Mes pérégrinations en Asie et ailleurs à travers
le monde
"Le voyage est un retour vers l'essentiel"- proverbe tibétain
Présentation
:
Réjanne globetrotteuse
:
Venez découvrir ma passion et la réalisation de mes rêves: voyager un an en Asie ainsi que mes autres découvertes, telles que trekking et pèlerinage.
Parcours, carnets de route, impressions, photos, conseils...
Toujours en Utah, nous allons maintenant découvrir le parc national de Canyonlands. Il y a 2 accès principaux. Comme nous arrivons du sud par les routes #191 et #211, nous allons commencer par la section qui s'appelle The Needles, nommée ainsi en raison des roches de grès colorées en forme de flèches qui dominent la région.
Newspaper Rock (pétroglyphes)
Le State Historical Monument de Newspaper Rock est en fait un mur avec des pétroglyphes qui ont été dessinés par des autochtones depuis au moins 1500 ans, sans que l'on sache exactement ce que ce lieu signifiait mais c'est un peu comme un journal ou les gens ont dessiné dessus.
Wooden Shoe Arch
Cette arche que nous verrons seulement de loin s'appelle Wooden Shoe car elle resemble à un sabot traditionnel de bois hollandais.
Randonnée dans les Needles
Nous partons pour une assez longue journée de randonnée de presque 20 km à partir d'Elephant Hill. C'est vraiment beau toutes ces formations avec des couches de couleur rouge et blanc. Elles sont de forme plutôt arrondie et le tout donne un paysage très harmonieux. Par endroits, quand on est au-dessus, je trouve que cela resemble à un champ de champignons.
En allant vers Druid Arch
Le matin, on ne rencontrera personne. Notre objectif de la randonnée est de se rendre jusqu'à Druid Arch. Il faut faire un effort physique pour y arriver surtout sur le dernier km qui grimpe beaucoup. C'est là qu'on rencontre nos premiers marcheurs: un petit groupe de jeunes.
Druid Arch
De loin, on ne voit pas l'arche. C'est quand on arrive en haut et de côté qu'on réalise que la roche qui s'élève devant nous est en fait une magnifique structure d'une hauteur d'environ 30 mètres, comme s'il y avait 3 piliers. C'est une des plus originales et une de mes arches préférées. C'est là, face à l'arche et à l'ombre d'un rocher, que l'on va prendre notre pause lunch tout en admirant le paysage qui s'offre devant nous.
Sur le retour de Druid Arch
Sur le sentier du retour, on fait un petit détour et on découvre d'autres paysages intéressants. On se retrouve aussi à marcher dans une faille. Parfois on est sur du plat, parfois on à une vue aérienne, ce qui nous laisse découvrir les vastes étendues devant nous et l'ampleur du paysage.
Contemplation des vastes étendues des Needles
En fin de journée, on roule jusqu'au camping dans la section de Island in the Sky du parc. On campera juste à côté d'une grosse roche en forme de champignon. On entendra le vent siffler en s'engoufrant entre la roche et notre tente toute la nuit, ce qui m'empêchera de bien dormir.
Camping dans le secteur Island in the Sky
Le lendemain, nous allons surtout visiter les points de vue en auto sur les canyons. Notre premier arrêt sur cette route panoramique nous emmène au Shafer Canyon Overlook. On ne descendra pas sur cette route qui resemble plus à une piste de 4 roues mais la vue d'en haut est quand même impressionante.
Shafer Canyon Overlook
Notre 2e arrêt sera pour aller admirer Mesa Arch, une arche longue de 8,3 m, probablement l'endroit le plus connu et le plus photographié du parc. Il faut marcher une boucle de 1 km pour s'y rendre. Il ne faut pas s'attendre à profiter de l'endroit juste pour nous. C'est quasiment impossible de trouver l'angle et le moment pour prendre la photo parfaite sans touristes. Mais il faut bien avouer que la vue sur le canyon environ 600 m plus bas en vaut la peine, même si c'est trop brumeux pour voir les montagnes de La Sal au loin.
Mesa Arch
Notre prochain point de vue est celui de Green River. On est à 1828 m d'altitude et on a une superbe perspective du canyon devant nous. La Green River que l'on aperçoit tout au fond commence dans le Wyoming et rejoint le fleuve Colorado à 20 miles d'ici.
Green River Overlook
Le point que j'ai trouvé le plus spectaculaire et le plus singulier du parc est le Upheaval Dome. On est devant un grand cratère avec la couleur rouge habituelle mais au milieu de ce cratère surgit une masse blanche. C'est beau et grandiose. L'origine de cette curiosité géologique n'est pas connue. Il y a 2 théories: la théorie du dôme de sel et la théorie de la météorite.
