Et oui je suis
encore en Chine alors que j'avais prévu être au Vietnam le 14! Mais les changements font aussi partie de l'aventure. Je suis présentement dans la province du Hunan à
Fenghuang, une petite ville dont je
n'avais jamais entendu parler auparavant car elle ne figure pas encore comme une attraction majeure dans les guides touristiques tels que le Lonely Planet mais elle est connue des
touristes chinois depuis environ 2 ans et Bing Zhong voulait y aller. Je ne suis pas déçue car c'est très beau. Il s'agit d'une vieille ville avec des ruelles étroites qui longent une
rivière ou les femmes et même certains hommes lavent le linge. Les maisons sont pour la plupart de style traditionnel à moitié en pierre et en bois. La minorité que l'on retrouve ici est les
Miao. Les femmes portent un genre de haut turban noir ou de couleur foncée autour de la tête. Elles portent un pantalon large noir ou bleu foncé avec une bande brodée en bas
ainsi qu'un haut brodé.
Avant d'arriver ici, j'ai passé
4 jours à Lichuan dans l'ouest de la province
de Hubei. C'est la ville natale de Bing Zhong. Cela nous a pris 14 h de bus-couchette et 2 h de voiture-taxi pour s'y
rendre à partir de Wuhan, la capitale de la province. A
Wuhan, cela m'a fait drôle de voir autant de voitures françaises: Peugeot et Citroën, entre autres tous les taxis. C'est parce qu'il y a une usine ici. Une partie du trajet était à travers
les montagnes. Lichuan est ville chinoise ordinaire qui n'a pas connu la modernisation de ces dernières années que l'on peut voir dans de nombreuses villes. Tout est donc assez
gris, sale et triste. Toute la région est plutôt pauvre. Je pense bien que j'étais la seule étrangère en ville car qui voudrait venir visiter ici? C'est loin des trajets touristiques
classiques et ne vaut pas vraiment le détour sur le plan touristique mais pour moi il s'agit d'une expérience très enrichissante car je vois vraiment comment les gens vivent et j'ai passé
plusieurs jours à rencontrer les amis, frère, sœur, parents de Bing Zhong. Malheureusement je ne pouvais pas suivre leurs conversations. Ici comme ailleurs, ils utilisent un dialecte local,
donc même mes quelques mots de mandarin ne sont pas toujours utiles. Il m'est donc parfois difficile de comprendre ce qui se passe, pourquoi les gens réagissent de telle ou telle
façon, pourquoi la conversation s'anime...
Durant
ces 4 jours, je trouve qu'on a passé un peu trop de temps à manger à cause des nombreuses retrouvailles et bien sur à chaque fois le tout arrosé d'alcool. Je ne suis pas capable de boire cet
horrible vin de riz, alcool hyper fort, que la plupart des gens de la région boivent. Je me contente d'une bière mais impossible de boire mon verre tranquillement car je dois trinquer
(GAMBEY! ) à tout minute avec l'un ou l'autre et donc boire une gorgée. C'est la coutume en Chine!
J'essaie de respecter les
coutumes locales mais en ce qui concerne la bouffe je ne mange pas toujours la même chose. Dans la plupart des restaurants et même chez les gens et au marche de nuit, ils ont de petits poêles à
bois, gaz ou charbon, qui servent de chauffage, de table (on est tous assis autour du poêle, les assiettes, plats, verres sur le poêle), à réchauffer et à faire mijoter les plats : on
enlève le rond du poêle au milieu et on y met le chaudron avec de la viande, des légumes et beaucoup de piments qui mijotent dans un bouillon ou bien qui rissolent dans de l'huile. Chacun pige
avec ses baguettes dans le chaudron et les autres plats de légumes qui se trouvent tout autour du poêle. Moi qui n'aime pas vraiment ce genre de plats collectifs, je n'ai pas eu d’autre choix
que de m'habituer car on retrouve cela à peu près partout. La cuisine est encore très épicée dans cette région mais ici ils servent le riz avec des patates, ce que j'aime beaucoup et ils ont
aussi des genres de galettes de maïs qui sont cuites dans la friture qui sont délicieuses.
On est aussi allé visiter des
grottes immenses. Il paraît que ce sont les plus grandes d'Asie. A l'intérieur, il y avait un spectacle par la minorité Tujia. J'ai bien aimé les costumes. Le lendemain on est allée chez
sa sœur qui habite à la campagne ou l'on a été très bien reçu et elle nous a invités à souper. A partir des toilettes, je pouvais entendre les cochons qui devaient se trouvaient de l'autre
côté du mur.
A Fenghuang, nous avons enfin eu une journée de soleil après la grisaille et même les flocons de neige à Lichuan. Le paysage pour s'y rendre était superbe. Un des amis de
Bing Zhong nous a emmenés en voiture une partie du trajet. Nous avons passé une nuit à mi-chemin et le lendemain nous avons pris un minibus. Tout le long, ce ne sont toujours que de belles
montagnes et une route sinueuse mais en bon état. Le bus, lui par contre l'était moins. Nous avons dû nous arrêter une 1/2 heure pour faire réparer une fuite dans le réservoir
d'essence.
J'aime vraiment cet endroit. Ici, pas de menus anglais dans les restaurants. Dans la plupart, les légumes frais, poissons et viandes sont dans des plats exposés à
l’extérieur ou à l’entrée du restaurant avec les viandes séchées qui ressemblent à des rats accrochées en haut, et on choisit lesquels on veut. Ensuite ils font cuire le tout et nous apportent divers plats ayant tous une saveur différente à notre table. Le matin pour déjeuner, tout le monde mange une soupe de nouilles. Au début cela ne me
tentait pas beaucoup mais maintenant j'ai adopté la noodle soup comme petit déjeuner.
Je pense partir demain
pour Nanning et ensuite le
Vietnam.