De retour du Sentier International des Appalaches depuis une semaine, je commencerai par dire que l’édition 2021 ne s’est pas tout à fait passée comme prévu mais je vais garder les détails pour un prochain article. Aujourd’hui, j’aimerais vous parler de la préparation de la nourriture car cela a occupé une bonne partie de notre temps dans les semaines qui ont précédé le départ. Nous devions prévoir 19 jours de nourriture pour une longue randonnée en complète autonomie puisque nous allions être dans le bois loin des villages pour se ravitailler durant tout ce temps-là.
La préparation pour autant de jours d’autonomie alimentaire demande du temps et de l’énergie pour la planification des menus et la préparation des repas. Au printemps je me suis achetée un déshydrateur de base, le Hamilton Beach avec 5 plateaux qui m’a coûté 69$ et j’en suis très satisfaite. En tout, ce sont des journées et parfois même des nuits à faire tourner le déshydrateur pour arriver à avoir 19 repas équilibrés de prêt ainsi que des snacks de fruits et légumes mais je me suis beaucoup amusée à créer des recettes, à faire des essais et à déguster pour tester. Le but était de préparer des choses que j’aime mais aussi de réduire le plus possible le poids de la nourriture qui est l’élément le plus pesant dans le sac à dos quand tu pars en randonnée pour plusieurs jours.
Le SIA met à la disposition des randonneurs 6 grosses boîtes (3 dans la réserve faunique de Matane et 3 dans le parc national de la Gaspésie) où nous pouvons déposer des boîtes de ravitaillement à l’avance ou bien faire appel aux services du SIA pour les déposer). Nous avions choisi d’avoir un ravitaillement dans chaque boîte pour avoir le moins de poids possible à porter durant la randonnée, ce qui fût un choix judicieux. On a fait livrer celles dans la réserve par le SIA et on a déposé nous-même celles dans le parc de la Gaspésie le jour avant de commencer notre longue randonnée. On a un peu sous-estimé les distances et surtout le temps que cela nous prendrait car on a roulé de nombreux kms sur des routes de gravelle mais on a réussi à compléter notre rallye boîtes de ravitaillement le jour J-1. Nous avions donc des boîtes pour 5 jours, 3 jours et 2 jours d’autonomie. Pour 5 jours, la mienne pesait 2,5 kg, soit environ 0,5 kg de nourriture par jour. Voici donc, le détail de ce que j’avais prévu :
Déjeuner
- Gruau au quinoa auquel j’ai ajouté des graines de chia, tournesol, courge, sésame, beurre d’arachide en poudre, raisins secs, banane et fraises déshydratées.
- Macha latté
- En complément, œufs en poudre Happy Yak (pour environ 6 repas de 2 œufs) accompagnés de tomates séchées, champignons et oignons caramélisés déshydratés.
Je dois dire en partant que je ne suis vraiment pas une fan de gruau mais bon puisque c’est ce que tout le monde recommande pour la randonnée, je m’étais faite à l’idée d’en manger tous les jours. J’ai eu beau y avoir ajouté des graines et des fruits je n’ai jamais eu de plaisir en le mangeant mais surtout je ne me sentais pas rassasiée. Pourtant j’avais quand même de bonnes portions mais si je mangeais juste du gruau, je commençais à avoir faim au bout d’une ½ h de marche. Par contre, les matins où je complétais mon gruau par des œufs en poudre réhydratés cuits avec mon mélange maison de tomates séchées, champignons et oignons caramélisés, là je me sentais l’estomac plein et content. Je me demande si je ne manquais pas tout simplement de protéines.
Snacks
- 2 barres tendres de noix et fruits par jour + 1 barre de protéines Cliff tous les 2 jours
- 1 collation de mélanges de graines et noix par jour (tournesol, courge, noix de Grenoble, pécan, macadam, Brésil, noix de cajou salées ou non et pépites de chocolat dans celles non salées).
- 1 collation de mélange de fruits secs et déshydratés (datte, banane, raisins, canneberges, abricots, fraises, kiwis, figues).
J’ai déshydraté des fruits pour les collations et aussi pour ajouter au gruau. J’ai adoré les kiwis qui sont rafraîchissants et les fraises qui apportaient un peu de goût à mon gruau du matin. Je commençais à manger ma collation de fruits secs et déshydratés à toutes les heures le matin. Ensuite je m’attaquais à une barre tendre. L’après-midi, si il me restait des fruits, je recommençais à en manger, puis j’enchaînais avec des noix et vers la fin de la randonnée, quand j’e commençais à avoir une baisse d’énergie c’était le temps de manger une ½ barre Cliff aux protéines. Une fois arrivée au campement, je finissais de manger ce qu’il me restait de snack du jour.
Au bout d’une semaine, j’ai commencé à saturer au niveau des fruits secs. Je me forçais pour en manger mais j’en avais plus vraiment envie. Ensuite, j’ai commencé à saturer aussi au niveau des noix surtout celles sucrées avec le chocolat. Je préférais celles salées. Au bout du 9e jour, j’ai commencé à avoir tout le temps faim. On aurait dit que je n’étais jamais rassasiée. C’est là que j’ai mangé le plus de barres. En fait, c’était ce qui me faisait le plus envie et qui me donnait le plus de satisfaction durant la marche. J’étais bien contente d’avoir 2 barres ½ par jour + quelques extras car il n’y a pas eu de reste. J’ai même mangé une des barres de Diane qui pourtant n’en avait pas emporté beaucoup.