Upheaval Dome
Candlestick Tower, butte de gré haute de 140 m
Notre avant-dernier arrêt est pour découvrir le Buck Canyon et profiter de la vue panoramique à 1902 m d'altitude vers l'ouest sur le canyon avec le fleuve Colorado en bas mais qu'on ne peut pas vraiment voir d'ici.
Buck Canyon Overlook
Pour terminer en beauté, le dernier arrêt sur cette route panoramique du parc est au Grand View Point. Nous sommes maintenant à l'extrémité sud de la route panoramique Island in the Sky. La vue est grandiose. Là non plus je ne vois pas la rivière Colorado mais je l'imagine qui sillonne tout en bas de ce canyon au relief errodé et si joliment travaillé.
Grand View Point Overlook
Le parc de Canyonlands aura été une belle découverte. Il mérite vraiment qu'on s'y attarde. En 2 jours, nous avons eu assez de temps pour découvrir deux secteurs très différents de Needles (randonnée) et de Island in the Sky (route panoramique).
Parfois c'est quand on fait des détours non planifiés qu'on fait de belles découvertes. Après Capital Reef, comme on est en avance de quelques jours sur notre itinéraire, nous allons faire un grand détour de 313 km vers le sud jusqu'à Monument Valley (Navajo Tribal Park) par la route 163, puis au retour on va bifurquer vers le nord à Mexican Hat par une autre route pour prendre la 261 qui nous emmènera jusqu'à côté de Natural Bridges National Monument.
Colorado River par la Route 95
Nous empruntons la route 95 qui nous permet de passer proche de Glen Canyon que nous n'aurons malheureusement pas la chance de visiter car il faut bien faire des choix, puis on traverse la rivière Colorado. Elle est encore de couleur brunâtre. Cette portion de la route est magnifique.
Ensuite, on roule sur la 163 mais comme le soleil s'est couché, on se trouve un coin tranquille avant Monument Valley pour stationner la petiote et dormir, entourés de belles formations rocheuses.
On dirait qu'on dort à côté d'un chateau
Le 11 septembre 2001, j'étais seule sur cette même route 163, quand j'ai suivi avec stupéfaction en live à la radio, la tragédie des attentats de New York. Je me rappelle avoir fait la file d'attente à une station d'essence pour faire le plein tout comme les gens du coin car on entendait des rumeurs qu'on allait manquer d'essence et que l'Amérique était en guerre.
Sur la route 163
En ce 10 septembre 2024, c'est une toute autre expérience de Monument Valley que je vis avec mon copain. Sur la route 163, on admire, comme de nombreux touristes, les buttes rocheuses qui se dressent alentour dans ce désert du plateau de Colorado.
On voulait aller visiter le parc avec la petiote mais l'employée à l'entrée nous le déconseille parce qu'on a un VE. Apparemment, des VE sont déjà tombés en panne dans le parc car le sable pourrait s'infiltrer et endommager la batterie.
En plus, elle nous dit que les pistes sont endommagées en ce moment car on est dans la période de ''monsoon''. Je n'avais jamais entendu dire qu'il y avait des moussons dans l'Ouest américain mais en faisant des recherches sur internet j'ai en effet trouvé que la mousson - saison avec des orages violents - durait entre juillet et septembre. Et dire que nous n'avons pas vu une seule goutte de pluie depuis des semaines! C'est pour cela que j'étais un peu sceptique.
Monument Valley
Bref, il nous reste l'option d'y aller en jeep avec un tour organisé par les Navajos, ce que j'avais fait en 2001 mais cela coûte une centaine de dollars pour un tour d'une heure trente; ou bien l'option de se contenter de regarder les formations de la route. C'est ce qu'on fera. On regardera donc le tout de loin.
Le chapeau méxicain
Au retour sur la même route 163, un peu avant de prendre la route 261 direction nord, nous aperçevons le sombrero à l'envers, une drôle de formation rocheuse qui a donné son nom au village voisin de Mexican Hat.
Vue de la Moki Dugway Scenic Road
En tournant sur la Highway 261, notre objectif est de faire un détour pour aller voir le Natural Bridges National Monument. On n'a absolument aucune information sur cet endroit puisqu'on n'avait même pas prévu y aller mais on l'a vu sur la carte alors on s'est dit pourquoi pas y aller.
La route est belle et tranquille jusqu'à ce qu'elle commence à monter en lacets et tout d'un coup, on se retrouve sur une route non asphaltée de plus en plus étroite sur laquelle je roule lentement et prudemment car je ne voudrais pas me retrouver face à face avec un autre véhicule. À ce moment là, on ne savait pas qu'on venait d'emprunter la Moki Dugway, une fameuse route panoramique qui monte 365 m plus haut à un point de vue incroyable. Là on mesure vraiment toute l'immensité et les paysages du far ouest tel que je me l'imaginais. On a la vue sur la vallée des dieux et on voit même Monument Valley au loin. Je viens d'apprendre que cette route a été construite dans les années 1950 par la Texas Zinc Mining Company et maintenant c'est devenu une attraction touristique. Quelle belle surprise cette route panoramique!
