Après ma journée de repos, je reprends la marche avec aisance sur un sentier assez facile qui monte modérément. Je passe devant un chorten avant d’atteindre mon premier col, le Netuke La à 4280m. Je redescends ensuite jusqu’à la rivière en passant à côté du village de Gongma sur ma droite, puis celui de Skiumpata sur ma gauche. En bas, je me suis arrêtée devant le cours d’eau qu’il me fallait traverser. Je me repose là quelques minutes en me demandant par ou aborder la traversée. Un muletier arrive juste à temps pour guider mes pas d’une roche à l’autre.
À partir de là je m’attaque à la montée en zigzag jusqu’au deuxième col de la journée, le Kiupa La à 4360m. À ce stade-ci du trekking, je suis parfaitement acclimatée. J’ai trouvé mon rythme de marche et surtout pour les ascensions je marche d’un pas lent mais continu. L’altitude ne me dérange plus. Je suis fatiguée par la montée mais je ne m’essouffle plus comme au début. Les montagnes sont toujours aussi belles. Impossible de se lasser de ce jeu de couleurs, d’ombre et de lumière.
Le reste du trajet est relativement plat et je rejoins en 40 minutes le campement poussiéreux ou se trouve une de ces grandes tentes parachute qui font aussi office d’hébergement pour ceux qui le souhaitent, un cours d’eau glacial pour faire sa toilette, mais une vue incroyable sur des montagnes ondulées aux couleurs pastels sur fond de ciel bleu, et une touche de blanc dans le fond de la toile. Je suis restée un bon moment à admirer ce tableau naturel et j’en avais des larmes aux yeux.
J’ai discuté avec quelques français qui campaient là aussi pour la nuit mais ils faisaient le trek dans l’autre sens. L’un d’entre eux m’a félicité car il m’a dit avoir fait beaucoup de trekking dans cette région mais n’avoir que très rarement rencontré une femme entreprendre une telle traversée seule avec un guide et horse man.