23 avril 2007
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Lundi 23 avril, me voici à Delhi toute seule. Je viens de laisser Ashu à la gare de New Delhi. Il prenait le train de 17h15 pour Chandigarh et moi je prendrai le taxi à 21h pour
l'aéroport. Je suis partie avant que le train ne quitte le quai pour éviter de fondre en larmes car c'est dur de se dire au revoir et de penser qu'on va être encore séparés pour plusieurs
mois.
J'aimerais vous décrire l'ambiance qu'il règne dans cette gare. Il y a des gens partout. Pratiquement chaque mètre carré est occupé par une famille
assise par terre avec leurs valises. Il ne reste qu'un petit espace pour marcher sur les quais. Il n'y a aucun panneau pour indiquer de quels quais partent les trains. Ils sont en train de
démolir une partie de l'intérieur de la gare. Donc on marche sur le quai no 1 à la recherche d'un employé qui puisse nous orienter. Une chance, on est sur le bon quai. Les haut-parleurs nous
annoncent en Hindi et en anglais les départs et les no de quai mais ce n'est pas toujours très clair. Bref, c'est le bordel et la grosse chaleur mais tout le monde est habitué à cette
atmosphère. Je me demande comment cela se fait qu'il y a toujours autant de monde. C'est à croire qu'il y en a qui ont élu domicile à la
gare.
Comme cela fait maintenant plusieurs fois que je fréquente cet endroit, je ne me sens plus vraiment perdue et je peux déambuler d'un pas
nonchalant en observant toute cette activité. En fait, c'est absolument insalubre et impensable de trouver de tels endroits mais en Inde tout est possible et on
s'y habitue. Décidemment j'aime de plus en plus ce pays et même cet endroit qui me stressait et me créait un malaise ne me dérange plus. Si ce n'était parce que je quitte Ashu, je
trouverais même plaisant de me mélanger à cette foule. Inde, tu vas me manquer et Ashu aussi!
Pour en revenir à nos derniers jours à Jaisalmer, ils ont été sous la canicule, autour de 42 degrés. Jaisalmer est la ville la plus tranquille que nous ayons visitée au Rajasthan. Le fort est la
principale attraction. Il a été fondé en 1156 et se situe en hauteur mais contrairement à celui de Jodhpur, il est habité.
Après avoir franchi plusieurs portes, on se trouve dans des ruelles pavées avec de nombreuses habitations et plus
de 2000 personnes habitent là mais pas le Maharaja de la ville. Tout l'ensemble est en pierre de couleur dorée. Le soir c'est très beau.
Le palais est moins riche et décoré que ceux que l'on a visités avant mais il y a un ensemble de temples Jaïns absolument fabuleux.
Ils sont en pierres entièrement sculptées, telle de la dentelle et datent des 12 et 15 e siècles.
Le dernier soir, il y avait un festival et tous les gens des environs venaient visiter et manger
dans le temple Hindou. Les femmes portaient des saris magnifiques. L'ensemble était comme un tableau aux touches multicolores. 56 plats différents sont préparés dans le temple pour ce festival
dans d'immenses chaudrons et la nourriture provient de donations de gens fortunés locaux. J'adore l'ambiance de ces temples et toute cette
organisation que cela nécessite. Tout se passe dans le calme et la bonne humeur. Il y en a qui cuisinent, d'autres qui servent la nourriture aux gens assis par terre et d'autres qui desservent.
Quand ils ont fini de manger, ils laissent la place aux suivants. Il s'agit dont d'un mouvement continu qui dure jusque tard dans la soirée.
Le bazar est aussi très vivant et je me suis régalée les yeux à regarder les femmes avec leurs saris et leurs bijoux. Elles ont différentes boucles
dorées au nez. Je n'ai rien acheté car tout semble un peu plus cher ici. J’attends donc d'être à Delhi.
La partie la plus trépidante de ce séjour a été notre Camel safari. Nous partons à 14h30 en jeep avec une Néo-zélandaise et sa fille et
un couple d'allemands. En route on s'arrête visiter un temple Jaïn et un village abandonné (pas vraiment intéressant car il est en ruine).
En chemin, nous voyons de nombreux chameaux, quelques villages ou les maisons sont faites en terre, rondes avec un toit de paille. Ce sont plutôt des huttes. Ici c'est archi pauvre et désertique.
Nous apercevons de nombreuses femmes avec leur cruche sur la tête qui vont chercher de l'eau au puit. Elles font
plusieurs voyages par jour car dans cette région désertique, l'eau est rare et elles doivent se déplacer pour s'approvisionner. L'année dernière la mousson a été bonne faisant
suite à plusieurs années sans pluie, ce qui fait qu'il y a encore des réserves dans un petit lac proche duquel nous nous arrêtons. Nos chameaux nous attendent là.
Nous embarquons chacun notre tour sur un chameau et nous voici parti pour une ride de 2 h à travers le désert
mais il y a quand même un peu de végétation. Un chien décide de nous suivre tout le trajet et il passera même la nuit avec nous jusqu'au lendemain. J'ai adoré la ballade en chameau.
Ce n'est pas le super confort mais il marche tranquillement. Le miens est tenu par un homme. Au retour j'apprends
que c'est sa première randonnée. C'est pour cela qu'il semblait un peu craintif et qu'il émettait parfois des sons étranges! En chemin, on a rencontré quelques gazelles qui sautaient en
s'amusant.
Nous avons passé la soirée dans les dunes de sable pour regarder le coucher du soleil pendant que nos guides nous préparaient à souper. On a mangé à
la noirceur, un excellent thali. Puis le couple d'allemands est reparti en jeep et nous sommes restés avec les néo-zélandaises pour la nuit. Le vent s'est levé d'un seul coup et le ciel a été
rempli d'éclairs pendant un bon moment. C'était étrange de se retrouver ainsi dans le désert avec une menace d'orage qui n'a pas éclaté. Le vent est tombé aussi rapidement. Ils ont dressé les
lits de camp avec matelas et couvertures et nous avons dormi à la belle étoile sous un ciel magnifique. Je me suis réveillée quelques fois à cause de bourrasques de vent mais dans l'ensemble
nous avons très bien dormis.
Après un petit-déjeuner avec œufs durs, toasts, fruits et chai, nous sommes repartis pour un autre 2 hres de randonnées de chameau. Malgré la chaleur
accablante, l'expérience était fabuleuse mais je ne crois pas que j'aurais pu faire plusieurs jours comme cela car je commençais à avoir les fesses et l'intérieur des cuisses bien endolories.
Ashu pensait qu'il ne serait plus capable de marcher!
Ce qui est un peu dommage c'est qu'au lieu de profiter pleinement du silence du désert, nos guides ont passé une partie de leur temps à converser sur leur téléphone cellulaire. C'est une véritable calamité ces cellulaires! Je crois que même les gens les plus pauvres en Inde en possèdent un.
Après un trajet de 19 hres de train dans lequel nous avons très bien dormis, nous sommes retournés à Delhi. Maintenant les vacances sont finies et je
suis triste de partir déjà mais contente d'avoir découvert un autre coin de l'Inde.