Sipapu Bridge
C'est notre premier Monument National. Les monuments nationaux sont des terres et des eaux d’importance nationale réservées à une protection permanente. En bref, ils peuvent resembler à des parcs nationaux mais ils ont souvent aussi une importance historique. La grande différence c'est que les présidents des États-Unis peuvent créer des monuments nationaux alors que pour les parcs nationaux cela relève du Congrès en adoptant une loi désignant le parc spécifié.
Sipapu Bridge
On découvre les 3 ponts naturels qui portent tous des noms autochtones Hopi en conduisant sur la Bridge View Drive qui est une boucle en sens unique de 14,5 km. On aperçoit d'abord le pont Sipapu de loin. Il s'agit du 2e plus long pont naturel des États-Unis, après le Rainbow bridge qui est plus difficile d'accès et que nous ne verrons pas au cours de ce voyage.
Il y a un sentier qui nous permet de descendre jusqu'en dessous du pont. C'est bien aménagé et vraiment le fun car on doit emprunter 3 échelles pour y aller.
Kachina Bridge
Le 2e est le pont Kachina. Il est le plus jeune mais aussi un peu plus difficile à voir.
Owachomo Bridge
Le 3e est le pont Owachomo. Il est considéré comme le plus vieux car plus érodé mais c'est mon préféré. Je le trouve délicat et élégant.
Owachomo Bridge
Comme on commence à voir de plus en plus de ponts et d'arches et qu'on ne voit pas vraiment la différence entre les deux, on se pose la question suivante: Qu'est-ce qui fait que ce sont des ponts et non des arches? Et bien la réponse est simple. La différence vient de la façon dont ils se sont formés. On parle d'un pont naturel, quand il a été formé par l'action de l'érosion de l'eau en mouvement, comme une rivière. On parle d'arche, quand c'est le résultat d'autres forces de la nature, soit le gel et dégel accompagné d'humidité qui s'infiltre.
Jolie roche qui nous a fait penser à une soucoupe volante
J'ai vraiment apprécié ce détour par Natural Bridges qui nous a permis de découvrir 3 magnifiques ponts naturels dans un cadre naturel exceptionnel entourés de genévriers pinyon. Cela me confirme que ça vaut la peine de prendre le temps de s'éloigner des sites les plus grands et les plus connus car on peut faire de magnifiques découvertes.
Après avoir roulé 285 km vers le nord et l'est, nous sommes toujours en Utah et nous arrivons au parc national de Capitol Reef. Avec 1,2 millions de visiteurs par année, donc beaucoup moins que nos parcs précédents, il mérite pourtant qu'on s'y attarde. C'est sa grande diversité et le fait qu'on peut le visiter sans trop rencontrer de monde qui fait qu'il vaut le détour.
Serait-ce le Capitol Dome qu'on aperçoit au fond et à gauche?
Je viens de découvrir que le nom du parc vient du Capitole de Washington DC. À l'intérieur du parc, il y a un dôme (Capitol Dome) qui a fait penser au fameux bâtiment de la capitale fédérale aux premiers voyageurs du parc, de par sa couleur blanche et sa forme arrondie. Le plus drôle c'est que je ne me souviens même pas de l'avoir vu et il a fallu qu'on fasse des recherches dans mes photos pour le retrouver sur 2 d'entre elles, un peu caché en arrière plan. On a beau être passé pas loin, il n'a pas attiré notre attention car on était plus captivé par les hautes formations rouges, les falaises, les canyons, les ponts et les arches que par ce dôme blanc.
Notre premier pont ou arche?
Hickman Bridge Trail
On commence notre découverte du parc en marchant 1,4 km pour aller découvrir le pont naturel de Hickman qui fait 40 m de long et 38 m de haut. C'est notre premier pont dans les parcs de l'ouest américain, alors on est tout excité en le voyant.
Ensuite on prolonge la randonnée d'environ 3 km pour aller jusqu'au Rim Overlook, d'ou on a un magnifique point de vue sur le secteur de Fruita. J'avais juste apporté un litre d'eau car au départ on avait prévu d'aller seulement voir le Hickman bridge. Je l'ai regretté car il commençait à faire chaud et j'ai du rationner mon eau.
Rim Overlook Trail
Dans les années 1880, les mormons sont venus s'installer au bord de la rivière Fremont. Ils vivaient de l'agriculture et ont planté des vergers de pommes, pêches, poires et abricots. De nos jours, il y a encore des vergers. C'était la fin de la récolte des pommes mais on a quand même pu en ramasser quelques unes tombées par terre. À Fruita, il y a une boutique dans la Guilford House ou les gens font la file pour acheter de petites tartes aux pommes assez chères. On n'en a pas acheté mais on est allé pique-niquer dans une zone verdoyante de Fruita. Malheureusement, on n'aura pas pu prendre la route panoramique car elle était fermée à cause de travaux.
