J'ai enfin quitté le stress de la ville de Hanoi pour Hoi An, une ville plus tranquille en
descendant 793 km vers le sud. Ici ce ne sont pas les bruits de klaxon qui me réveillent le matin mais les chants du coq. J'ai fait le trajet de nuit en bus: partie à 19h30 pour arriver à Hué à
9h30 et repartir à 13h30 pour enfin arriver le soir vers 18h, soit 22h30 plus tard! Ce fût un voyage long et fatiguant. Le bus était confortable mais rien à voir avec les bus-couchettes de
Chine, seulement des sièges inclinables. Je n'ai presque pas dormi. Quand je suis arrivée il y avait une panne d'électricité générale dans la ville. J'ai trouvé une chambre correcte à 6 US$ la
nuit avec un petit balcon. Il fait environ 20 degrés mais c'est très humide et le temps est gris avec quelques averses chaque jour. Pour me remettre de ce long trajet en bus, je me suis payée
un massage des pieds et une pédicure pour 50,000 Dg.
J'ai visité la vieille ville
dont les maisons datent pour la plupart du XIXe siècle. On peut voir l'influence japonaise, chinoise, française et bien sur vietnamienne. Il y a de nombreux petits temples, un très beau pont
couvert japonais... Par contre c'est rempli de touristes, de boutiques, bars et restaurants. On est beaucoup moins harcelé qu'à Hanoï car ici pas besoin de mototaxi, on peut tout visiter à
pied.
Je suis allée
à My Son voir les vestiges du centre
religieux du royaume Champa qui datent du IVe au XIIIe siècle. Ce ne sont que des ruines car il y a eu beaucoup de destructions durant la guerre du Vietnam. C'était intéressant mais rien à
voir avec les majestueuses pagodes de Bagan en Birmanie. De plus, on a eu une belle averse une fois sur le site. Pour le retour, j'avais pris l'option bateau avec un léger repas servi à bord.
Le paysage n'avait rien d'exceptionnel mais j'aime toujours faire un tour en bateau.
Les Vietnamiens sont dans
l'ensemble très gentils mais le service est loin d'égaler celui de la Chine. Ici, le client n'est pas roi mais il est à la merci du bon vouloir et de l'humeur du restaurateur ou de
l'hôtelier. Je crois aussi que c'est un peu à la tête du client car j'ai constaté que certaines personnes n'avaient parfois pas un aussi bon service sans raison apparente. Tout se
négocie aussi car je paye 6$ pour la chambre alors que d'autres payent $8. Pour le tour à My Son j'ai payé $4 alors que d'autres ont payé $5. Par contre je me suis fait avoir pour mon
billet d'autobus de retour à Hanoi: 14$ alors que j'aurais pu payer 11$. Bien entendu les prix sont très raisonnables. On peut manger pour moins de $1 dans la rue ou pour 3$ dans un
restaurant plus luxueux. La cuisine est excellente mais les assiettes ne sont pas copieuses comme en Chine. Jusqu'a présent je me suis régalée avec le poisson et les crevettes ainsi que les
nems.
Jeudi, j'ai quitté Hoi An pour aller à Hué. Nous n'avions fait que
quelques kilomètres en bus quand celui-ci s'est arrêté au milieu de la chaussée. Quand j'ai vu notre chauffeur débarquer, prendre sa trousse à outils et se diriger vers l'arrière du bus, j'ai
compris que nous avions un problème mécanique. J'avais une envie de pipi et je suis allée à la station de gaz voisine. En quelques minutes, notre chaumerffeur-mécanicien avait démonté une
20aine de morceaux, tous étalés par terre. C'était plutôt mauvais signe. Pourquoi s'être arrêté au beau milieu de la chaussée en gênant tout le trafic alors qu'il y avait plein d'espace à
la station de gaz? C'est une question qui est restée sans réponse. Grâce à la magie du téléphone cellulaire, notre chauffeur-mécanicien a pu obtenir des morceaux de rechange livrés par un gars
sur son scooter. Il est allé à un stand un peu plus loin pour ajuster ses morceaux. Finalement, 45 minutes plus tard, il n'y avait plus une pièce par terre, tout était remonté et le moteur
ronflait. Tout le monde est remonté à bord et nous sommes repartis sans jamais avoir aucune explication du chauffeur-mécanicien ni de son assistant. Je suis impressionnée par l'habileté des
Vietnamiens et par le calme qu'ils semblent garder en toute occasion. Ils semblent être de bons travaillants. Je tire mon chapeau à notre chauffeur-mécanicien qui malgré nos 45 min. perdues a
réussi à rattraper ce retard en dépassant tout le monde sur la route et nous sommes arrivés à l'heure prévue à Hué, c'est à dire 17h30!
Vendredi, c'est encore la
grisaille et le crachin à Hué. J'ai changé d'hôtel ce matin car hier ils m'avaient promis que j'aurais encore une chambre à $5 le lendemain et finalement ce n'était plus la même histoire le
matin. Comme il y a beaucoup d'hôtels vides, j'en ai trouvé un avec un personnel absolument charmant pour $5. Je peux aussi regarder la TV en anglais et même en français avec TV5 mais j'entends
la radio en même temps. C'est bizarre. Je vais donc passer le réveillon du nouvel an ici. Rien de prévu pour l'instant.
Aujourd'hui vendredi c'est le
dernier jour de l'année. Encore ce temps humide et cette fois-ci avec un peu de pluie tout au long de la journée. On finit par s'habituer. J'avais pris le Dragon boat tour pour la journée.
Nous étions 7 sur le bateau à moteur. Il y avait plusieurs arrêts de prévus sur la Parfume river: la Thien Mu Pagoda, et plusieurs tombes
d'empereurs. J'en ai visité 2: celle de Tu Duc qui a régné de 1848 a 1883 et
ma préférée: celle de Minh Mang qui a régné de 1820 a 1840. Il
y avait peu de monde et l'ambiance était paisible. Les portes, les escaliers, les temples, les dragons, les tombes, tout cela dans un cadre de lacs artificiels, de brume et de
végétation crée une belle atmosphère.
Il
y a un des sites que j'ai décidé de ne pas visiter. J'ai pris un café en attendant les autres, mon 1er depuis 1 semaine car le dernier m'avait rendu malade. Ils sont tellement forts
même en rajoutant de l'eau chaude. Cela m'a permis de faire la connaissance d'une vieille dame vietnamienne de 85 ans qui parlait très bien le français. Elle était charmante et toute contente
de converser en français. Elle m'a raconté qu'elle s’était mariée à un Français et qu'il avait été tué en 1954 durant la guerre. Elle s'est donc retrouvée veuve avec 2 enfants et a perdu tous
ses papiers et photos lors d'inondations en 1958. Je lui ai demandé si elle avait pu bénéficier de l'aide et de l'argent du gouvernement français.
Elle m'a répondu qu'elle n'avait jamais rien eu. Maintenant elle vend des cartes postales pour se faire un peu d'argent. Son histoire m'a beaucoup touché. C'est une des rares
personnes que j'ai rencontré qui parle encore le français au Vietnam. Nous avons mangé sur le bateau: riz, haricots verts, germes de soja et chou. L'excursion ne coûtait que $1,5 mais bien
sur il faut ajouter les extras: entrées aux différents sites, les boissons sur le bateau et tout ce qu'ils essaient de nous vendre en plus: vêtements, souvenirs et cartes
postales.