JOUR J - 1 Ça y est, je vous dis BYE-BYE à tous!
Je viens de brûler mon dernier bâton d'encens, ce qui veut dire que le décompte est terminé. Je suis enfin en vacances et je ne tiens presque plus en place. Cela fait 6 mois que j'attends patiemment ce jour-là et cette dernière semaine a été tout simplement interminable. Comme vous le savez, mon sac à dos est déjà prêt et se demande ce que je fabrique depuis un bon mois! Donc pour faire passer le temps, comme je n'ai pas de voiture et que je dois passer toutes mes soirées et week-ends chez moi, je fais de la lecture sur internet et dans des livres, sur le Népal, notre destination de voyage à Ashu et à moi. Ainsi j'ai l'impression d'être déjà un peu partie quand je lis les aventures d'autres voyageurs. C'est d'habitude un moment que j'apprécie beaucoup, que celui de l'avant-voyage mais un peu moins cette fois-ci car je suis impatiente de retrouver Ashu. En fait, c'est Ashu qui a choisi le Népal comme destination car au départ je pensais plutôt aller quelque part comme à Goa au bord de la mer d'Oman, histoire de lui faire découvrir les plaisirs de la plage et des cocotiers, lui qui n'a encore jamais vu la mer mais il m'a dit préférer aller au Népal qu'il ne connaît d'ailleurs pas non plus. Pas de problème pour moi, car même si j'y ai fait un séjour d'un mois en 2006, j'ai adoré ce pays et souhaitais y retourner pour faire du trekking.
Le Népal c'est un petit pays surpeuplé d'environ 23 millions d'habitants avec seulement 14% de terres arables (le reste cela doit être des montagnes), qui est décrit par certains comme étant en dehors du temps. Il est en effet encore très rural et donc peu moderne. Mais il possède des richesses extraordinaires, comme ces 12 sommets de plus de 8000 m, dont le plus haut sommet du monde culminant à 8846 m, je veux bien sur parler du Sagarmatha (nom népalais) ou encore du Chomolungma (nom tibétain) ou si vous préférez, mieux connu par vous et moi sous le nom de l'Everest. Pour notre destination de trekking, ce n'est pas la région de l'Everest que j'ai choisie mais celle de l'Annapurna qui nous permettra tout de même de voir les sommets de l'Annapurna I (8078 m), du Dhaulagiri (8172 m) et du Manaslu (8156 m). Anna signifie "nourriture", purna "abondance", donc abondance de nourriture et aussi le nom d'une déesse. Tant mieux et j'espère que ce sera le cas car nous n'emmenerons pas de nourriture avec nous. Nous prévoyons manger et dormir dans les lodges qui semblent être très nombreuses sur ce trajet populaire, ouvert aux touristes depuis 1977.
Pour ceux qui se posent encore la question de ce que c'est que le trekking, il semblerait que l'origine de ce mot anglais soit en fait sud-africaine. Un trek c'est une randonnée de haute montagne, une marche longue et parfois difficile mais certainement pas de l'escalade. En fait, la difficulté n'est généralement pas liée au sentier lui-même mais à la durée et à l'altitude avec des dénivelés qui peuvent être assez importants. Dans le guide Arthaud intitulé Objectif aventure Népal, voici comment on décrit la marche : "Elle permet de satisfaire le goût de l'effort et de l'aventure mais devient aussi un moyen d'enrichissement pour les esprits les plus curieux. Enfin, elle peut être pour tous, source d'harmonie et d'apaisement. Marcher dans ce pays au relief rude et doux, aux beautés multiples et infinies, c'est, pour qui sait voir et resentir, s'imprégner d'une histoire millénaire et d'un certain sens du religieux".
Ce que j'aime du trekking, c'est de marcher à mon rythme, de prendre mon temps pour savourer ces instants privilégiés que je passe en communion avec la nature, avec les gens, avec moi-même et aussi en communion avec Dieu. Dans les moments difficiles ou je suis portée à la fatigue, au découragement, ou je me mets à douter de ma capacité physique, et bien, c'est dans ces moments-là que je suis capable d'aller chercher l'énergie dont j'ai besoin et qui me prouve que je suis pas mal plus forte que je semblais le croire. Quelle gratification que le sentiment d'avoir accompli quelque chose et de s'être surpassé!
Pour moi, marcher dans les montagnes de l'Himalaya c'est un moment sublime et privilégié. Il est difficile de décrire ce que je ressens face à l'immensité et à la beauté de telles montagnes mais aussi devant ces hommes, ces femmes et ces enfants que je rencontre, qui m'accompagnent parfois un bout de chemin et qui me touchent par leurs sourires, leur spontanéité et leur gentillesse. J'espère que sur le tour des Annapurnas le tourisme n'aura pas trop changé les gens comme c'est souvent le cas dans les lieux touristiques d'Asie. Mais en étant avec Ashu, qui est aussi un résident de la région himalayenne, cela devrait faciliter notre contact avec les Népalais.
J'ai donc bien hâte de quitter tout mon confort Gatinois pour me retrouver sur les sentiers battus himalayens en compagnie bien sûr de mon cher mari. Je suis prête et archi-prête pour une nouvelle série d'aventures.
Assez parlé du Népal car c'est bien à Delhi en Inde et non à Kathmandu que je vais me rendre en premier, cette cité infernale mais que j'apprécie beaucoup malgré tout. J'ai vérifié la météo et il devrait faire autour de 32 le jour et 16 la nuit quand j'arriverai dans la nuit de jeudi à vendredi, température tout à fait convenable.
Rendez-vous donc dans quelques jours en Inde! Je vous donnerai des nouvelles très certainement de Delhi car dans Paharganj il y a plein de cafés internet. On devrait y rester le moins longtemps possible: un jour ou 2, juste le temps d'organiser notre transport pour le Népal. Nous prendrons probablement le train de nuit jusqu'à Gorakhpur, puis le bus jusqu'à la frontière. Il va falloir s'armer de patience pour acheter nos billets de train car nous ne pourrons pas bénéficier du service du bureau pour touristes étrangers à cause d'Ashu qui est indien. On va devoir se débrouiller parmi la foule locale et prévoir très certainement plusieurs heures pour trouver les formulaires d'enregistrement, le bon guichet, la bonne file d'attente et ensuite patienter et jouer des coudes pour ne pas se faire passer devant et nous agglutiner devant le guichet comme les autres en espérant que l'employé impassible face à tout ce monde brandissant leur papier de réservation daigne prendre le notre pour qu'enfin on en finisse et qu'on ait nos billets de train en main. Bon, ceci n'est qu'un aspect un peu galère de l'Inde auquel on n'échappera pas. Mais il y a tellement d'autres aspects qui sont fabuleux. J'ai tout plein d'images et d'odeurs qui ravivent de beaux souvenirs en moi et me donnent envie de me retrouver dès maintenant dans l'ambiance de l'Inde!