En arrivant au temple 59, on a la surprise de retrouver Sachiko, henro blessée qu'on n'avait pas revu depuis le temple 38. Elle voyage en autobus ou en train et attend son mari au temple.
Vers midi j'ai faim mais selon la carte il n'y a pas de restaurant avant plusieurs kms. J'ai vraiment envie de udon. Ashu demande a un monsieur et il nous indique la direction derrière nous, a environ 5 minutes a pieds d'après ce qu'on a compris. On redemande un peu plus loin et le gars en bicycle nous indique la même direction et file dans cette direction. On est en campagne. Au bout d'un km alors qu'on est prêt à faire demi - tour, il réapparaît. En fait, il a l'air de nous avoir attendu. Il nous indique une bâtisse et c'est la que nous allons manger un excellent bol de udon.
L'endroit ne paye pas de mine de l'extérieur mais c'est plein de monde et surtout des familles à l'intérieur. C'est un genre de self - service. On passe notre commande. Quand c'est prêt on va chercher notre bol de udon et ajoute des ingrédients nous même.
Comme c'est complet; un homme qui porte une tenue traditionnelle demande s' il peut partager notre table. On apprend que ce restaurant très peu cher et populaire n'ouvre qu'une seule journée par semaine.
D'après ce qu'on a compris entre son anglais, son japonais et ses gestes, c'est qu'il travaillait avant pour une compagnie de serviettes. On est dans la région célèbre pour sa fabrication de serviettes. Moi j'ai compris que c'était sa première journée comme prêtre (priest); Ashu a compris que c'était sa journée de jeune (fast). Parfois on doit s' inventer des histoires car les gens veulent nous parler mais on n'ose pas montrer qu'on a rien compris alors on fait semblant et après on compare nos versions. C'est parfois assez cocasse. Une chose qu'on a compris tous les deux; c'est qu'il devait visiter 5 temples dans la journée.
On a très bien mangé et de surcroît, notre repas nous a été offert par le patron. Encore là générosité et la tradition de l'osettai.
De retour sur le henro trail, on rencontre le mari de Sashiko. Il est tout surpris de nous voir surgir du mauvais côté.
La journée sera encore longue. On va marcher jusqu'à 18h car la hutte ou on pensait mettre notre tente ne convient pas. Moi j'en peux plus et ne suis plus capable d'avancer après 2 jours consécutifs de plus de 30 km. C'est Ashu qui porte les 2 sacs sur le dernier kilomètre. Finalement on est récompensé de nos efforts. La prochaine hutte est sur, juste à côté d'une cascade et au pied de la montagne que nous devrons gravir le lendemain. Il y a même des couvertures mises à la disposition des henro. Ashu est bien content car la nuit s'annonce fraîche.