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  • : Réjanne globetrotteuse
  • : Venez découvrir ma passion et la réalisation de mes rêves: voyager un an en Asie ainsi que mes autres découvertes, telles que trekking et pèlerinage. Parcours, carnets de route, impressions, photos, conseils...
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1 juillet 2006 6 01 /07 /juillet /2006 18:21

2 juillet 2006

Quand on marche dans la montagne depuis plusieurs jours, on s’habitue au silence et à une certaine solitude car même si on est avec un guide et un horse man, on se suit les uns les autres, chacun dans nos pensées pendant que les heures défilent. Je n’ai pas besoin de parler car j’ai les montagnes comme compagnes.

Les rencontres prennent toute une autre dimension dans la vie d'un trekkeur. Aujourd’hui est une journée particulière car parsemée de rencontres fortuites qui me touchent droit au cœur.  Il y a tout d’abord ce groupe de garçons que je croise après plus d’une heure de marche. Tout sourire, ils brandissent fièrement leur bâton de cricket et dire qu'ils parcourent des kilomètres à pieds dans le seul but de rejoindre Pishu et son aire de jeu parfaite pour s’adonner à leur sport favori! Je suis émue et honorée quand l’un d’eux me fait cadeau de l’un de ces petits foulards blancs que les bouddhistes accrochent un peu partout, autour des statues, sur les ponts… comme si je recevais une bénédiction ou une forme de protection. C’est peut-être symbolique mais je ne peux m’empêcher de penser qu’à partir de demain, c’est du sérieux qui m’attend avec le prochain col à franchir et que je vais certainement avoir besoin d’un peu d’encouragement.


Au bout de 3 heures, j’atteins le village de Pidmo, et cette fois je suis suivie par un groupe d’enfants peu timides et surement plus habitués à voir des étrangers, qui me demandent si je n’ai pas des savonnettes (soap). Il y a  cette jeune fille qui montre ma tête et me fait comprendre avec ses gestes qu’elle aimerait avoir un élastique comme celui que j’ai dans les cheveux. Comment cela se fait-il que je n’ai emmené qu’un seul élastique dans mon sac pour tout le voyage? Cela me désole de lui dire non, mais je ne me vois pas finir le trek sans pouvoir m’attacher les cheveux.


Enfin, après mon repas pique-nique du midi, qui se résume presque toujours à un œuf dur, une patate bouillie et une barre de chocolat, je prends un bon bain de pieds dans la rivière et repars en pleine forme. C’est là que je fais ma troisième rencontre touchante de la journée : une femme qui travaille dans les champs s’arrête et s’approche de moi avec un grand sourire. Dans ce coin, on retrouve de nombreux buissons d’aubépines en pleine floraison. Après avoir cueilli l’une de ces fleurs, elle l’accroche à mon chapeau. Ce geste simple et plein d’attention me va encore une fois droit au cœur. La sincérité et la simplicité de tous ces petits gestes ont fait de cette journée, l’une des plus spéciales de ce trek.


Il fait encore très chaud quand nous arrivons à 13h30 au campement de Hanumil. Je suis heureuse de trouver un beau terrain plat avec de l’herbe verte et des arbres, ce qu’on voit de plus en plus rarement durant nos journées de marche. Malgré le vent qui s’est mis à souffler en rafales dans la soirée, j’ai très bien dormi et me réveille toute fraîche et reposée à 5h30.

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30 juin 2006 5 30 /06 /juin /2006 20:10
1er juillet 2006


La température grimpe un peu chaque jour depuis le début du trek et maintenant on peut dire que les journées sont chaudes sous le soleil. La randonnée de la journée est facile et ne me prend que 4h30 car on marche en grande partie sur un tronçon de route en construction mais le terrain est plutôt sablonneux.


Nous campons juste après le village de Pishu, au bord de la rivière Zanskar qui est assez large et avec un fort courant. Le site est très beau : une vaste étendue relativement verdoyante avec une vue sur de belles montagnes de plusieurs teintes qui vont de l’ocre au rouge. On aperçoit aussi un autre village au loin et un gompa blanc sur le haut d’un rocher. Il y a beaucoup d’animation autour de nous car ce terrain est aussi très prisé par un troupeau de chèvres miniatures et des ânes qui laissent leur trace tout autour des tentes. C’est aussi le lieu privilégié des enfants du village qui viennent jouer au cricket.


