30 juin 2006
Nous quittons Padum pour marcher à travers une vaste plaine tout d’abord entourés de champs verts mais après avoir traversé un solide pont de pierres, nous nous retrouvons sur un terrain sec et
toujours aussi plat mais avec quelques cailloux. Cela pourrait sembler une marche ennuyeuse mais je ne la trouve absolument pas monotone car plus je m’éloigne de Padum, plus la perspective est
belle. Les montagnes ocres au relief accidenté sont majestueuses et le jeu d’ombres et de lumières fascinant. De l’autre côté de la vallée, on retrouve le même genre de montagnes avec de la neige
sur la cime. Cela ne nous prend que 2h30 pour nous rendre au campement qu’Ashu a établi sur cette terre aride, à côté d’un mince ruisseau. Nous ne sommes pas très loin d’une autre montagne mais
peu protégés du vent qui souffle fort dans cette vallée.
Je suis toute excitée car nous sommes proches du village et du superbe monastère de Karsha vers lequel je me dirige seule pour aller le
visiter. Il s’agit du plus grand monastère du Zanskar et serait vieux d’environ 500 ans et il contiendrait 150 cellules pour les lamas. Ce qui me plait c’est de voir l’animation et la ferveur qui
règnent autour du complexe. Tout d’abord quand j’arrive devant ce chorten qui est comme la porte d’entrée du monastère je suis toute étonnée de voir cet attroupement de femmes qui s’affairent à
redonner sa couleur blanche au chorten. Elles sont vêtues à la tibétaine de couleur sombre mais avec un foulard rose enroulé autour de la taille. Comme bijoux, elles ont toutes un collier de
turquoises et de corail. Enfin, elles portent un bonnet de laine marron et de longs cheveux tressés. L’ambiance est bonne enfant et je suis accueillie avec de grands
sourires.
Karsha Gompa est en hauteur, comme tous les monastères. Il faut donc grimper un peu avant d’atteindre ce très beau temple qui est superbement décoré. La salle de prière est très grande et remplie
de fresques murales. On peut monter encore plus haut, sur une terrasse et regarder les drapeaux et moulins qui volent au vent tout en écoutant les clochettes
tinter. Il y a de nombreuses bâtisses dont certaines en ruines dans cet ensemble monastique. Je rencontre de nombreux lamas qui appartiennent à la
branche Geluks-pa du bouddhisme. Ils portent tous le bonnet rouge-oranger si particulier par sa forme en pointe avec ses oreillettes relevées de chaque côté. On dirait un chapeau de clown! Je
suis restée un bon moment là. Je ne me lasse pas de l’ambiance des monastères quand ceux-ci sont encore aussi vivants et vibrants de ferveur bouddhiste. J’ai discuté aussi un bon moment avec deux femmes françaises, les seules touristes que je rencontre là.
J’ai vraiment eu une belle journée et je finis ma soirée en beauté en dégustant un riz frit au thon tout en admirant le ciel étoilé et les montagnes enneigées sur fond bleu
azur.