12 août 2012
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Un mois et demi après avoir complété le Chemin des Outaouais, que reste-t'il de cette expérience? J'aimerais conclure le récit de cette Marche sur une note plus personnelle.
Tout d'abord, il y a la découverte de ma région d'adoption et des rives ontarienne et québécoise de la grande rivière des Outaouais, de ses maisons anciennes et modernes, de ses fermes, de ses églises, de ses croix à la croisée des chemins, mais aussi de ses boîtes aux lettres si originales. Je ne regarderai plus jamais les boîtes aux lettres de campagne de la même manière. Pour moi, elles sont devenues le symbole du Chemin.
Le plaisir de marcher a été ma motivation première et la satisfaction d'avoir été jusqu'au bout a été très grande. Il y a donc eu la satisfaction de l'accomplissement d'un défi. J'ai été très surprise et touchée quand j'ai reçu cette semaine une grande enveloppe de l'Oratoire Saint-Joseph avec un certificat de reconnaissance en mon nom. Ce fût un beau cadeau!
Avant de partir, je pensais que mes 2 plus grands défis seraient: le port de mon sac à dos et d'être en compagnie des mêmes personnes pendant ces 12 jours. En réalité, mon sac à dos de 8 kilos incluant 1 litre d'eau et des snacks pour la journée n'a jamais été un problème. Chaque soir je pratiquais quelques exercices d'étirement inspirés du yoga et je n'ai resenti des courbatures à une cuisse qu'un seul matin. Physiquement, mon seul défi a été mes pieds, à cause de mes chaussures de randonnée de montagne un peu trop chaudes pour ce type de marche et le plus gros défi de la marche a été d'affronter la chaleur. Marcher sous des températures de 40 degrés avec l'humidex avec si peu d'ombre a été parfois très difficile mais jamais impossible!
Pour ce qui est de la compagnie, cela s'est avéré être un des aspects les plus positifs et les plus marquants de cette expérience. Bien que nous étions très souvent ensemble, ce n'était pas par obligation mais bien par plaisir. Et après avoir terminé la journée de marche à partir de 13h ou 15h, la vie s'organisait et chacun vaquait à ses occupations. Je pouvais aussi passer du temps seule à écrire mon journal ou prendre un bon bain de pieds relaxant au gros sel.
Par ailleurs, il y a le cheminement intérieur qui a été au coeur de ce pèlerinage. Cela a été une expérience personnelle très profonde durant laquelle j'étais en contact non seulement avec la nature mais surtout avec moi-même. Spirituellement, ce fût aussi très riche et j'ai appris énormément sur la religion chrétienne. J'ai rencontré des religieux et religieuses incroyables: soeur Evelyne, soeur Hélène, soeur Rollande, le père Bonsecours et soeur Mariette. Les personnes que j'ai rencontrées sur le Chemin ont été au coeur de cette aventure, que ce soit les personnes qui nous recevaient chez elles au cours des haltes comme André Tessier, Reine de la ferme Val-Champs, Diane du Chemin Berndt, Jean-Guy Picard et sa femme ou Jean-Claude Groleau, ou bien encore les rencontres fortuites comme celle avec le Révérand John Tyrrell à Cumberland, avec William McLachlan au cimetière écossais, et celle avec cette chrétienne syrienne à l'église de Thurso.
Au cours de la 5e journée de marche, alors que je faisais une halte chez Jean-Claude Groleau, j'ai entendu une chanson qui jouait à la radio dans son garage. Il s'agissait de la dernière chanson de Daniel Bélanger ''Je poursuis mon bonheur". Quand je l'ai écoutée, on aurait dit que cette chanson avait été écrite pour moi, ou peut-être pour tous les pèlerins car il s'agit d'une autre chanson sur le bonheur (la chanson thème de notre groupe étant ''C'est comme ça qu'on est heureux''), et surtout qui correspondait au moment que j'étais en train de vivre. Sa mélodie et ses paroles me sont allées droit au coeur. Ils étaient tellement vraiment et correspondaient exactement à mes émotions du moment. C'est une chanson que j'adore. Voici ce qu'elle disait:
''La vie est un court voyage ou je ne crains que mon courage
Jour après jour, je poursuis mon bonheur
Et jamais je ne désespère de trouver sur mon chemin
Quelque chose de malin
Un peu d'amour, un peu de vin
Et quelques jolis lendemains
J'aimerais ne plus jamais trop m'en faire sur l'inutile,...''
Si vous n'avez pas vu le film The Bucket List avec Jack Nicholson et Morgan Freeman, il s'agit de l'histoire de 2 hommes atteints d'un cancer en phase terminale qui se retrouvent à partager la même chambre d'hôpital. Ils partent en voyage pour expérimenter toutes les choses qu'ils voudraient faire avant de mourir et qu'ils avaient écrit sur leur Bucket List. Et bien sur ma Bucket List, il y est inscrit depuis longtemps ''Faire le Chemin de Compostelle''. Le Chemin des Outaouais, c'était une introduction pour voir si j'aimerais cela. Je suis maintenant encore plus enthousiaste et Compostelle est remonté de plusieurs rangs sur ma liste! La seule chose, c'est que j'ai besoin d'un plus long congé, au moins 3 mois, alors je vais attendre encore un peu. Mais j'ai ajouté autre chose sur ma liste: ''Faire une retraite à l'Abbaye des Bénédictines de Deux-Montagnes''. C'est un endroit dans lequel je reviendrai passer plusieurs jours pour prier et méditer avec les Soeurs car cet endroit m'a marqué.
Finalement, ce qui fait qu'une expérience est réussie et qu'elle reste gravée dans nos coeurs, ce sont les gens avec qui on la vit. Je ne crois pas au hasard et je pense que les personnes qui m'ont accompagné pour marcher étaient exactement celles avec qui je devais vivre cette expérience. Diane, Hélène, Denis, Madeleine et Diane Jeanne, ont tous été extraordinaires. Nous nous sommes tellement bien entendus et amusés ensemble. Il y a eu de nombreux échanges, discussions, du respect, de l'entraide et des liens d'amitié qui se sont tissés. Merci à tous les cinq. Sans vous, le Chemin n'aurait pas été le même.