Dans cette aire de jeu, j’arrive tout de même à dénicher un petit cours d’eau relativement privé qui se dirige vers la rivière ou je peux faire ma toilette tranquille. Je passe la fin de la journée à me prélasser en buvant du chaï. C’est un moment toujours tellement agréable, celui ou je peux contempler la beauté et toute l’immensité qui m’entourent. Je peux aussi me rappeler ma journée, les paysages que j’ai vus, les gens que j’ai rencontrés et j’en profite pour écrire quelques lignes dans mon journal. Et puis, bien sur, je pense à la journée du lendemain avec l’excitation de l’inconnu et de la découverte qui m’attend.

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29 juin 2006 4 29 /06 /juin /2006 19:56

30 juin 2006

Nous quittons Padum pour marcher à travers une vaste plaine tout d’abord entourés de champs verts mais après avoir traversé un solide pont de pierres, nous nous retrouvons sur un terrain sec et toujours aussi plat mais avec quelques cailloux. Cela pourrait sembler une marche ennuyeuse mais je ne la trouve absolument pas monotone car plus je m’éloigne de Padum, plus la perspective est belle. Les montagnes ocres au relief accidenté sont majestueuses et le jeu d’ombres et de lumières fascinant. De l’autre côté de la vallée, on retrouve le même genre de montagnes avec de la neige sur la cime. Cela ne nous prend que 2h30 pour nous rendre au campement qu’Ashu a établi sur cette terre aride, à côté d’un mince ruisseau. Nous ne sommes pas très loin d’une autre montagne mais peu protégés du vent qui souffle fort dans cette vallée.


Je suis toute excitée car nous sommes proches du village et du superbe monastère de Karsha vers lequel je me dirige seule pour aller le visiter. Il s’agit du plus grand monastère du Zanskar et serait vieux d’environ 500 ans et il contiendrait 150 cellules pour les lamas. Ce qui me plait c’est de voir l’animation et la ferveur qui règnent autour du complexe. Tout d’abord quand j’arrive devant ce chorten qui est comme la porte d’entrée du monastère je suis toute étonnée de voir cet attroupement de femmes qui s’affairent à redonner sa couleur blanche au chorten. Elles sont vêtues à la tibétaine de couleur sombre mais avec un foulard rose enroulé autour de la taille. Comme bijoux, elles ont toutes un collier de turquoises et de corail. Enfin, elles portent un bonnet de laine marron et de longs cheveux tressés. L’ambiance est bonne enfant et je suis accueillie avec de grands sourires.


Karsha Gompa est en hauteur, comme tous les monastères. Il faut donc grimper un peu avant d’atteindre ce très beau temple qui est superbement décoré. La salle de prière est très grande et remplie de fresques murales. On peut monter encore plus haut, sur une terrasse et regarder les drapeaux et moulins qui volent au vent tout en écoutant les clochettes tinter.  Il y a de nombreuses bâtisses dont certaines en ruines dans cet ensemble monastique. Je rencontre de nombreux lamas qui appartiennent à la branche Geluks-pa du bouddhisme. Ils portent tous le bonnet rouge-oranger si particulier par sa forme en pointe avec ses oreillettes relevées de chaque côté. On dirait un chapeau de clown! Je suis restée un bon moment là. Je ne me lasse pas de l’ambiance des monastères quand ceux-ci sont encore aussi vivants et vibrants de ferveur bouddhiste. J’ai discuté aussi un bon  moment avec deux femmes françaises, les seules touristes que je rencontre là.


J’ai vraiment eu une belle journée et je finis ma soirée en beauté en dégustant un riz frit au thon tout en admirant le ciel étoilé et les montagnes enneigées sur fond bleu azur.

