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  • : Réjanne globetrotteuse
  • : Venez découvrir ma passion et la réalisation de mes rêves: voyager un an en Asie ainsi que mes autres découvertes, telles que trekking et pèlerinage. Parcours, carnets de route, impressions, photos, conseils...
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13 juillet 2006 4 13 /07 /juillet /2006 02:51

Me voici de retour à la civilisation dans la ville de Leh, capitale du Ladakh située à 3500 m. d’altitude. Et oui, j'ai bien survécu à ce fabuleux trekking de 22 jours, indescriptible tellement c'était beau. On a traversé le Zanskar, c'est à dire moi, le guide (Ashu), le muletier (Tanzin) et 3 chevaux, camping tous les jours, sauf à Padum, petite ville à moitié musulmane et bouddhiste qui se trouve à mi-parcours. Je viens de me voir dans une glace pour la 1ere fois depuis 12 jours: un peu bronzée mais pas trop changée! J'ai hâte de pouvoir prendre une douche chaude car se laver dans la rivière tous les jours et parfois dans de l'eau provenant directement de glaciers, c'est froid! Mais ici je n'aurai pas ce plaisir car il n'y a pas d'eau chaude non plus dans la guest house.

asie43.jpg

J'ai marché entre 3 hres et 7h30 tous les jours. J'ai passé plusieurs cols dont 3 à + de 5000 m. Le 1er col a été le plus difficile car je n'étais pas encore bien habituée à l'altitude. J'ai trouvé cela difficile de reprendre mon souffle et j'avais la tête un peu lourde. De plus il y avait pas mal de neige et des passages délicats à flanc de montagne qui ont demandé toute ma concentration. Par la suite, il n'y a eu que très peu de neige, seulement sur les sommets alentours. Pour les autres cols, je n'ai plus éprouvé autant de difficultés mais ce n'était pas facile! Il a fallu plusieurs fois monter 1000 m de dénivelé et redescendre d'encore 1000 m.  Les paysages changeaient tous les jours, des montagnes superbes de toutes les couleurs.

 

On a traversé des villages magnifiques, dans les hauteurs. J'ai été invitée chez des moines, chez la famille de Tanzin pour boire du thé sucré et du thé salé au beurre de yak et manger du fromage de yak avec Tsampa (genre de farine d'orge grillée) ainsi que chez d'autres habitants. J'ai visité des monastères bouddhistes (gompa) absolument fantastiques, accrochés dans la montagne ou même dans une grotte.

J'ai vu des gens vivre très pauvrement, travailler la terre, porter d'énormes chargements sur leurs épaules. Certains ont des tenues vestimentaires très particulières, avec une peau de chèvre dans le dos, des colliers ou bracelets de turquoises, perles et corail. Les femmes ont souvent de longs cheveux tressés. C'était un dépaysement total. Je ne savais vraiment pas à quoi m'attendre durant ce trek car je ne l'avais pas planifié. Je n'ai pas été déçue. J'ai plein d'images dans ma tête. A chaque fois que l'on atteignait un nouveau col, je découvrais un autre paysage époustouflant: montagnes enneigées, ocre, grise ou multicolore... Toute la panoplie était là. Au départ, il y avait beaucoup de verdure et plus on avançait, plus cela devenait sec jusqu'à quasi-désertique.

J'ai rencontré de plus en plus de trekkeurs vers la fin mais aucun au début et on campait presque toujours tous seuls dans des endroits magnifiques mais sans commodité. Les gens vivent complètement isolés sans aucune modernité dans ce coin du monde mis à part l'énergie solaire qui semble être dans tous les villages.

Je suis super contente d'avoir fait cette traversée fantastique. C'est le plus beau moment de mon voyage, une expérience inoubliable. C'est difficile de tout vous décrire car 22 jours dans les montagnes de l'Himalaya, ce sont des milliers d'images, d'émotions et d'efforts aussi qu'on ne peut pas toujours décrire. J'espère quand même avoir de belles photos à vous montrer à mon retour. Maintenant je passe donc quelques jours à Leh avant de retourner à Manali, mais par la route cette fois!