Vue incroyable à partir de la route 24
À partir de la route 24 qui traverse le parc, il y a des points de vue spectaculaires dont celui sur le Castle, composé de gré de Wingate, perchés sur des formations de Chinle gris et Moenkopi rouge.
Randonnée de Chimney Rock
En fin d'après-midi, on a fait une très jolie ballade, une boucle de 5,8 km autour de Chimney Rock, un rocher de 90 m de haut à une altitude de 1960 m. Le sentier est bien visible mais il y a peu d'indications sur ce qu'on voit. On s'est dit que le rocher le plus proéminent et qui ressemblait le plus à une cheminée (des fois il faut laisser aller son imagination pour voir les formes) devait être Chimney Rock mais on a rencontré un couple qui nous ont demandé ou était le Chimney Rock alors qu'ils venaient de passer devant.
La lumière de fin de journée était parfaite et rendait les couleurs encore plus chatoyantes. On avait une vue incroyable sur les falaises et la chaîne de montagnes rouges. J'ai vraiment aimé cette randonnée.
Lumière de fin de journée au point de vue de Goosenecks avec le canyon en contre-bas
...la lumière semble couler ou luire des rochers plutôt que de s'y refléter.
Et pour bien finir la journée, on se retrouve selon moi devant le plus beau panorama du parc au Sunset Point. Il y avait seulement un couple quand on est arrivé là vers 18h30. On y est resté un bon moment, dans le silence, juste pour admirer ce jeu de chaudes lumières.
Magnifique panorama à Sunset Point juste un peu avant le coucher du soleil
Le lendemain matin, nous partons pour une ultime randonnée dans le parc. Nous allons nous rendre jusqu'à Cassidy Arch en passant par le Grand Wash Trail, un sentier assez facile d'environ 7 km aller/retour.
Dans les instructions du pamphlet du parc ils disent de prévoir 6 litres d'eau potable par jour par personne. Il me semble que c'est un peu exagéré, même pour moi qui transpire et bois beaucoup. Je me vois mal en train de porter un gros gallon d'eau sur le dos pour ma randonnée. Bon c'est vrai qu'on ne part pas pour toute la journée et qu'on est au début septembre mais il fait quand même très chaud. En tout cas, mieux vaut être prévoyante! J'emporte donc 2 litres d'eau car la veille j'en ai manqué un peu avec mon litre pour une courte randonnée.
La section Narrows du canyon avec ses jolies roches trouées
Dès le début on marche dans un très beau canyon avec des roches qui ont été magnifiquement sculptées au fil du temps probablement avec le passage de l'eau car même si c'était plutôt désertique quand on y était, il peut y avoir des crues soudaines (flash floods) en cas d'orage.
Ensuite, on quitte le canyon pour monter un peu jusqu'à l'arche de Cassidy, nommée d'après le célèbre Butch Cassidy qui se serait caché dans le Grand Wash Canyon voisin pendant sa fuite. Elle est à environ 122 m de haut par rapport à la base du sentier.
Grand Wash Trail
On voit l'arche de Cassidy de loin. On dirait presque une grotte mais une fois qu'on arrive proche on est sur la roche et de là je ne la vois plus. La vue vers le bas du canyon est superbe. Et là c'est moi qui demande à un autre randonneur ''Ou est l'arche?'' Il tend le doigt sur ma gauche et je finis par la voir. En fait, c'est parce qu'on est au même niveau que le haut de l'arche et donc elle devient plus difficile à voir. Elle est magnifique et je crois que c'est la seule arche qu'on a vu sur laquelle on pouvait monter dessus. Par contre, on ne peut pas la voir d'en dessous.
On a bien fait de faire cette randonnée assez tôt le matin car il a fait plus frais et qu'il y avait peu de monde. Sur le chemin du retour, on a croisé beaucoup plus de randonneurs.
La très photogénique Cassidy Arch
En 2 jours, nous avons eu le temps d'apprécier toute la variété que le parc de Capitol Reef a à offrir. Ce sont les couleurs des roches et la lumière qui m'ont une fois de plus impressionnées mais aussi le fait de voir notre première arche et surtout d'en profiter en toute quiétude.
Le parc national de Bryce Canyon est à environ 150 km de Zion. En 2001, j'avais eu un gros coup de coeur pour ce parc plus petit (superficie de 145 km2) mais oh! combien majestueux! Je ressens la même émotion quand j'arrive devant le spectacle et la vue de l'amphithéatre avec les Hoodoos (cheminées de fée) de couleur rose à oranger.