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28 juin 2006 3 28 /06 /juin /2006 20:13

Partie seule vers 8h, je me suis un peu égarée et grâce à un berger qui m’a indiqué le chemin avec des gestes, j’ai rejoint la route en construction sur laquelle j’ai marché jusqu’à Padum. Il s’agit d’une marche facile car c’est presque plat.  Par contre la distance à parcourir d’environ 20 kms est relativement longue. Mais le trajet n’est pas monotone car on passe d’abord par un village. J’y ai rencontré un français qui enseignait là et je lui ai demandé s’il était possible de visiter le monastère de Muney. Un moine m’a accompagné et m’a ouvert les portes de la salle de prières de ce petit mais très intéressant monastère. À l’intérieur, j’ai pu admirer de belles peintures murales et une statue de bouddha assis à l’occidentale.

 

À une courte distance, après m’être enregistrée au check-point pour les touristes étrangers situé sous une tente, je suis allée visiter cette fois un monastère plus imposant et austère de l’extérieur, celui de Bardan. Perché sur un socle rocheux, il date du 17e siècle et appartient à l’ordre monastique Dugpa-Kargyud dans lequel résident parait-il une quarantaine de lamas mais je n’ai pas eu cette impression. L’endroit m’a semblé plutôt sans vie. Dans la cour qui mène à la salle de prière, se trouve un grand moulin à prière de 1.8 m de haut. La porte et l’entrée sont joliment décorées avec toujours ces couleurs chaudes et peintures murales. Par contre, l’intérieur est en moins bon état que le monastère de Muney.


Il me faudra encore marcher environ 12 kms avant de rejoindre Padum, la capitale de l’ancien royaume du Zanskar. J’ai eu un choc en arrivant car après 10 jours passé dans la nature sauvage avec comme seul signe de modernité, les panneaux solaires installés sur les toitures, j’entends les 1ers bruits de moteurs d’un autobus et d’une poignée de jeeps. En effet, Padum est relié par la route jusqu’à Kargil depuis 1980. Je me demande si les autres trekkeurs ont l’air aussi ahuri que moi en marchant dans la rue poussiéreuse de la ville,  avec son marché et l’animation qui en découle, une pancarte de café internet à 3 roupies la minute et de téléphone, quelques restaurants et hôtels pour touristes. J’en visite plusieurs et vraiment il n’y a pas de quoi s’enthousiasmer mais je finis par m’installer au Ibex Hotel avec un bâtiment dont les chambres donnent toutes sur une agréable cour intérieure. Comme par hasard, c’est ici que je retrouve le couple d’Espagnols et le Néo-Zélandais. Pour 250 R, je me réjouis à l’idée de dormir dans un lit et de profiter d’une vraie salle de bain avec toilette. Je m’empresse de commander ma bassine d’eau chaude pour prendre une douche à l’indienne, c’est-à-dire en m’aspergeant avec un récipient. Des gestes ordinaires comme de se regarder dans un miroir, prennent une toute autre importance quand cela fait 12 jours qu’on ne s’est pas vu.

 

C’est la première fois que je vois tant de musulmans en Inde car ils représentent près de la moitié de la population, l’autre moitié étant bouddhiste bien entendu, et sont installés à Padum depuis le 19e siècle. Mais la cohabitation n’a pas l’air très bonne. Il y des tensions à cause d’une dispute au sujet de la construction d’une mosquée ou d’un temple bouddhiste.

 

J’ai fait un excellent repas au restaurant contrairement aux Espagnols qui se réjouissaient à l’idée de manger de la viande mais impossible de trouver un seul plat de viande dans tout Padum. Par contre, la nuit qui pourtant s’annonçait confortable avec tout ce confort, a été décevante à cause des chiens errants qui n’ont pas arrêté d’aboyer.

 

Le lendemain matin, Ashu me rejoint pour déjeuner et nous faisons le plein de provisions pour la 2e partie de notre trek. Le choix en produits frais est très limité : beurre, quelques légumes, bananes et mangues rabougries… 
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27 juin 2006 2 27 /06 /juin /2006 19:40

28 juin 2006

Il s’agit d’une étape intéressante du trek de par sa diversité et du fait de découvrir à mi-parcours l’un de mes villages préférés, celui d’Ichar.  Mais avant cela, il faut longer la rivière et je passe juste à côté d’une très jolie plage de sable fin qui aurait fait un bien meilleur campement que Pipula, mais trop tard pour regretter car il y a trop de belles choses qui nous attendent, comme ces buissons d’aubépines en fleur un peu partout. Pour se rendre jusqu’à Ichar, il faut d’abord traverser un pont car le village est sur l’autre rive et il faut grimper une section de la montagne. C’est un léger détour qui requiert un peu plus d’ascension mais qui en vaut la peine. Le village est très animé. On retrouve les mêmes maisons en pierre blanche avec leur toit plat recouvert de branchages et de bouses de yak ainsi que les drapeaux de prières tibétains qui flottent au gré du vent, plusieurs chortens blancs ainsi qu’un joli petit gompa orné de beaux dessins très colorés.