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10 juillet 2006 1 10 /07 /juillet /2006 17:07

J21A-Wanla.JPGJ’ai regardé pour la dernière fois Tanzin, notre muletier aidé d’Ashu, attacher notre équipement de trekking sur les chevaux et nous sommes partis tous les 3 à 8h20. La journée a été extrêmement chaude. Nous avons suivi le ruisseau en passant à côté du village de Shilla (3200m) avant de commencer à monter au milieu d’un canyon assez étroit. Les montagnes de chaque côté sont désertiques et arborent la couleur du sable. Le paysage est moins spectaculaire qu’avant mais tout de même intéressant avec parfois des formes surprenantes telles des cheminées.

Cette dernière portion du trek est très fréquentée mais nous sommes toujours à contre courant. Au col de Prinkiti La (3650m), sous un fort vent, nous avons la surprise de retrouver les 2 muletiers avec qui nous avions fait un bout de chemin au début du trek avec le Néozélandais et les Espagnols. Ils sont en marche pour un autre trek avec d’autres touristes de retour sur le même chemin… alors que pour moi s'achève ce premier trek sur ce chemin unique.

La descente est agréable car il s’agit d’une courte randonnée aujourd’hui. C’est avec beaucoup de joie et d’excitation que je vois surgir au loin le monastère de Lamayuru. Il est perché majestueusement sur un gros rocher. Arrivés un peu avant midi, je choisis une chambre avec vue sur le monastère à la Shangrila guesthouse. J’ai le plaisir de renouer avec le luxe de la civilisation ou presque. Je prends ma première vraie douche depuis 23 jours mais sous l’eau froide, ce qui enlève un peu de plaisir à la chose.

J22C-Lamayuru.JPGLe monastère de Lamayuru est imposant et la vue lunaire de là-haut est impressionnante. Il a été construit à la même époque que celui de Wanla au 10e siècle et a été en partie restauré. J’ai surtout aimé les statues ornées de pierres turquoises et autres pierres rouges et je me suis régalée au restaurant du monastère. Finalement 23 jours plus tard, je suis bien contente de retrouver tout ce luxe (chambre avec lit et douche...froide, repas au restaurant, etc.). C'est la fin d'une aventure mais je suis prête pour continuer ce voyage.

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9 juillet 2006 7 09 /07 /juillet /2006 19:58

J21B-Hanupatta.JPGAlors que nous traversons le village d’Hanupatta, tout me rappelle que le trek tire à sa fin et que le retour à la vie moderne est imminent. La route en construction est à l’orée du village, les poteaux électriques font leur apparition. De belles maisons de style tibétain sont solidement construites. À côté d’un magnifique et immense moulin à prière rouge se trouve l’enseigne d’un centre médical.

Le climat aussi change. Il fait de plus en plus chaud et j’ai beaucoup transpiré aujourd’hui. Pourtant la marche était facile à travers un canyon sur un sentier que je qualifierai de plat. Après avoir traversé un pont, c’est sur la nouvelle route que je continue ma marche dans la poussière et sous un soleil de plomb. Je m’arrête au village de Phenjilla pour manger mon lunch et quand j’arrive au village de Wanla à 13h15 je suis sous le choc de découvrir tous ces campings les uns à côté des autres. Il y a plein de tentes un peu partout car c’est ici que le trek commence pour la plupart des marcheurs. Pour moi qui ai fait le trajet en sens inverse et surtout en commençant un peu avant le début de la saison, c’est un dur retour à la civilisation. J’ai déjà la nostalgie de mes montagnes, de celles qui m’ont accompagné pendant ces 21 jours. Je sens que c’est vraiment la fin de quelque chose.

Je suis allée visiter le monastère de Wanla qui se trouve sur les hauteurs du village. Il est vieux d’environ 700 ans et bien que les statues et anciennes peintures que l’unique moine du coin nous montre soient magnifiques, le monastère semble avoir perdu son âme. Il manque la communauté qui gravite autour des monastères que j’ai visités précédemment. Celui-ci ne semble pas avoir de vie et c’est un peu dommage.

Je tente d’avoir une chambre à l’unique Guesthouse du village mais ironie du sort, je me fais devancer par 2 touristes québécois que j’avais rencontrés quelques semaines auparavant à Dharamsala. Ils ont pris la dernière chambre disponible. Tant pis, à la place je passerai la soirée à supporter les conversations de mes voisins de camping français qui parlent super fort et qui m’agacent au plus au point. J’aurais voulu que la transition soit plus douce… mais comment est-ce possible de quitter le silence des montagnes en douceur?

