Lundi 28 mars

On prend un tuktuk de bonne heure pour rejoindre la route principale. On attend quelques minutes pour l'autobus et se rendre à Puttalam à environ 50 km. Cette fois on a droit à un bus rouge, qui ne s'arrête qu'aux arrêts officiels avec pancarte et qui roule plus vite. Encore là je suis surprise de voir les gens aussi calmes et silencieux dans le bus. Ils sont courtois et il y a toujours quelqu'un qui se lève pour céder sa place à une personne âgée ou femme avec enfant en bas âge.

Malgré toutes les ressemblances que je trouve avec l'Inde voisine, c'est un peu comme si on avait baisser le volume et que tous les excès qu'on trouve là-bas ont été atténués: moins de monde, moins de bruit, moins d'odeurs, ton de voix plus bas et plus lent, moins ou plutôt aucun harcèlement de vendeurs, moins de marchandage, etc. C'est vraiment relax au Sri Lanka.

Petit déjeuner dans une cantine à Puttalam. Le serveur nous amène une assiette avec toutes sortes de beignets et genre de samosa hyper gras. Après en avoir mangé plusieurs et avoir observé ce qui se passait, on réalise que le serveur prend avec ses mains les beignets pour les mettre dans l'assiette qu'il dépose sur la table de chaque client. Le client en touche plusieurs avant d'en choisir un ou aucun. Une fois le client parti, le serveur reprend l'assiette et remet les beignets restants dans la vitrine, et il recommence ainsi pour le prochain client. La question qu'il ne faut se poser qu'une fois qu'on a fini de manger: combien de doigts ont touché nos beignets au moment où on les met dans notre bouche?

Pendant qu'Ashu fait la jasette au serveur et surveille les sacs, je vais à la recherche d'un guichet ATM pour retirer de l'argent. Après avoir fait 5 files d'attente de 5 banques, je finis par y arriver à là Commercial Bank. Nous sommes donc fin prêts pour notre 2e bus de la journée.

Il fait 36 degrés dehors et certainement plus de 40 à l'intérieur du bus. Ashu fait une partie du trajet debout alors que moi je suis assise à côté d'un musulman. Cette fois-ci on a un bus blanc avec des rideaux et un chauffeur qui roule vite et décide de s'arrêter quand ca lui tente. Parfois il y a des gens qui lui font signe et qui sont pourtant bien à un arrêt d'autobus mais il continue tout droit. Parfois il hésite et donne un grand coup de frein sec. Bizarre ce chauffeur!

On débarque à Willapatu junction et comme il y a le Leopard Den Lodge juste là, on décide d'y prendre une chambre pour ce soir et on y réserve notre jeep safari pour 6h le lendemain matin. On est à seulement 8 km du parc de Willapatu. La chambre est vraiment moche, sale (toiles d'araignée après le ventilateur) et chère à 3000R pour ce que c'est. Le restaurant est aussi très cher. Dans l'après-midi on a eu droit à tout un orage, la première pluie depuis 2-3 mois nous dit la propriétaire.

Joli coucher de soleil à travers les champs. On va souper dans un autre petit restaurant où on reçoit un super accueil. Le curry de légumes est délicieux. Ashu choisit un riz frit au poulet. Avec une grande bouteille d'eau et des brioches pour demain matin, cela nous coûte seulement 700R (environ 7 CAD$).

Samedi 26 mars

Ce matin, on va se rendre un peu plus au nord, toujours sur la côte ouest à la recherche d'un petit paradis. On voudrait passer quelques jours au bord de la mer pour relaxer, idéalement sur une plage déserte, seulement entouré de cocotiers. Ca c'est ce dont on rêve, on va voir ce qu'on va trouver.

Je devais être la première debout ce matin et j'en ai profité pour prendre une marche sur la plage et admirer le coucher de lune et lever de soleil.

