Une journée de seulement 17,9 km et 5 temples mais la montée jusqu'au temple 60 situé à environ 740 mètres d'altitude est assez exigente. Cela commence avec environ 2 km de marches à monter et un sentier qui grimpe raide.
On arrive en sueur et en manches courtes et on a la surprise de trouver de la neige au temple 60. Cela donne une toute autre atmosphère, surtout qu'il est de bonne heure et qu'il n'y que 2 ou 3 personnes. C'est magique. Les 9 km de sentier pour se rendre jusqu'au temple 61 seront long et difficile. On devait s' y attendre après la montée!
Une fois au temple 61, on rencontre plein de monde mais surtout quelques henro étrangers dont Elly une Hollandaise qui en est à son 4e tour de Shikoku. Cette fois ci elle le fait en sens inverse. On fait aussi la connaissance de Dario, un jeune Autrichien, qui s' appuie sur ses bâton comme sur une canne car il a de la peine à marcher. Il a surestimé sa capacité physique et une dizaine d'ampoules qui ont commencé à s' infecter.
Dario a l'air complètement épuisé et avec le moral dans les talons alors il marche avec nous. On aura droit à une averse mais cela cesse avant d'arriver au temple 64. Dario a décidé d'abandonner. Il retrouve le sourire quand il découvre que l'endroit ou nous avons décidé de passer la nuit est proche de la gare, du dépanneur Lawson et d'une onsen. Il partira alors qu'il fait encore noir.
Nous avons la surprise de voir que la hutte pour henro est déjà occupée. Mais on est super content quand on reconnaît notre ami henro à vélo Masayuki. On ne l'avait pas revu depuis plusieurs jours. Je ne comprends toujours pas comment cela se fait qu'il est aussi lent en vélo. Ashu était certain qu'on allait le revoir car c'est sa dernière journée. Il va donc mettre sa tente sous la hutte et Dario et nous sous un abri pour les autos. Ashu à bien sûr demandé la permission au temple avant de mettre la tente. Non seulement le moine lui a indiqué l'endroit, il lui aussi donné une boîte cadeau remplie de confiseries. Un autre geste de gentillesse sera une femme qui s' arrêtera en auto avec 2 jeunes enfants spécialement pour nous parler. Elle traduit sur son téléphone et on communique ainsi. Elle nous offre 2 limonades.
Pour moi la récompense À la fin de la journée c'est quand je peux prendre un bon bain dans une onsen. Je l'avoue, cela n'arrive pas tous les jours mais aujourd'hui c'est un grand jour. Quand j'arrive à l'onsen, je m'apprête à me doucher avant d'entrer dans les bains mais les quelques dames qui sont déjà dans le bain me font des grands signes et je comprends non et que l'eau de la douche est froide. Étant donné qu'on ne doit pas entrer dans le bain sans s' être lavé avant, devant mon hésitation, les femmes me remplissent des bassins avec l'eau thermale pour que je puisse me laver. Une fois que j'ai compris je veux le faire moi même mais l'une d'elle continue à me remplir une bassine des que j'en ai une de vide. Malgré la barrière de la langue, on arrive à communiquer et on rigole ensemble. J'apprécie toutes ces attentions et cette gentillesse.
Ce que j'aime dans notre pelerinage c'est qu'on ne sait jamais ce qu'on va trouver pour dormir. On décide la veille ou en cours de journée l'endroit qui nous semble le mieux convenir en fonction des Km qu'on veut marcher et de c qui est accessible alentour. et ensuite c'est la surprise. Aujourdhui, on est assez chanceux et en bonne compagnie. Dans l'ensemble c'est dans la tente que je passe les meilleures nuits.