Vue d'en haut le long de la Rim Trail
Randonnée de 7,9 km avec les boucles Navajo et Peekaboo
On choisit de faire une combinaison de 2 boucles (Peekaboo et Navajo) comme randonnée pour un total d'environ 8 km. On est plutôt nombreux sur la première section du sentier qui descent assez raide. On se trouve vraiment au coeur des hoodoos. C'est incroyable qu'il y ait aussi des arbres qui poussent là.
Descente à partir de Sunset Point
Ce qui me fascine dans ce parc ce sont les formes des hoodoos, leurs couleurs et la luminosité. Il me semble que je suis devant un tableau mais ici tout est naturel même le bleu intense du ciel. Quand on observe bien, on remarque les nuances de couleurs qui vont de l'oranger jusqu'au blanc en passant par des teintes de jaune et de rose.
La formation des hoodoos a commencé il y a des millions d'années. C'est le résultat de l'érosion à cause du gel et dégel qui finit par créer des trous / fenêtres dans la roche et avec le temps le dessus finit par s'écrouler pour donner la création d'une nouvelle cheminée. Donc, il s'agit de formations rocheuses en constante évolution. Au fur et à mesure de notre randonnée on admire ces véritables scupltures de tailles et de formes différentes.
Des fenêtres qui deviendront bientôt des cheminées de fée
J'ai adoré cette randonnée emblématique du parc durant laquelle on ne peut que s'émerveiller devant toutes ces sculptures naturelles. En plus, une fois en bas, on est peu nombreux. La majorité des touristes qui visitent le parc ne sont pas des randonneurs.
C'est quand on est juste tous les deux qu'on peut le mieux se connecter à la nature et ressentir une certaine plénitude.
Nous ne passerons qu'une journée et une nuit à Bryce Canyon. À mon grand étonnement, nous arrivons à réserver en ligne un emplacement de camping dans le parc, signe que Bryce Canyon est moins populaire que Zion et je me demande bien pourquoi. Pour prendre une douche, il faudra aller acheter un jeton au General Store et les douches sont en arrière.
Nous passons une nuit au Sunset campground
Ce que j'ai le plus aimé de ce parc plus petit que les autres c'est que cela le rend à taille humaine. Quand on marche, dans les sentiers on peut voir des hoodoos de proche mais on peut aussi avoir une perspective de l'ensemble des formations de hoodoos en forme d'amphithéatre. Je garde le souvenir d'un parc lumineux avec des couleurs incroyables.
Vue sur l'amphithéatre de Sunset Point au moment du coucher du soleil
Nous voici dans l'état de l'Utah ou nous allons visiter plusieurs parcs, dont certains comme Zion que j'ai déjà visités en 2001. Le nom de Zion est en référence à la culture mormone représentant un refuge ou sanctuaire selon Wikipedia. D'une superficie de 373 km2 avec des montagnes qui s'élèvent autour de 2 600 m, ce qui en fait sa particularité ce sont les canyons et les couleurs des montagnes avec des couches de couleur rouge mais aussi blanche. Dans l'ensemble, c'est une région avec un climat chaud et aride mais les rares fois qu'il pleut, les canyons peuvent être inondés très rapidement (flash flood).
La couche inférieure de roche à Bryce Canyon est la couche supérieure à Zion, et la couche inférieure à Zion est la couche supérieure au Grand Canyon.
Nous n'avons pas visité la partie plus au nord du parc national de Zion, celle de Kolob Canyons, qui est moins fréquentée. Dans la partie la plus touristique, on ne peut traverser en auto qu'une petite section du parc. Nous sommes arrivés par la route #9 par l'entrée est. Cette route est magnifique. Il y a de nombreux endroits pour s'arrêter et admirer les points de vue. Puis, on passe par le tunnel de Carmel qui a été construit dans les années 1920, pour ensuite arriver au centre des visiteurs et aux stationnements principaux. C'est là aussi qu'on trouve le seul camping du parc qu'on ne peut réserver qu'en ligne et qui ne semble pas fournir à la demande car toujours plein.
Le long de la Zion Mount Carmel Highway
Les stationnements ne fournissent pas non plus à la demande. Il faut arriver très tôt ou bien tourner en rond jusqu'à qu'une place se libère. Le problème étant le nombre extrèmement élevé de visiteurs et le fait que tout le monde se retrouve au même endroit en même temps pour prendre les navettes gratuites qui emmènent les touristes et marcheurs le long de la Zion Canyon Scenic Drive. C'est de là que tous les sentiers de randonnées les plus populaires partent et on ne peut y accéder que par les navettes.
On a résolu notre problème de stationnement le 2e jour en achetant une passe à US$ 5 pour l'une des 2 seules bornes (niveau 2) de recharge du parc. Une fois qu'on a la passe et que la place de stationnement est libre, on peut y rester autant de temps qu'on veut. Ce n'est pas génial pour les autres VE mais à cause du problème de stationnement, on a décidé d'y laisser l'auto toute la journée.