Aujourd'hui on fait une immersion totale avec les Sri Lankais et on vit au rythme de leurs transports en commun. Pour se rendre dans la péninsule de Kalpitiya, on doit parcourir 140 km je crois. On commence par un tuktuk pour aller à la gare routière avec arrêt à la banque. Finalement on n'aurait pas eu besoin d'aller jusque là car on va revenir par la même route avec le bus.

Apparemment il n'y a pas de bus direct pour Puttalam et on nous dirige vers le bus local de Chilaw qui roule gros max a 20 km/h et s'arrête à tout bout de champ pour embarquer et débarquer du monde. Bien entendu nous sommes les seuls touristes. Je profite donc du trajet pour observer le paysage, les gens et la vie en général.

Correction par rapport à mon blog d'hier, le Sri Lanka est aussi sale que l'Inde. Il y a des ordures, sacs en plastique tout le long de la route. Par contre la route est en super bon état, il n'y a presque pas de traffic, ça circule dans les 2 sens, et la conduite est vraiment pépére. Il semble y avoir un code de conduite. Nous roulons bercé par une musique sri lankaise au volume modéré et une atmosphère très sereine à bord du bus. Moi qui suis habituée à tous les excès de l'Inde, ici tout me paraît vraiment tranquille. Même les gens ne parlent pas dans le bus et on est loin d'être entassés, une chance car déjà à 9h du matin on crève de chaud et comme par hasard j'ai choisi le siège côté soleil.

On enchaine sans attendre avec un 2e bus pour Puttalam. C'est notre chauffeur qui nous a guidé. Cette fois il est un peu plus grand avec 2 portes. Les gens semblent embarquer par l'une et débarquer par l'autre. Mais la encore, il ne sera pas plus rapide. Malgré les panneaux de limite de vitesse de 70, même les tuktuk nous dépassent. Ashu me fait remarquer qu'on aurait dû prendre un des autobus rouges car eux aussi nous dépassent. On n'a pas encore compris comment on fait pour prendre un bus express ni ou les prendre. C'est seulement notre 2e journée.

A la jonction de la route vers Kalpitya, on fait une pause dans une échoppe pour manger un riz biryani. On s'amuse avec les gens de la place qui ne croient pas qu'Ashu est indien. Finalement après leur avoir parlé en Hindu, ils semblent presque convaincus. Il fait trop occidental maintenant. La prochaine fois, on dira qu'il est Népalais pour voir la réaction. En tout cas, aucun problème jusqu'ici pour se faire comprendre. Tous les gens qu'on rencontre ont ou bien des notions d'anglais ou le parle très bien.

Pour nos derniers 40 km, on délaisse le bus et on opte pour le tuktuk. Cette fois, j'ai dit à Ashu de mieux négocier car on s'est un peu fait avoir pour le prix du premier. J'ai jamais fait de si longs trajets en rikshaw et c'est super agréable de rouler dans le vent.

On reste au Hosanna kite beach resort dans une cabana avec la plage de l'autre côté et nous sommes les seuls clients. Nous avons donc trouvé notre petit paradis ou presque car il fait super chaud et le ventilateur au plafond est totalement inefficace. Qu'à cela ne tienne, nous allons nous rafraîchir dans l'océan. Nous avons aussi l'immense plage pour nous. Il n'y a que quelques Sri Lankais qui se baignent. Quel bonheur! La plage est immense et à part les éoliennes on ne voit aucune construction qui dépare le paysage. Combien de temps avant que les complexes hôteliers poussent ici? En attendant, on en profite. C'est agréable aussi de côtoyer les Sri Lankais.

Deuxième coucher de soleil sur la plage en compagnie de quelques chiens, de 2 des 3 touristes qui restent dans un autre complexe de cabanes. Ashu joue un peu au cricket avec des Sri Lankais.

Le souper est servi dehors devant notre cabane. J'ai choisi des nouilles aux fruits de mer. C'est un peu gras et salé mais quand même bon. De toute façon, le choix est plutôt limité mais on n'est pas venu ici pour la gastronomie.

On va donc rester ici pour 2 ou 3 jours.