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8 juillet 2006 6 08 /07 /juillet /2006 19:45

Aujourd’hui c’est le dernier col avoisinant les 5000m que je vais franchir dans ce trek. En fait, c’est l’avant-dernier de cette belle aventure. Ce matin sous un superbe ciel azur je me mets en route vers 8h. Je passe à côté d’un chorten blanc, un de ces monuments qui marque habituellement la porte d’entrée ou de sortie du village. Les chevaux ont pris le chemin de droite et nous nous avons pris le chemin de gauche le plus abrupte qui nous a mené jusqu’au col de Sisir La. Cette ascension m’a semblé la plus raide que j’ai faite jusqu’ici. Le sentier montait à pic sur un terrain sablonneux ou à même le rocher. C’est sur ce parcours que j’ai rencontré le plus de trekkeurs : une bonne trentaine aujourd’hui. Il y a une telle variété de paysages qu’il est impossible de se lasser du spectacle.

J20C.JPGAprès le col, la descente est agréable. Les montagnes deviennent orangées. Nous empruntons un pont pour traverser la rivière Photang (je crois) qu’on longe par la suite jusqu’au campement de ce soir avant l’entrée du village de Hanupatta. Le coucher de soleil sur la vallée, la rivière et les montagnes oranges très découpées est la plus belle vue que j’ai eu de tous les campements. Je profite de chaque image que je voudrais graver dans ma mémoire à tout jamais. Aucune de mes photos ne pourra reproduire à sa juste valeur la beauté, l’ambiance, les couleurs, la grandeur et la majesté des montagnes du Ladakh.

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7 juillet 2006 5 07 /07 /juillet /2006 20:01

Encore une petite journée d’environ 4h, car en fait, nous avons coupé une journée de trekking en deux (celle d’hier et d’aujourd’hui). C’est tant mieux car je n’ai pas bien dormi à cause du froid. Je me suis donc mise en route un peu plus tard après 8h. Je suis la vallée et bientôt je me retrouve face à un grand cours d’eau. Je me rends bien vite à l’évidence que je n’ai d’autre choix que de me déchausser pour le traverser, ce que je fais avec empressement car l’eau me gèle les pieds. Puis, il me faut traverser un autre ruisseau mais cette fois je peux aller de roche en roche jusqu’à ce que je glisse sur l’une d’elle et tombe de côté. Je me retrouve le pantalon tout trempé à rouspéter après ma maladresse.

En chemin pour rejoindre le col de Bumiktse (4300m), je remarque ce magnifique rocher rectangulaire de couleur ocre et toutes ces montagnes aux couleurs dégradées. La montée jusqu’au col est graduelle et sans difficulté et la vue encore spectaculaire. On aperçoit au loin la verdure et le village de Photoksar qui est encore à 1 heure de marche. En fait, on l’aperçoit de l’autre côté de la rivière et le camping est un peu plus loin, une fois qu’on a traversé un petit pont. Il y avait déjà des tentes d’installées, un groupe de Belges qui marchent dans l’autre sens.

J19E-Photoksar.JPGPhotoksar est un superbe village avec des champs cultivés et au pied d’une immense paroi couleur ocre. Les maisons se touchent presque toutes, reliées par de petits passages, genre de tunnels très bas. Je l’ai appris à mes dépends après m’être presque assommée alors que j’étais en quête d’un vendeur de Tchang, alcool léger à base d’orge, la bière locale, pour rapporter à notre horse man. Pour me remettre de mes émotions et de la douleur causée par la bosse qui vient de me pousser sur la tête, la villageoise m’offre une tasse de chaï et une tasse de tchang. C’est la première fois que je goûte à ce breuvage que je trouve fade.

Les gens ici ont des visages différents, le teint plus foncé. Les enfants sont toujours charmants mais plutôt timides. Je passe devant un rassemblement probablement familial (hommes, femmes, jeunes, vieux et enfants). Tout ce beau monde est assis à même le sol caillouteux. Ils ont des thermos, des jerricans en plastique, des grands bols en aluminium qui semblent être remplis de leur bière locale qu’ils servent avec une grande louche. C’est sympathique cette petite fête mais dommage que je ne puisse pas discuter avec eux pour comprendre un peu plus leurs coutumes.