 

Ce village me plaît beaucoup. J’ai l’impression d’avoir fait un voyage à travers le temps car je ne vois aucun signe de modernité. Ici la vie semble s’être arrêtée il y a très longtemps. Je fais la rencontre de jeunes écolières un peu timides mais très curieuses avec qui je partage mon casse-croûte matinal. Une vieille femme portant un fichu défraîchi sur la tête et une peau de chèvre retournée sur le dos lave du linge accroupie au bord d’un ruisseau tandis qu’un vieil homme se concentre à tourner un large moulin à prière orange de sa main gauche tout en égrenant son chapelet de l’autre main. Il est tellement concentré dans la récitation de ses prières qu’il ne porte aucunement attention à nous. Il en est de même pour la femme à la peau de chèvre.

 

Après encore une autre ascension, une descente et encore un peu d’ascension j’arrive vers 12h30 à Raru, la fin de notre étape. Nous campons juste à côté d’un petit lac, le premier que je vois au Zanskar et aussi très proche du village que je décide de visiter après le lunch. Là encore, je peux observer la vie quotidienne avec cette femme qui file de la laine dehors. Je rencontre aussi l’instituteur du village qui parle anglais et avec qui je discute un moment. Certains jeunes viennent de très loin et restent pensionnaires toute l’année. Ils ne rentrent dans leur famille que durant la saison d’hiver. Autre fait surprenant : la plupart étudient quatre langues : l’hindi, l’anglais, le tibétain et l’urdu. 

Alors que le couple d’Espagnols et le Néo-Zélandais ont choisi de prolonger la randonnée directement jusqu’à Padum, je suis contente d’avoir choisi de faire étape à Raru car j’aime ce campement au bord du lac et je ne suis pas la seule. Nous avons pour compagnie des chèvres miniatures mais qui font des bonds d’une hauteur étonnante. J’apprécie d’avoir pris le temps de m’imprégner de cet autre village avant de reprendre contact avec la « modernité » que représente la ville commerçante de Padum.

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26 juin 2006 1 26 /06 /juin /2006 20:21

27 juin 2006

 

Ce n’est certes pas le paysage le plus marquant du trajet. Nous longeons la rivière Tsarap qui a presque la même couleur beige que la roche. Avec un ciel gris et un sentier poussiéreux qui n’arrangent rien, il s’agit d’une journée un peu terne. Nous ne traversons même pas de village. Heureusement, quelques rencontres insolites vont égailler le parcours : deux femmes qui m’impressionnent avec un chargement d’herbes sèches monumental sur le dos; une autre femme dans son champ qui m’offre une fleur d’aubépine pour mettre comme elle dans les cheveux; un yak qui me fait sursauter au détour du chemin; et enfin une femme et son enfant. Toutes ces rencontres font chaud au cœur car on peut lire la gentillesse et la chaleur humaine dans cet immense sourire qui nous est toujours offert. Je ne peux que répondre par un sourire et les saluer d’un  «Jullay » qui veut dire « bonjour » au Zanskar, le seul mot que je connaisse.

 

 

Après seulement 4h30 de marche, nous voici arrivés à notre pire campement du trek : Pipula. J’ai essayé de discuter pour changer de campement mais j’ai du me ranger au choix des Horses Men qui clamaient que c’était le meilleur endroit pour les chevaux afin qu’ils trouvent de l’herbe à brouter. Je crois que c’est plutôt parce qu’il y a ici un genre de Tea House ou ils vont pouvoir passer la nuit et boire. Il ne me reste plus qu’à essayer de trouver un emplacement avec le moins de cailloux possible et surtout pas à côté de la merde de cheval. Mais l’odeur d’urine est omniprésente et les mouches foisonnent. 

