Après une semaine nous dormons dans un hôtel avec internet. Depuis le temple 38, nous nous sommes tranquillement éloignés du bord de mer pour nous diriger vers les montagnes. La plupart des henro que nous rencontrons marchent entre 30 et 40 km par jour. Ashu et moi marchons entre 25 et 30 km, au delà j'ai de grosses baisses d'énergie et du mal à récupérer. Ashu lui serait prêt à continuer malgré ses 12 kilos sur le dos mais je dois respecter mes limites si je veux terminer mon pelerinage. On en a déjà rencontré plusieurs qui ont du abandonner. Personnellement je trouve Shikoku plus exigent physiquement que Compostelle.
On a passé trois nuits dans la tente. On est vraiment content quand on trouve une hutte pour henro ronde avec un grand espace pour notre tente. Dans la mesure du possible on privilégie les endroits tranquilles à l'extérieur des villes et pas trop proche des grandes routes. Quand on campe, vers 18h on est déjà installé et on a soupé (onigiri) et vers 19 h on dort déjà. Le matin on commence à marcher entre 6h et 7.
L'autre nuit j'ai eu toute une frayeur. Réveillée vers 23 h 30 par la lumière et du bruit, je pensais que c'etait Ashu qui s' était levé pour aller au toilettes mais quand je me suis rendue compte qu'il était juste à côté de moi, j'ai fait le saut et j'ai secoué Ashu pour qu'il vérifie ce qui se passait dehors. Il me dit de ne pas m'inquiéter car c'est un henro. il a entendu le son de sa cloche. Finalement c'était Tomonobu, un jeune henro japonais, qui a choisi de faire Shikoku à la dure. Il marche du matin jusqu'au soir avec des sandales et dort dehors avec son sac de couchage. On ne rencontre pas beaucoup de monde comparé à Compostelle mais toutes sortes de gens.
La nuit d'avant on pensait qu il y avait un hébergement gratuit au temple (tsuyado ( mais non. J'ai demandé au moine si ou on pouvait camper. Il pleuvait et je ne pouvais pas m'imaginer marcher plus loin car il était déjà 17h. Il nous a dit qu'on pouvait mettre notre tente à côté du temple du haut a droite. Si vous croyez que j'ai tout compris ce qu'il m'a dit en japonais. En fait j'avais à peu près compris d'après sa gestuelle mais j'ai demandé à un autre henro qui parlait quelques mots d'anglais de confirmer.
Enfin, on quitte un peu la grande route pour se retrouver sur des sentiers de forêt et à environ 500 mètres on se retrouve devant un paysage époustouflant: la mer et des îlots. C'est le plus beaux des paysages.
Dans la ville de Uwajima on a pris le bus pour éviter la partie longue et monotone de l'entrée de la ville et aussi pour avoir le temps de visiter le château.
On a eu une grosse journée de pluie, suivi d'une journée grise et une autre journée de pluie. Cette fois là, au lieu de dormir dans la tente on trouve une chambre dans un charmant village. Il s' agit d'une maison ancienne avec deux chambres traditionnelles. On dort donc sur un matelas futon et tatami.