Dès le début de la West Rim Trail, la vue et la lumière sont spectaculaires
Nous avons fait 2 randonnées dans le parc de Zion. Dans l'après-midi, nous avons marché sur la West Rim Trail, un sentier qui grimpe progressivement et qui offre un très beau panorama. Par contre, on marche en plein soleil et cela cogne. J'ai l'impression d'être sur le point d'avoir un coup de chaleur.
West Rim Trail
Puis, on arrive à la jonction avec Angels Landing, un sentier que j'avais déjà fait en 2001 et qui grimpe raide le long d'une crête avec des cables pour se tenir. À l'époque, on était seulement quelques randonneurs mais de nos jours c'est tellement populaire qu'il faut demander un permis en ligne pour pouvoir le faire. J'avais trouvé cela difficile mais j'en garde un bon souvenir. Comme je souffre de la chaleur et d'une baisse d'énergie et que je l'ai déjà fait, je décide de me reposer et d'attendre mon copain en bas.
Début de la section Angels Landing qui nécessite un permis
Au retour, on fait un détour par le sentier Kayenta qui mène à Emerald Pools. On va en voir juste une mais c'est plutôt décevant. On dirait plutôt une mare un peu boueuse sans grand intérêt. Alors on fera demi-tour et on retournera jusqu'à la route pour reprendre la navette.
Sur la Kayenta Trail, le long de la North Fork Virgin River
Le seul animal que nous avons rencontré à Zion est ce chevreuil
Le point fort de notre visite au parc Zion sera notre randonnée sur le sentier The Narrows, une randonnée dans un canyon au bord de la rivière North Fork Virgin ou plutôt dans la rivière.
Beaucoup de gens ont loué des chaussures de randonnée qui vont dans l'eau ainsi qu'un grand bâton de bois. Nous choissisons de chausser nos sandales Crocs et de prendre nos bâtons de randonnées.
Dès le début on doit a un court passage avec de l'eau jusqu'à la taille
En fait, il n'y a pas de sentier puisqu'on marche la plupart du temps dans l'eau. En tout, on peut marcher 15,1 km aller / retour. Difficile de dire combien de km on a marché car on perd vite la notion du temps et même nos repères car dans l'eau et à contre-courant on n'avance pas bien vite. Heureusement on est parti le matin de bonne heure, ce qui fait qu'on n'est pas trop nombreux au début. Par contre, à force d'être toujours dans l'eau et mouillé, la fraîcheur finit par me faire frissonner. Il ne faut pas s'arrêter trop longtemps.
C'est vraiment spécial de se mouvoir dans l'eau et au fond de ce magnifique canyon. Je me sens comme une enfant qui joue dans l'eau. J'admire la forme des roches qui ont été usées et sculptées par l'eau. La lumière est tamisée. C'est ludique et mystique à la fois.
Plus on avance, plus le canyon se rétrécit. Au bout de plusieurs heures, on se dit qu'on n'aura pas le temps d'aller jusqu'au bout et de revenir à une heure raisonnable alors on fait demi-tour. Sur le retour, le soleil qui est maintenant au zénith, a réussi à s'infiltrer au travers du canyon et l'éclairage est encore plus beau.
Par contre, on rencontre de plus en plus de marcheurs et c'est plus difficile de voir ou on met les pieds car l'eau se trouble. C'est là que je réalise à quel point cette randonnée est populaire. Je ne sais pas combien de personnes viennent marcher là par jour mais je peux juste vous dire qu'il y en a beaucoup et je comprends pourquoi. On a vraiment eu du plaisir et aimé cette expérience de randonnée différente et dans un décor unique.
Ma première visite au Grand Canyon remonte à septembre 2001. Il m'avait tellement impressionné car je n'avais jamais rien vu d'aussi grandiose comme phénomène de la nature. Vingt-trois ans plus tard, je me demandais ce que j'allais ressentir et si j'allais revivre les mêmes émotions.
Vue à partir de la Rim Trail
On est arrivé en plein après-midi. Avant même d'aller voir le canyon, il a fallu s'occuper de la logistique. On était content de pouvoir avoir un emplacement de camping au Mather Campground. Enfin un parc qui offre encore des emplacements aux premiers arrivés premiers servis, sans réservation! Il a aussi fallu aller au Backcountry Information Center pour voir si on pouvait faire du backcountry camping dans le Grand Canyon. Il ne restait plus que 3 sites de campings disponibles, non pas en bas du canyon, mais un peu plus haut sur le sentier de Bright Angel à Indian Garden. Le permis de randonnée avec une nuit de camping nous coûtera US$ 40.