Après mon coup sur la tête, j’ai perdu ma motivation pour me rendre jusqu’au monastère. Je le regarde seulement de loin. Il est en haut sur la colline, pas terrible et il a l’air abandonné.

De retour au camping avec le tchang pour le horse man, cette fois c'est au tour des gens du village de venir défiler pour observer les étrangers que nous sommes avec une pointe de curiosité. Ici c’est quand même nous qui sommes l’attraction du coin.

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6 juillet 2006 4 06 /07 /juillet /2006 19:54

Cela m’a pris une heure de marche facile pour rejoindre le camp de base pas terrible du col de Sengge La. À partir de là, cela monte sans arrêt jusqu’au sommet que j’ai atteint sans difficulté majeure 1h40 plus tard. À 5010m je retrouve un cairn qui marque ce col. Il s’agit d’un ensemble de pierres surmonté de ce que je pense être un bâton de bois mais qu’on ne distingue pas car recouvert de plusieurs épaisseurs de drapeaux de prières.

J18C.JPGLa vue sur la chaîne du Zanskar et les sommets enneigés à plus de 6000m d’altitude est imprenable, et il y a toujours des couleurs fantastiques. Pour redescendre, nous suivons un joli cours d’eau et c’est vers midi que nous dressons le camp tout près du ruisseau, au milieu de buissons et arbustes. D’un côté les montagnes brunes et ocres dentelées me rappellent l’Utah ou l’Arizona mais si je me tourne, le paysage se transforme en une montagne de roches grises avec diverses couches de neige. Que dire si ce n’est que c’est très beau!

Je profite du soleil de l’après-midi et du fait que le cours d’eau est pour une fois rafraîchissant et non glacé pour me laver.

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6 juillet 2006 4 06 /07 /juillet /2006 15:33

Après ma journée de repos, je reprends la marche avec aisance sur un sentier assez facile qui monte modérément. Je passe devant un chorten avant d’atteindre mon premier col, le Netuke La à 4280m. Je redescends ensuite jusqu’à la rivière en passant à côté du village de Gongma sur ma droite, puis celui de Skiumpata sur ma gauche. En bas, je me suis arrêtée devant le cours d’eau qu’il me fallait traverser. Je me repose là quelques minutes en me demandant par ou aborder la traversée. Un muletier arrive juste à temps pour guider mes pas d’une roche à l’autre.J16C.JPG

À partir de là je m’attaque à la montée en zigzag jusqu’au deuxième col de la journée, le Kiupa La à 4360m. À ce stade-ci du trekking, je suis parfaitement acclimatée. J’ai trouvé mon rythme de marche et surtout pour les ascensions je marche d’un pas lent mais continu. L’altitude ne me dérange plus. Je suis fatiguée par la montée mais je ne m’essouffle plus comme au début. Les montagnes sont toujours aussi belles. Impossible de se lasser de ce jeu de couleurs, d’ombre et de lumière.

Le reste du trajet est relativement plat et je rejoins en 40 minutes le campement poussiéreux ou se trouve une de ces grandes tentes parachute qui font aussi office d’hébergement pour ceux qui le souhaitent, un cours d’eau glacial pour faire sa toilette, mais une vue incroyable sur des montagnes ondulées aux couleurs pastels sur fond de ciel bleu, et une touche de blanc dans le fond de la toile. Je suis restée un bon moment à admirer ce tableau naturel et j’en avais des larmes aux yeux.

J’ai discuté avec quelques français qui campaient là aussi pour la nuit mais ils faisaient le trek dans l’autre sens. L’un d’entre eux m’a félicité car il m’a dit avoir fait beaucoup de trekking dans cette région mais n’avoir que très rarement rencontré une femme entreprendre une telle traversée seule avec un guide et horse man.

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4 juillet 2006 2 04 /07 /juillet /2006 19:53

Le camping étant situé au coeur du village, ou ce qui me semble l'être car très proche du monastère, nos tentes deviennent vite le centre d’attraction. Des moines, jeunes et moins jeunes, des nonnes et villageois viennent faire un tour pour nous observer. C'est un peu gênant surtout qu'il n'y a aucun échange de paroles entre eux et moi mais bon, après tout, j'en profite pour moi aussi les observer. Comme cela on est quitte! Je suis aussi curieuse de savoir comment ils vivent ici. Cet endroit me plait et j’apprécie pouvoir passer une journée entière comme bon me semble sans avoir à marcher. J’adore le trekking, la randonnée et son lot de découvertes quotidiennes et de challenges mais je ne rechigne pas devant cette journée de repos à passer à tenter de comprendre ce qu'est la vie dans ce lieu si différent de mon univers et isolé du reste du monde plusieurs mois par année.

