Je viens tout juste d'arriver à Kathmandu. J'ai passé la 1ere moitié de mon séjour au Népal dans les plaines du Terai (Lumbini) et dans les collines de l'ouest du pays, à visiter essentiellement des villages, mis a part Pokhara, la 2nde ville du pays. Je vais passer les 10 prochains jours à visiter Kathmandu et sa vallée. Ce sera la partie plus culturelle de mon séjour au Népal. J'ai vraiment adoré visiter Tansen, Bandipur, Gorkha et Manakamana. Je n'ai rencontré que 3 espagnols et le reste du temps, j'étais la seule touriste.
Je n'ai pris que des bus publics avec les locaux. Les routes ne sont pas mauvaises du tout, bien meilleures que celles que j'ai prises en Inde. C'est juste que c'est très lent, à cause des virages et des nombreux et longs arrêts. Je ne suis encore jamais tombée sur un bus archi bondé.
Il fait une chaleur torride. Le taux d'humidité doit être à 100 % car je n'ai jamais transpiré comme cela. Je ne peux pas imaginer faire de randonnée en cette saison car après 1/2 hre de grimpette, je suis littéralement en nage. De plus, la vue est bien souvent bouchée car c'est la saison des pluies (même si il ne pleut pas si souvent que cela, j'ai de la chance) et les nuages cachent les hautes montagnes. J'ai quand même eu la chance de voir les montagnes de l'Annapurna, de Manakamana hier et ce matin. Il y a un téléphérique qui mène jusqu'au village et la vue était magnifique.
J'ai passé 3 jours dans la petite ville de Tansen qui est à environ 1300 m d'altitude. La plupart des rues sont pavées et en pente. Les maisons sont anciennes avec de très belles fenêtres en bois sculptées de couleur marron foncé. Je n'ai trouvé qu'un seul restaurant un peu plus luxueux avec un excellent service et une très bonne cuisine. Il n'y a pas grand chose à visiter: quelques temples et la colline au-dessus de la ville mais j'aime ce genre d'endroit car je peux observer la vie locale et les gens sont toujours plus ouverts et accueillants.
Il y a un grand contraste quand on arrive à Pokhara car on se retrouve dans un endroit archi-touristique: Lakeside est une rue bordée de restaurants qui ont presque tous le même menu pour occidentaux et des prix plus élevés qu'ailleurs, des cafés internet a 99 R / hre alors que dans la ville même de Pokhara, ou on ne voit pratiquement pas d'occidentaux, internet ne coute que 25 R / hre. Le paysage est dénaturé par les guesthouses et les restaurants, ce qui fait qu'on ne voit le lac qu'à de rares endroits, ou bien il faut s'éloigner.
J'ai loué une bicyclette pour une journée et j'ai fait un tour à l'extérieur et aussi dans Pokhara car j'aime bien voir les bazars. Je suis plutôt déçue par cette ville, un attrape-touristes, car c'est avant tout la porte d'accès pour la plupart des treks et il n'y a pas grand chose à voir ou à faire. Le trekking n'est pas le but de ce voyage-ci au Népal car la saison n'est pas bonne. Je n'ai même pas pu voir les sommets enneigés durant les 3 jours que j'ai passés là à cause des nuages omniprésents.
J'ai donc pris cela très relax car après Varanasi, j'avais besoin de me ressourcer dans la nature. Par contre, j'ai eu une expérience très désagréable à propos des ballades en forêt, quand je me suis faite littéralement attaquée par les sangsues, alors que je voulais aller visiter la World Peace Pagoda dans les environs de Pokhara. Je n'avais jamais vu de sangsue de ma vie et je vous assure que ce n'est pas drôle du tout! Quand j'ai senti une légère douleur à la cheville et que j'ai vu que j'en avais 2 accrochées après ma jambe, je suis devenue presque hystérique. Pourtant, j'avais des pantalons longs et des bottes de randonnée. Mais ces horribles créatures grimpaient après mes bottes, montaient super vites et tentaient de se faufiler à travers. J'ai alors décidé de faire demi-tour mais cela m'a pris un temps fou à redescendre car le sentier était glissant et je m'arrêtais tous les 4 pas pour vérifier l'état de mes chaussures et ôter les sangsues qui grimpaient. Je m'en suis tirée avec seulement 2 morsures et une bonne leçon!
Par la suite, à Bandipur, j'ai fait appel aux services d'un guide local, qui pour la modique somme de 200 NR (3,10 CA$), m'a emmené visiter un magnifique village à 2 hres de marche (sans sangsue!) avec des maisons traditionnelles dont certaines de forme ronde. Partout, les gens sont charmants et veulent me parler mais malheureusement c'est souvent en Népali, ce qui limite la communication à quelques gestes et au traditionnel: « What's your name?’» « Where do you come from? » et « Only one? » car au Népal, plus qu'ailleurs, les gens sont surpris de me voir voyager seule. On dirait qu'ils ont parfois comme de la pitié pour moi, pauvre fille toute seule! Mais bien souvent les jeunes Népalaises veulent se lier d'amitié avec moi. J'ai déjà refusé plusieurs invitations à dormir chez elles car j'avais déjà une chambre à l'hôtel et j'apprécie un plus de commodités. La plupart des villageois se lavent dehors là ou il y a des sources d'eau.
J'ai assisté à un festival à Gorkha et à Manakamana avec les hommes déguisés: souvent en sâdhus ou en femmes et qui dansent dans la rue, au son de la fanfare locale (tambours, timbales, genre de flûte ou trompette en bois). Cela m'a permis aussi d'observer toute la population locale. Ici aussi les femmes portent des couleurs chatoyantes mais c'est avant tout les couleurs rouge et fuchsia qui dominent.
L'ambiance générale est calme mais on sent que la stabilité politique est précaire car partout dans les villages et campagnes, la présence militaire est forte. Il y a des abris et tours de gué entourées de sacs de sable et de fils barbelés. Sur la route, on doit souvent s'arrêter à des postes de contrôle policier ou militaire. A Tansen, l'ancien palais qui servait de bureau gouvernemental a été entièrement détruit il y a quelques mois par les maoïstes. C'est un employé du restaurant qui m'a raconté son expérience traumatisante, quand les maoïstes ont attaqué et bombardés le Durbar et ont pris le contrôle de la ville au beau milieu de la nuit. Cela n'a duré qu'une journée. Aujourd'hui, les maoïstes se promènent librement partout puisque le processus de discussion pour former un nouveau gouvernement est entamé.