Lunch
- 1 tortilla au maïs par jour avec thon en sachet, saumon déshydraté ou humus déshydraté et quelques mayonnaises en sachet (gracieuseté de Diane)
- Chips de betterave déshydratées ou brocoli au pesto déshydraté
Les 1ers jours j’ai mangé mon saumon déshydraté que j’ai adoré. Je me suis rendue compte que les journées oû j’avais du saumon ou du thon avec ma tortilla, j’avais beaucoup moins faim le reste de la journée. J’ai réalisé que cela me prenait quelque chose de consistant le midi avec des protéines sinon mon niveau d’énergie n’était pas optimum. Juste une tortilla avec du humus ce n’était pas suffisant. Certains matins, je préparais plus d’œufs et j’en mettais dans ma tortilla pour le lunch. Cela aussi c’était gagnant. Et la petite touche qui égaillait mes lunchs c’était quand j’avais un sachet de mayonnaise. J’ai adoré et je remercie Diane qui me les avait donnés. C’est certain que cela va devenir un ‘’must’’ pour mes prochaines longues randonnées.
Peu importe le lunch, il goûte tellement meilleur avec de la mayo mais aussi avec la vue panoramique!
Souper
- 1 cup-a-soup, soupe miso ou soupe thaï aux vermicelles de riz
- Mes repas maison déshydratés comprenaient:
- -pâtes de riz/quinoa avec tofu, yogurt, vin blanc, champignons, noix de cajou, carottes, kale
- -fèves noires avec riz ou quinoa, tofu, poivron, tomates, kale, champignon
- -fèves mung avec riz, champignons, oignons, haricots, kale, tofu et curry
- -lentilles avec riz ou quinoa, tofu, champignons, kale, haricots, oignons et curry
- -pois chiches avec riz, tofu, patate douce, carottes, haricots, concentré de tomate et curry
- -spaghetti de riz (non déshydraté) avec tofu, crevettes, courgettes, champignon, concentré de tomate et curry rouge
- -Sachet Tasty bites Bombay potatoes avec une boîte de thon (1 souper non déshydraté)
Mes repas étaient tous supers bons et assez variés même si les accompagnements se ressemblaient un peu. Diane avait des pâtes pour chaque souper (sauf un avec du riz) avec 3 ou 4 recettes différentes et pas toujours la même sorte de pâtes mais elle ne s'en est jamais lassé. D’après ce qu’on m’avait dit, pour les soupers déshydratés, on vise des portions de 170 g. Je n’ai jamais pesé les miennes mais je pense bien qu’elles étaient au moins de ce poids-là. Pour mes soupers, j’ai déshydraté la plupart des légumes séparément, ainsi que le tofu et le riz ou quinoa en complément. J’ai tout assemblé dans des sachets individuels et numérotés pour chaque jour. J’avais prévu les repas les plus pesants pour les soirs ou on récupérait notre boîte pour m’éviter de porter plus de poids le lendemain. J’avais un peu peur de ne pas avoir des portions suffisantes mais au final les quantités étaient parfaites. J’étais toujours étonnée de voir qu’avec si peu dans mon zip lock j’arrivais à remplir la moitié de mon chaudron une fois réhydraté. Et j’étais encore plus surprise de voir que j’arrivais à engloutir tout cela en plus de ma petite soupe et parfois même finir par une barre. En fait, c’est cela qui m’a un peu manqué. J’aurais aimé avoir un dessert surtout les derniers jours quand j’avais tout le temps faim.
Les soupers sont un grand moment de joie et de réconfort et les lentilles + riz sont parmi mes préférés
Special Treats (dans les boîtes des campings seulement)
- -sac de chips au plantain
- -purée de fruits et légumes pour bébé.
Plus on passe de temps dans le bois, plus la nourriture prend une place importante dans notre quotidien et dans mon cas c’était plutôt de junk food dont je rêvais. C’est pourquoi, j’avais prévu de me faire de petites surprises dans les 3 boîtes des gros campings de la SÉPAQ. Je n'ai malheureusement pas de photo pour l'illustrer mais c’est clairement les chips au plantain qui ont fait le plus notre bonheur en ouvrant la boîte!
Enfin, en terminant je ne pouvais passer sous silence une petite annectdote qui démontre que même avec la meilleure préparation et toute l'attention qu'on y a mis, sans compter le nombre de fois que j'ai fait, défait et refait mes boîtes, vérifié et revérifié le contenu et bien Diane et moi avons réussi à oublier d'emporter un petit-déjeuner pour Diane et 2 petits-déjeuners pour moi.
Diane s'en est rendu compte en faisant les dépôts de nos boîtes. Il se trouve que justement dans l'une des boîtes du SIA, des randonneurs qui avaient du surplus avaient mis dans un sac identifié ''À DONNER'' des sachets de gruau. Elle était vraiment heureuse. J'en ai pris un aussi en me disant que cela pourrait peut-être accompagner mon 1er déjeuner. Mais c'est seulement le lendemain matin après notre première nuit à l'abri de St-Vianney que j'ai réalisé qu'il me manquait 2 déjeuners. J'ai été bien contente de trouver en plus un sachet de chocolat qui avait été laissé par Kareen l'aventurière des bois.