Je débute ma journée par une lessive à la main dans le ruisseau qui coule tout proche du campement. Ainsi mes vêtements auront la journée complète pour sécher. Le lavage complété, je peux maintenant m’aventurer à la découverte du village. En fait, il s’agit d’un hameau ou les maisons sont éparpillées et séparées les unes des autres par de grandes parcelles de champs cultivés sur plusieurs niveaux. De loin, on voyait des points blancs entourés de verdure. Le monastère surplombe le tout avec la montagne comme contrefort et il est l’objet de ma curiosité. Hier, j’ai visité une habitation d'un moine mais maintenant je souhaite voir l’ensemble et surtout éviter tout contact avec celui-ci.

Lingshed gompa aurait été fondé par l’ordre des Gelukpa (bonnets jaunes). Le monastère est un lieu très vivant et je le trouve beau. Un quarantaine de moines y vivent incluant des enfants. J’ai pu observer le travail artistique de 5 moines en train de repeindre des statues.

En fin de journée, je suis descendue jusqu’à l’école ou la plupart des élèves sont pensionnaires car leurs familles sont éloignées. J’ai discuté un bon moment avec l’un des instituteurs tout en buvant la tasse de chaï qu’il m’a offerte et en regardant les enfants sagement assis dehors en train de faire leurs devoirs. Environ 120 élèves fréquentent cette école.

J’ai vraiment le sentiment d’avoir profité de cette journée car j’ai été en contact avec les gens d’ici dans leur milieu de vie.

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4 juillet 2006 2 04 /07 /juillet /2006 16:03

Ce matin je n’ai pas traîné car j’avais lu sur le papier de mon itinéraire <Today is a challenging day>. Je suis donc partie à 7h30 prête pour le pire ! En commençant j’ai du traverser le ruisseau plusieurs fois, en sautant d’une pierre à l’autre, un exercice d’équilibre pour ne pas mettre le pied à l’eau qui n’est pas mon point fort. Dès le début, il faut monter modérément mais de façon continue et, dans cette petite vallée, je dois traverser plusieurs fois sur la neige. Les montagnes découpées ont laissé la place à des montagnes plus rondes de couleur ocre mais arides et sans végétation.

J15C.JPGUne fois que l’on quitte la vallée, une ascension plus difficile de 400 mètres commence jusqu’au sommet : le col de Hanuma La, que j’atteins sans trop de peine sur l’heure du lunch. En haut, sont plantés deux larges chorten reliés par un ensemble de drapeaux de prières. Je suis gratifiée par la vue majestueuse, un panorama grandiose de montagnes aux couleurs pastel. On voit la gorge du Zanskar, les sommets enneigés de la chaîne du Ladakh et tout en bas, de l’autre côté de la vallée, le village de Lingshed, ma destination finale pour aujourd’hui. Vu d’ici il me semble à une distance tout à fait raisonnable et j’ai l’impression de pouvoir l’atteindre en une heure ou deux.

J15E-Hanuma-La.JPGAprès avoir profité de ce magnifique spectacle tout en mangeant mon lunch, j’entame la descente en zigzag d’un pied léger, mais le chemin est aride et poussiéreux. En bas, nous nous arrêtons à un premier campement pour déguster un bon chaï. D’ici, le village me paraît tout proche mais c’est négliger que dans cette région de montagne, les distances sont trompeuses à cause du relief. Il y a encore cette montagne interminable à grimper. C’est dur sur le moral car je croyais vraiment que j’étais presque arrivée alors qu’il va me falloir encore plus de 2 heures pour un total de 7h30 avant d'atteindre mon objectif du jour ! En fait, je comprends que c’était surtout une journée dure psychologiquement car le village de Lingshed me narguait depuis le sommet de Hanuma La, comme s’il était tout prêt alors qu’il jouait avec mes nerfs et se cachait à chaque détour.