En 2001, j'étais descendue en bas du canyon par le sentier de Bright Angel et j'avais dormi dans un dortoir à Phantom Ranch avec souper et petit-déjeuner inclus dans une grande salle avec une ambiance conviviale. J'en garde d'excellents souvenirs. J'apprends que depuis la COVID, ils ont fermé ces dortoirs et ils n'offrent plus de souper non plus. Quel dommage! On apprend aussi que le sentier de Plateau Point est fermé car ils sont en train de faire des travaux pour avoir un meilleur approvisionnement en eau dans le village de Grand Canyon. Il y avait d'ailleurs un problème d'eau quand on y était.
Coucher de soleil sur le Grand Canyon
Je n'ai bien sur pas eu l'effet de surprise en revoyant le Grand Canyon mais je l'ai trouvé toujours aussi grandiose. Il y a des navettes gratuites pour se rendre jusqu'au bout du Rim Trail à Hermit Rest car on ne peut pas s'y rendre en auto, mais la file d'attente est tellement longue que cela nous décourage d'attendre. On se contentera de marcher un peu le long de la Rim Trail pour admirer le canyon à partir des 1ers points de vue.
Je reconnais très bien le point de départ et d'arrivée de ma randonnée de 2001 mais la visibilité me semble moins bonne. On dirait qu'il y a comme un genre de filtre qui rend les couleurs du canyon plus pastelles et les reliefs moins marqués. Serait-ce un effet de la pollution atmosphérique?
Départ à 6 h du matin de South Kaibab Trailhead
Le lendemain matin, on défait la tente et on quitte le camping à la noirceur car on doit prendre une navette le Hikers' Express à 5 h du matin. L'idée c'est qu'il faut commencer notre randonnée le plus tôt possible afin d'éviter la canicule qui augmente de plus en plus quand on arrive en bas du canyon.
Nous allons marcher 27 km en 2 jours en descendant le sentier de South Kaibab que je n'avais pas fait en 2001 et en remontant le sentier de Bright Angel. Je suis surprise de constater qu'on remplit presque l'autobus de randonneurs motivés comme nous, même si on aurait bien aimé dormir un peu plus ce matin là. Mais la lumière du soleil levant qui se reflète sur les roches du Grand Canyon en vaut vraiment la peine.
Les couleurs chatoyantes au lever du soleil ne durent que quelques minutes mais offrent tout un spectacle!
On a droit à tout un spectacle à partir des points de vue de Yaki Point (2215 m), Ooh Aah Point (1963 m) et Skeleton Point (1573 m). Le sentier est bien défini et la descente est facile: une suite de zig zags et aussi de nombreuses marches. On marche à l'ombre et dans la fraîcheur matinale. On dépasse des randonneurs avec un petit sac qui ne font qu'une section du sentier. Ceux qui ont un sac à dos et leur équipement pour dormir sont peu nombreux. La plupart semble aller à Bright Angel mais on en a aussi rencontré qui allaient continuer sur la North Kaibab Trail.
La descente offre de magnifiques points de vue
Nous avons 11,5 km à marcher pour nous rendre jusqu'à Phantom Ranch, en passant par le camping, le ranger station et le 1er point d'eau potable. J'avais donc prévu 2,5 litres d'eau. On nous avait aussi fortement recommandé de ne pas marcher entre 11h et 16h à cause des fortes chaleurs. C'est vrai que la température augmente au fur et à mesure que le temps passe et que nous descendons mais c'est encore très supportable quand on arrive proche de la rivière Colorado.
Nous aperçevons enfin la rivière Colorado mais sa couleur est brune
La rivière Colorado, longue de 2 330 km, prend sa source dans les Rocky Mountains de l'état du Colorado (qui sera l'objet d'un de mes prochains blogs). Je suis étonnée de voir la couleur brune de l'eau. Cela doit être causé par des sédiments et probablement qu'il a plu dans les jours précédents. Je gardais en mémoire un fleuve aux eaux froides mais limpides. C'est dommage car cela ressort moins bien sur les photos.
On rencontre aussi quelques caballeros...
Une fois en bas, on traverse le Black Bridge, un ouvrage impressionant qui a été complété en 1928 et permet de connecter les 2 rives de la Colorado river pour les mineurs, rangers, randonneurs et les mules.
Black Bridge ou Kaibab Bridge
Une fois arrivés en bas, il est déjà proche de midi et je commence à avoir vraiment chaud. On décide de prendre notre pause lunch et de se rafraîchir non pas dans la Colorado river brunatre, surement polluée et bien trop dangeureuse pour se baigner, mais plutôt dans un joli cours d'eau avec de gros poissons juste à côté de Phantom Ranch. Un écureuil peu scrupuleux en profitera pour venir faire un trou dans une des pochettes de côté de mon sac à dos, là ou je garde quelques provisions de noix.
Pas très loin, je découvre ce cactus miniature (Cochemia Grahamii) caché à côté d'une grosse roche qui semble être là pour nous rappeler que la beauté n'est pas seulement dans la grandeur du canyon mais aussi dans la délicatesse de cette fleur rose presque perdue dans l'immensité cette région semi-aride.
