Nous avons quitté le Népal samedi 24 novembre après avoir passé 2 jours à Tansen à mi-chemin entre Pokhara et la frontière indienne, une petite ville fort agréable que j'avais déjà visitée seule. Je ne veux pas idéaliser le Népal par rapport à l'Inde mais au premier abord c'est vrai que c'est la quiétude comparé à l'effervescence de l'Inde. Il n'y a pratiquement pas de véhicules au Népal car les gens sont trop pauvres et surtout il n'y a pas d'auto-rickshaw, ce qui est un plus car ces véhicules à 3 roues présents partout en Inde sont hyper bruyants et polluants.
Cela ne prend que quelques minutes en bus en quittant Pokhara pour se retrouver en pleine campagne sur une route de montagne qui ne fait que zigzaguer. Notre vitesse de croisière ne dépasse pas les 20 kms/hre. Notre bus est archi pourri avec des sièges défoncés qui bougent beaucoup et on se demande si on ne va pas tous se déplacer à l'avant du bus en cas de coup de frein trop brusque. J'ai déjà souvent voyagé en bus avec toutes sortes de cargaisons mais je n'avais encore jamais fait de trajet avec une chèvre à bord. Et bien nous en avons eu une qui nous a accompagné un bout de trajet jusqu'à un endroit ou les 3/4 des gens du bus ont débarqué. Les gens se baladaient avec des rameaux d'arbustes garnis de rubans rouge et blanc. Nous réalisons qu'il y a un festival local et que cette pauvre chèvre est très certainement destinée au sacrifice, chose très courante au Népal. On égorge poulets et chèvres comme offrande aux Dieux. Heureusement je n'ai jamais assiste à une telle scène.
Les Népalais sont tellement gentils, calmes et bons enfants, qu'il est difficile d'imaginer que tout n'est pas rose dans ce pays. Il a été la
proie depuis les années 90 à de nombreux combats avec les Maoïstes (groupe communiste), une guérilla qui a coûté la vie à des milliers de personnes. Aujourd'hui encore, ces
groupes sont très présents, surtout dans les campagnes. Ils ont accepté de laisser tomber leurs armes et de négocier avec le gouvernement. Il devait y avoir des élections en novembre mais
elles ont été annulées car les maoïstes se sont retirés des négociations. On a vu plusieurs jeeps de l'ONU car ils essaient d'aider le pays à devenir une vraie démocratie. Il y a encore de
nombreux meurtres, enlèvements et demandes de rançon qui sont perpétrés mais en tant que touristes on ne voit pas cela. Par contre on peut le lire dans les journaux.
Une chose que l'on peut constater c'est l'activisme des maoïstes. On s'est fait taxer dans les montagnes de l'Annapurna par eux.
On a du payer 2000 R. Ils étaient tout un groupe avec leur drapeau rouge planté au milieu de nulle part et on a eu droit a un reçu avec étampe sur lequel était inscrit "voluntary donation". On
n'avait pas le choix de donner car sinon ils ne nous laissaient pas continuer. A Tansen, on a aussi assisté au discours politique d'un maoïste, debout sur une chaise en train de s'adresser à
une audience d'une quinzaine de locaux. Et le comble: cette grande affiche du leader maoïste accrochée à même la porte géante en bois du durbar square qui a été bombardée 1 an 1/2 plus tôt
par ces mêmes maoïstes qui ont complètement détruit l'ancien palais.
Samedi a donc été une journée très chargée et longue. On a pris 5 bus, 2 cycle-rickshaw, 1 auto-rickshaw et 14h30 plus tard, nous étions à Varanassi, soit à 21h15, heure locale. Tout un contraste, dès que l'on passe la frontière
et qu'on se retrouve dans le brouhaha de la rue et les klaxons à nous défoncer les tympans sur tout le trajet. On n'était plus brassé de droite à gauche car finies les montagnes (ici tout est
plat) mais on était secoué de bas en haut avec une route archi-pourrie et assis sur l'avant-dernier banc du bus, cela brasse pas à peu près! En arrivant, Ashu s'est exclamé: "no more buses!".
En Inde, il vaut bien mieux voyager en train et c'est ce que l'on va faire pour la suite de notre séjour.