J16A-Lingshed.JPGC’est totalement vidée d’énergie que j’arrive au village et découvre le très beau monastère de Lingshed qui s’impose sur ma gauche. C’est avec empressement que j’accepte l’invitation à boire un chaï de ce vieux moine bouddhiste qui se tient debout devant le monastère. Je pense qu’il doit avoir pitié de moi en voyant mon air déconfit et ma tenue toute poussiéreuse. Il me guide à travers les dédales du monastère en passant par d’étroits passages et en grimpant sur une échelle pour me rendre jusqu’à sa demeure, une modeste pièce qui fait office de chambre, salon et cuisine, avec un chat pour seul compagnon. Je prends place sur le tapis en attendant que mon hôte prépare le thé. La communication est limitée par ses connaissances en anglais mais de toute façon je n’ai pas vraiment envie de parler mais plutôt de me reposer et de m’imprégner de l’ambiance de vie d’un monastère. Ayant récupéré un peu d’énergie, je me lève et salue mon hôte tout en le remerciant de son hospitalité. Cependant, à voir son insistance à ce que je revienne lui rendre visite dans la soirée ou le lendemain et à vouloir m’aider à grimper l’échelle en me tenant la main, puis en la gardant un peu trop longtemps à mon goût, il ose même jusqu’à m’effleurer la joue ! Face à ce comportement bizarre, je discerne une motivation bien plus charnelle qu’humanitaire à son hospitalité! Comment se fait-il que j’ai été aussi naïve ? Est-ce à cause de la fatigue ou de la soutane ? Pourtant j’aurais bien du me rappeler du dicton : l’habit ne fait pas le moine !

Seulement à quelques foulée du monastère, c’est avec joie que je rejoins le campement ou je vais passer les deux prochaines nuits car demain est une vraie journée de repos. Youpi! J'en ai bien besoin.

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2 juillet 2006 7 02 /07 /juillet /2006 18:15

3 juillet 2006

Ma journée de trekking commence à 7h30. Je marche seule en longeant la rivière Zanskar de couleur brunâtre pendant environ 2 heures alors que de l’autre côté je peux observer la route dont la construction progresse. Je fais une belle rencontre : un groupe de bouquetins (ibex en anglais) peu farouches qui traversent devant moi. Ce sont les premiers animaux que je rencontre depuis le début, si je fais exception des quelques yaks domestiques vu la veille, et ils prennent leur temps, me permettant de sortir mon appareil photo et zoom afin d’immortaliser la scène. Ils disparaîtront quelques instants plus tard. Ashu et le horse man Tanzin me rejoignent alors que je m’apprête à entamer l’ascension du col de Parfi La.

Je suis contente car l’ascension de mon deuxième col ne me paraît pas trop difficile. On croise plusieurs groupes de trekkeurs qui eux descendent. En haut, là encore, une banderole de drapeaux de prières bouddhistes de couleurs jaunes, verts, rouges, blancs et bleus m’accueillent et derrière je peux admirer la magnifique chaîne himalayenne mais aussi la descente de 500 mètres qui m’attend.

J14A-Parfi-La.JPG

En fait, descendre dans ce terrain sablonneux est loin d’être une tâche facile. Mes genoux sont mis à rude épreuve. Une chance que le sentier zigzague quand même un peu. En bas, je traverse la rivière Oma Chu ou Zinchen Tokpo en empruntant un petit pont rustique et je m’arrête là à côté des peupliers pour manger. Il est déjà midi et j’en profite aussi pour prendre un bain de pieds dans l’eau glacée de la rivière. Je me trouve à la frontière entre le Zanskar et le Ladakh. Une demi-heure plus tard, j’entame la dernière ascension de la journée. Bien que la grimpette soit moins longue, la fatigue de la journée se faisant sentir, je peine à avancer dans ce sentier sablonneux qui pour moi n’en finit pas de monter. Enfin, je pense avoir un répit car le sentier contourne maintenant la montagne, mais pas du tout, je dois rester vigilante car il se fait par endroit extrêmement étroit et je n’ai vraiment pas envie de dégringoler.

Quelle joie quand j’aperçois une tâche rouge ! Et oui, c’est bien ma tente Quechua qui est plantée là au bord d’une rivière qui descend en cascade. Le terrain pour camper est fait de gravelle mais plat sur plusieurs niveaux. Je le rejoins vers 14h, ce qui me donne amplement le temps de relaxer, de me laver dans la rivière avant de déguster une bonne soupe Knor.

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