 

 

Aussi surprenant que cela puisse paraître, j’ai réussi à passer une assez bonne nuit jusqu’à ce que je fasse le saut dans mon sac de couchage, réveillée par le cri infernal d’un âne juste à côté de ma tente. Je n’avais jamais rien entendu de tel car ce n’est pas tous les jours qu’on a le plaisir d’entendre un âne braire! Rien de tel qu’un bon petit-déjeuner pour faire oublier tous ces désagréments. Je m’empiffre de chapatis, beurre d’arachide, fromage et confiture et me voilà prête pour la prochaine étape.

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25 juin 2006 7 25 /06 /juin /2006 18:50

26 juin 2006

 

Aujourd'hui c'est une journée de repos pour les guides et les Horse Men avec une 2e nuit de prévue à Purne. Je pars donc seule après avoir écouté les instructions de mon guide pour me rendre au monastère de Phuktal. Il s’agit d’une marche d’environ 2 heures sur un sentier rocailleux et poussiéreux et un décor quasi désertique qui me rappelle l’Arizona, les cactus en moins. En partant à 7h30, j’évite ainsi la grosse chaleur et peux marcher à l’ombre. Arrivée au fond d’une gorge, je traverse un pont et après une ascension d’environ 10 minutes, j’aperçois le magnifique gompa de Phuktal qui semble suspendu dans la montagne ou plutôt accroché au rocher. Il s’agit d’un ensemble de bâtiments blancs sur plusieurs étages qui semblent imbriqués les uns dans les autres. En fait, le monastère est très vieux, fondé au début du 12e siècle. Il est majestueux et impressionnant. Je n’en reviens pas que des hommes aient pu construire un monastère dans ce lieu reculé. 

 

 

 Je ne me lasse pas de me faufiler d’un tunnel à un autre, de grimper des escaliers pour me retrouver sur de minuscules terrasses qui forment en fait le toit de la bâtisse d’en-dessous. J’arpente tous les coins et recoins de ce monastère avec une joie et un plaisir d’enfant. Une quarantaine de moines vivent ici mais je ne rencontre qu’une femme âgée au visage buriné et quelques vieux moines. L'un d'eux me fait visiter le hall de prières ainsi que la bibliothèque. Cela sent le moisi et la lumière ne pénètre que par quelques petites ouvertures. Les photos du Dalaï Lama sont nombreuses et l’ambiance est vraiment au recueillement. 

   

C’est seulement au bout de 3 heures que je me décide à quitter cet endroit magique, après un moment de contemplation et de réflexion sur comment les moines ont pu faire pour vivre ici depuis des centaines d’années. 

 

 

 

De retour au campement, j’en profite pour faire ma lessive, relaxer et me régaler avec les momos aux légumes et fromage préparés par le Horse Man de notre compagnon Néo-Zélandais. Lui, il ne file pas bien du tout. Il a eu la fâcheuse idée de boire l’eau du ruisseau car elle lui semblait pure mais voilà, le voici maintenant souffrant de problèmes intestinaux…

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24 juin 2006 6 24 /06 /juin /2006 20:06

25 juin 2006

Bien qu’au terme de cette journée nous ne serons plus qu’à 3400 m d’altitude, cela ne veut pas dire qu’on se contente de marcher sur du plat car le sentier monte et descend tout le temps, en longeant parfois un ravin. Avec un trajet de 6h30, ce sera une de mes plus longues journées. Je suis partie toute seule en avant pour marcher à mon rythme, c’est-à-dire d’un pas tranquille. J’aime me retrouver parfois seule car ainsi je profite plus de tout ce qui m’entoure. Je m’arrête de temps en temps, juste pour observer le paysage, pour prendre une photo ou un peu de repos.  Au bout de 2 heures, j’arrive à côté d’un pont et c’est là qu’Ashu et le horse man me rejoignent bientôt. Nous traversons l’un de ces nombreux ponts suspendus et nous nous retrouvons à longer la rivière sur l’autre rive durant un bon moment.  Je constate que la chaleur augmente progressivement chaque jour et c’est la première fois que j’ai vraiment chaud en marchant. Par contre, jusqu’ici les nuits ont été assez fraîches. Il a même gelé plusieurs fois.

