J'ai peut-être loué une voiture mais je n'ai pas l'intention de faire le tour de l'Islande en 5 jours, ce qui pourtant serait techniquement faisable. En fait, c'est plus pour avoir la liberté d'aller ou je veux, de m'arrêter quand je veux, de rouler à mon rythme, c'est à dire en prenant mon temps et pour éviter le plus possible les groupes de voyageurs organisés que je voulais être autonome. Alors, pour cette première journée, je me contenterai de visiter la péninsule de Reykjanes là ou j'ai attéri et je ne serai pas déçue car je vais découvrir des paysages grandioses en étant pratiquement toujours seule.
Mes premiers km à rouler de jour
Pour ceux qui ne le savent pas, je fais partie des marginaux qui vivent sans téléphone portable et sans GPS. Et oui, cela existe encore et j'en suis fière. J'ai commencé à voyager avant l'ère des portables, à l'ère des cartes routières et des guides du routard en papier. Sauf que là, l'agence Budget n'a pas de carte routière à me fournir et ils voulaient me charger $20 / jour pour un GPS. Ils n'ont même pas été foutus de donner leur pamphlet sur les panneaux et règles de sécurité routière spécifique à l'Islande en anglais.
Tant pis, je partirai donc à l'aventure sans carte ni GPS, en me fiant juste à la carte sommaire que j'ai photocopié d'un guide de voyage emprunté à la bibliothèque avant de partir, aux panneaux sur la route, à mon sens de l'orientation pas toujours fiable mais surtout à mon sens de la débrouillardise. De toute façon, même si je me perds, c'est pas grave car je ne suis pas pressée. Il n'y a personne qui m'attend et je n'ai pas prévu de faire des centaines de km sur la route.
Brimketill ou la force des vagues qui s'écrasent sur les falaises de lave
Dès mes premiers kilomètres, je suis subjuguée par les paysages. J'arrive à un premier point d'attraction au bord de la mer. La force des vagues qui s'écrasent sur les rochers volcaniques noirs m'impressionne et me fascine en même temps.
Je me rends tout au sud de la péninsule pour aller voir les champs de lave de Valahnukur et la zone géothermique avec les sources chaudes de Gunnuhver. C'est un endroit presque surréel avec une terre et des lichen de différentes couleurs du brun au rouge, des fumées de vapeur d'eau bouillante qui s'élèvent dans les airs tout autour de moi et un phare au loin.
Je suis tout simplement fascinée par ce paysage nouveau et unique à mes yeux. En plus, j'ai la chance d'en profiter sans être dérangée par d'autres visiteurs.
Prochaine étape, je me retrouve à fouler deux continents: le nord américain et l'eurasien. Un pont symbolique a été construit pour marquer l'un des endroits ou on peut admirer ce phénomène des deux plaques tectoniques. Je suis touchée par ce lieu très spécial et sensible à ce phénomène de la nature.
Alors que je quitte la péninsule pour me diriger tranquillement vers ma destination pour la nuit, le paysage change drastiquement. Je me retrouve entourée de blanc. Je m'arrête à un café sur le bord de la route et comme je ne sais pas quoi commander, je décide de choisir des crêpes comme le gars islandais en avant de moi. La vendeuse me sert 2 crêpes roulées avec du sucre en disant fièrement que ce sont des crêpes faites maison, un excellent snack.
Bilan de cette première journée: je suis fière de moi car j'ai vu des paysages spectaculaires et je ne me suis pas perdue. J'ai juste manqué la route qui menait à mon auberge à côté de Selfoss car j'ai vu le panneau une fraction de seconde trop tard. J'ai eu du soleil, de la pluie et un peu de neige. L'auberge est très bien, super tranquille, en pleine campagne. Je dormirai toute seule dans le dortoir et rencontrerai seulement un couple de Français et 2 jeunes Italiens.
South Central Hostel à Selfoss