'ai complétés tels que Compostelle ou le Chemin des Outaouais.
Pour se rendre là et revenir, ce fût un trajet de 2 jours en covoiturage avec en tout 3 autos différentes, une nuit et un délicieux souper chez l'une des pèlerines à Rimouski et une nuit en dortoir à la jolie et accueillante auberge de jeunesse de Rivière-du-loup, ce qui m'a permis de vivre 2 expériences totalement différentes.
Beau paysage tout le long du fleuve Saint-Laurent et les 1200 km de voyage, soirée à Rimouski, AJ de Rivière-du-Loup, halte à la boulangerie Les 2 Briochés que Nichelle m'a fait découvrir
Je voulais vivre ce pèlerinage de façon autonome, c'est-à-dire en marchant d'un point à l'autre avec mon sac à dos. Je voulais camper d'un village à l'autre mais cela n'a pas été possible car il ne s'agit pas d'un trajet linéaire. On part toujours du même point en autobus scolaire pour se rendre au lieu de départ de la marche du jour et la navette nous ramène en fin de journée.
J'ai donc campé à Pabos-Mills pour être proche de mes amies de Gatineau / Ottawa, mais j'ai marché avec mon sac de 60 litres / environ 8 kilos avec toutes mes affaires mis à part ma tente et mon sac de couchage. Je voulais me pratiquer à être autonome pour un futur projet...
J'ai adoré ce camping super tranquille, boisé, très propre, juste à côté de la plage, avec une excellente connexion internet, même dans ma tente. Le soir le bruit des vagues me berçait. J'avais pour compagnon un jeune lièvre qui partageait son temps entre mon voisin Roger, lui aussi pèlerin, et moi. Il y avait aussi un écureuil que je devais surveiller de près. Un matin, il m'a volé un kiwi et une autre fois, il a mangé une partie de mes petits pains.
Le rituel était à peu près le même tous les jours. Réveillée une première fois vers 4h à cause de la lumière du jour, qui dans ce coin de pays est hyper tôt. Debout vers 6h pour ensuite vers 7h30 retrouver mes amies Martine, Lucie et Francine dans le stationnement. En m'attendant, elles profitaient de la bonne connexion internet. Martine nous conduisait jusqu'à Chandler. Ensuite on embarquait dans l'autobus.
Au point d'arrivée, c'était l'enregistrement à l'église et le tampon. On pouvait aussi écrire des intentions pour la journée qu'on déposait dans un petit phare en bois qui était transporté tous les jours par des personnes différentes. On écoutait les paroles du jour, puis on chantait la chanson du pèlerinage suivi des instructions sur le chemin du jour.
Ensuite tout le monde se mettait en marche. En quelques minutes, l'église se vidait, à tel point que la première journée, je suis sortie de la toilette et il n'y avait déjà presque plus personne. À 15h30 au point d'arrivée nous assistions à une messe avant le retour au point de départ en autobus. On a ainsi pu visiter plusieurs églises. Ma préférence c'était toujours pour les églises avec un clocher argenté.
La plus belle messe a été celle célébrée en plein air l'avant-dernier jour. C'était vraiment spécial!
Toujours une réception chaleureuse à l'église
On a été vraiment chanceux car sur les 6 jours de marche du pèlerinage, il a fait beau et chaud pendant les 5 jours. L'autre journée c'était de la bruine et du brouillard. Les marches étaient faciles et assez courtes: entre 14 et 20 km. Ma seule déception c'est d'avoir très peu vu la mer durant les marches. Souvent on partait d'une église au bord de la mer pour ensuite marcher le long de routes ou chemins dans les terres. On ne retrouvait la mer qu'à la fin de la journée.
J'ai quand même bien apprécié les paysages, que ce soit la nature, les maisons à l'architecture très varié mais surtout les plages et le bord de l'eau.
La file de marcheurs s'étend plus la journée avance, et on peut même se retrouver à marcher tout seul
Les paysages très variés sur notre chemin entre Chandler et Percé
Les maisons de Gaspésie
Ce que j'ai apprécié de ce pèlerinage c'est que malgré le grand nombre de participants (environ 160), on pouvait marcher en groupe ou seul, en parlant ou en silence, en riant, en chantant ou en priant. Chacun respectait l'autre, chacun marchait à son rythme. J'ai aimé le fait que je pouvais parler et partager des moments avec des personnes différentes au cours d'une même journée. J'ai aimé ne pas me sentir obligée à qui que ce soit. J'ai aimé tous les échanges que j'ai eu, tous les sourires, les rires et les fous-rires mais aussi les moments plus sérieux et parfois les confidences échangées.
J'ai passé des moments extraordinaires avec mes ami(e)s de l'Outaouais mais aussi avec de nouveaux amis rencontrés lors du pèlerinage. J'ai vraiment rencontré des gens exceptionnels de tous les âges et de tous les horizons.
Côté bouffe, je me suis régalée. J'ai mangé du poisson et des fruits de mer tous les jours. J'ai découvert quelques spécialités gaspésiennes telles que les galettes de morue séchée, les guédilles au crabe et aux crevettes. Je n'ai malheureusement pas goûté à la bière locale la Pit Caribou.
J'ai aussi découvert le fameux restaurant ''Le Chialeux''. Toute une expérience!
Un autre point fort de ce pèlerinage c'est l'organisation et l'équipe fabuleuse et dévouée des bénévoles. Parfois nous avions des autos de police pour nous guider. Les autos patrouilles de Terre et Mer n'étaient jamais très loin. On pouvait compter sur eux pour nous ravitailler en eau au besoin. Il y avait aussi ceux qui fermaient la marche, ceux qui portaient le phare, le journaliste qui réalisait un documentaire du pèlerinage. Et bien sur, il y avait le père Delvida, le prêtre le plus moderne que j'ai rencontré en dépit de son âge. Il suivait la troupe de pèlerins avec son auto et ceux qui le désiraient pouvait embarquer pour parler avec lui, une nouvelle forme de confessionnal et un bon moyen pour venir à la rencontre des fidèles!
Les haltes pèlerins, que ce soit sur le bord du chemin, invités chez des gens du village ou dans des commerces, ont aussi été des moments forts appréciés du pèlerinage et l'occasion d'échanger tout en se ravitaillant.
Le 6e jour, on a eu droit à une belle messe en plein air ainsi qu'à un souper pour clôturer la semaine.
La dernière journée s'est terminée par une messe à l'église de Percé et visite libre par la suite. Malgré la pluie, je me suis rendue sur l'île Bonaventure. Cela m'a permis de découvrir que j'avais le pied marin car il y avait de la vague et plusieurs d'entre nous ont été malade alors que j'étais en pleine forme et ai pu profiter pleinement de cette belle virée autour du rocher percé.
Avec Hélène et Dominique, nous avons traversé l'île au pas de course pour être capable de voir les fous de Bassan. Nous n'avions qu'1h10 minutes avant de reprendre le bateau. Cela en valait la peine.