 

Pour la première fois, les montagnes ont pris une couleur presque noire et elles ont une forme de dentelle. Dans les villages que nous traversons,  ce n’est pas de la dentelle mais bien du tissage que je peux observer. Une femme est à l’ouvrage sur son métier à tisser, devant sa maison. Toutes les maisons que je vois sont toujours d’une blancheur impeccable et des drapeaux de prières flottent sur leur toit.

 

À 14h30, j’arrive à Purne et je suis agréablement surprise car j’ai presque l’impression de me retrouver dans un vrai camping. Il y a de l'herbe verte (ce que devient maintenant presque introuvable). Le terrain est plat avec plusieurs niveaux et quelques arbres un peu chétifs mais qui font un semblant d’ombre. Il y a même une toilette en bois avec une porte mais juste un trou dans le plancher. Il s’agit d’une grande amélioration par rapport à l’absence totale de toilettes des campements précédents. Et pour couronner le tout, il y a une cabine pour prendre sa douche, ou plutôt pour mettre sa bassine d’eau chaude commandée au propriétaire. C’est un vrai délice que de s’asperger d’eau chaude, pas trop quand même, pour ne pas vider la bassine trop vite car je veux en avoir assez pour me laver les cheveux sans grelotter.

 

C’est comme un jour de fête et je me réjouis de profiter de ce magnifique camping, le seul que je nommerai ainsi de tout le trek, surtout que je suis la seule à l’apprécier avec les horse men et les guides. Les Espagnols et le Néo-Zélandais ont préféré choisir l’option chambre d’hôtel aussi offerte : un mince matelas dans une petite chambre très sommaire et que j’ai trouvée beaucoup moins accueillante que mon sac de couchage dans la tente dans ce très bel endroit.
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23 juin 2006 5 23 /06 /juin /2006 17:25

24 juin 2006

Je marche avec une très belle vue sur le Mont Gumbarajon, ce rocher qui se distingue par sa forme singulière et pointue. Je me retourne souvent pour l’admirer car c’est derrière moi qu’il se trouve pendant une partie de ma randonnée.  Je peux adopter un bon rythme de marche car il n’y a pas de montée spectaculaire aujourd’hui mais plutôt un terrain relativement plat. En fait, on descend légèrement. Je bute de temps en temps dans toute cette roche, comme si ces cailloux qui sont mes éternels compagnons de voyage depuis le début du trek, voulaient me rappeler à l’ordre et me dire qu’à aucun moment je ne devrais relâcher mon attention.  


Le paysage change progressivement et les montagnes prennent des teintes plus chaleureuses avec des nuances de rouge et d’oranger, qui me rappellent un peu le Grand Canyon. Je suis très heureuse de ne pas avoir à faire de grimpette aujourd’hui. Je ne cherche pas à battre mes records tous les jours!

  

D’ailleurs je vis assez d’émotions avec toute la beauté naturelle qui m’entoure. Et il ne faut pas grand-chose pour faire monter l’excitation quand on est entouré de montagnes depuis 5 jours. Aussi, lorsque j’aperçois au loin un point blanc qui s’avère être un chorten recouvert de chaux blanche, les battements de mon cœur s’accélèrent car cela annonce la proximité du village, le premier village de style tibétain depuis que nous nous sommes aventurés dans cette région du Zanskar. Quelle joie de renouer avec la civilisation et avec une horde de bambins à la frimousse sale qui courent à notre rencontre en nous criant <bonbons, bonbons>! Nous sommes à Kargyak, un village typique du Zanskar, avec ses maisons blanches au toit plat recouvert de branches et de paille. Il y a des murets de pierre qui entourent les maisons et servent aussi de chemin. Des bouses de yaks sèchent sur les toitures. C’est le carburant utilisé dans cette région. Quelques panneaux solaires sont aussi installés sur les toits pour permettre une certaine autonomie énergétique dans ce coin reculé, qui reste coupé du monde pendant les mois d’hiver.


Je fais partie des premiers visiteurs de la saison. Cela se sent à l’accueil qui nous est réservé. Tous les habitants du village ont l’air d’être d’origine tibétaine.  La journée bien que facile a été relativement longue, environ 12 kms de marche que j’ai couvert en 5 h 30. Ce village de Kargyak est d’autant plus spécial que c’est le lieu natal des moines bouddhistes qui nous ont accompagnés depuis le début du trek, et c’est ici avec leur famille qu’ils vont rester pour le restant de l’été. C’est aussi de là que Tanzin, notre horse man vient. Je me sens privilégiée et chanceuse de pénétrer dans leur demeure car je suis invitée à boire le thé dans les deux familles. Je peux alors observer les maisons de l’intérieur. On est tous assis sur des coussins poussiéreux autour du poêle qui est alimenté par les bouses de yak.  C’est la pièce principale, très simple mais je suis impressionnée par toute la vaisselle soigneusement rangée sur des étagères de bois en face de moi. Tout est en ordre : une rangée de verres, une rangée de bols, une rangée de chaudrons en cuivre bien astiqués et une autre avec tous les autres chaudrons et thermos. Je ne peux malheureusement communiquer avec personne car ils ne parlent que leur langue locale. J’ai droit à la tasse de chaï habituelle mais aussi au chaï salé au beurre de yak, préparé dans un long contenant en bois serti de cuivre qui est brassé pendant un bon moment. J’ai fait la connaissance de la femme de Tanzin et de son fils âgé d’environ un an.


Ma journée a été vraiment intéressante et enrichissante. Je n’ai pas eu trop d’efforts à faire et j’ai passé de très bons moments dans ce village à observer la vie quotidienne. C’est comme si le temps s’était arrêté et m’avait fait oublié la longue randonnée que j’ai entreprise. C’est un agréable interlude dans ma routine de trekking.

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22 juin 2006 4 22 /06 /juin /2006 19:54

23 juin 2006

J’ai très mal dormi, peut-être à cause de l’altitude ou de la fatigue car j’avais les jambes douloureuses en me couchant mais je suis debout vers 5h30 et prête pour une journée excitante et mon premier col à franchir le Shingo La Pass
à une altitude de 5100 m. Le trajet est magnifique mais rendu parfois difficile, en raison du sentier enneigé. On ne sait pas trop ou on met les pieds. Est-ce que cela peut glisser? Je ne sais pas. Donc c’est avec prudence que j’avance. Le blanc domine partout autour de nous. Je marche tranquillement pour reprendre mon souffle avec un léger mal de tête qui vient m’agacer de temps à autre mais pas assez pour m’empêcher d’apprécier le spectacle autour de moi : un mini lac en train de fondre, un glacier et beaucoup de neige.

 


Au col de Shingola, je m’assoie quelques instants à côté des centaines de drapeaux de prières tibétains accrochés après un mur de pierre et je contemple le paysage. Je suis heureuse d’être là. C’est tout de même un exploit pour moi que de me retrouver à une telle altitude et de parcourir toute cette distance à travers ces montagnes de l’Himalaya. Jamais je ne pensais un jour faire cette longue randonnée toute seule avec pour compagnons un guide et un horse man, ce dernier ne marchant généralement pas avec nous car il suit le rythme des chevaux et arrive toujours bien avant au camp. Je me dis que maintenant après toute la distance que je viens de parcourir, si jamais il m’arrivait quelque chose, il serait difficile de faire demi-tour ou de venir me chercher. Mais je chasse très vite cette idée de mon esprit car j’ai confiance que tout va bien se passer. Après tout, si je me retrouve ici à faire ce trek non planifié, c’est que je dois être à ma place, au bon endroit et au bon moment.

 


Pour descendre, on peut se laisser glisser sur la neige sur une bonne distance. Après un dénivelé de 700 mètres, on finit par rejoindre la rivière. Les montagnes ont changé de couleur avec plusieurs teintes allant du gris au marron. Par contre, la végétation se fait moins abondante.

 


Après 6h20 de marche, je suis bien contente d’arriver à notre campement de Lakong, fatiguée mais pas vidée. On campe dans une large vallée pleine de cailloux mais avec suffisamment d’herbe pour planter nos tentes. Je décide de me laver les cheveux dans le ruisseau glacial qui coule à côté de nos tentes alors que le soleil est assez haut pour me réchauffer. Pour moi, c’est une journée marquante dans ce trek car j’ai le sentiment d’avoir accompli quelque chose, de m’être dépassée. C’est aussi la section la plus élevée en altitude du trek.
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