Baignade dans Bright Angel Creek
Alors qu'on décide de repartir vers 14 h, car il nous reste encore 8 km à marcher pour atteindre notre campement d'Indian Garden, on rencontre le ranger du coin. Lui aussi nous déconseille fortement de repartir avant 16 h. Il nous recommande de rester proche de l'eau en attendant que la chaleur diminue. Mais comme on s'est déjà bien rafaîchi, reposé et qu'on a sufisamment d'eau on traverse la Colorado sur le 2e pont (Silver bridge) et on longe la Colorado river sur une couple de kms avant d'entamer la remontée. On constate qu'il n'y a pas tant de courant que cela et le niveau de l'eau me semble assez bas par rapport à ce dont je me rappelle de ma précédente visite.
Le Silver Bridge et la River Trail
Finalement, on n'a pas trop souffert de la chaleur car on s'est retrouvé à l'ombre en remontant. Par contre, j'ai trouvé les derniers kms un peu pénible car avec un total de 19,9 km dans les jambes, je commençais à manquer d'énergie.
On campe à Indian Garden
Le lendemain, il ne nous restait que 7,2 km à marcher pour remonter la Bright Angel Trail. On a terminé dans la matinée. C'était une très belle randonnée. J'ai préféré la section de South Kaibab car les points de vue sont plus nombreux et les paysages encore plus beaux. Tout comme la première fois, je trouve que c'est en marchant et en se rendant jusqu'au fond du Grand Canyon qu'on en mesure toute l'immensité et qu'on peut le plus l'apprécier, surtout le matin de bonne heure quand on est presque seul sur le sentier.
La remontée par Bright Angel Trail
L'arrivée à Bright Angel Trailhead
On termine notre visite du Grand Canyon en allant voir le point de vue de Mather ainsi que plusieurs arrêts le long de la Desert View Drive et la route #64.
En conclusion, je dirais que je n'ai peut-être pas retrouvé une émotion aussi intense que lors de ma première visite du Grand Canyon mais j'ai encore été touchée et émue par ce site unique et grandiose avec ses 1,6 km de profondeur et 29 km de large par endroit. Il reste un incontournable et a été le 2e parc national le plus visité des USA en 2023 avec ses 4,7 millions de visiteurs.
L'un des nombreux lacs magnifiques que l'on croise le long de la JMT
Le but ultime de notre voyage dans l'Ouest Américain était un projet de longue randonnée qui a nécessité plusieurs mois de préparation. Il s'agit de la John Muir Trail (JMT) qui fait aussi partie de la Pacific Crest Trail (PCT), la plus belle section de la PCT paraît-il, et qui consiste à traverser la majeure partie de la chaine de montagnes de la Sierra Nevada en Californie.
Qui est John Muir?
Né en Ecosse en 1838, il a émigré au Wisconsin avec ses parents à l’âge de 11 ans. Il découvre la Sierra Nevada à l'âge de 30 ans. Naturaliste, conservationniste, randonneur, alpiniste, il a aussi écrit plusieurs livres. Ardent défenseur de la protection de la nature sauvage, il est à l’origine du développement du système de parcs nationaux aux USA et de la création du parc de Yosemite en 1872. Il a fondé le Sierra Club en 1892 et en a été le président jusqu’à sa mort en 1914.
Abri construit au col de Muir en 1935 et restaurée plusieurs fois depuis est aussi un mémorial pour John Muir
L’exploration et la cartographie de la Sierra Nevada a commencé à la fin des années 1880. Le père de la JMT ce n’est donc pas John Muir mais Theodore Solomons, un explorateur qui a eu la vision d’un sentier à travers la Sierra à l’âge de 14 ans en 1884. La JMT a été achevée en 1938, après 28 ans de construction et aujourd'hui c'est un des plus beaux sentiers de longue randonnée au monde. Il est tellement populaire que le nombre de randonneurs est contingenté par un système de permis. Il y a environ 1500 marcheurs qui entreprennent de compléter la JMT chaque année et nous en avons fait partie en 2024.
C'est tout un parcours du combattant pour arriver à obtenir un de ces permis. La traversée classique se fait du nord vers le sud en partant de Happy Isle dans le parc de Yosemite jusqu'à la base du Mont Whitney, 340 km plus loin. Il faut faire une demande de permis en ligne, 6 mois avant la date de départ. À ce moment-là, 60% des quotas sont attribués selon un tirage au sort. On a joué le jeu mais on a perdu. Les 40% restant sont attribués 2 semaines avant. Trop risqué de ne pas être tiré au sort là encore car la demande est forte. Alors, nous sommes passé au plan B, c'est à dire de faire la JMT dans l'autre sens du sud vers le nord car il y a moins de demandes dans ce sens là et de faire une demande de permis pour un autre secteur dans le Inyo national park, qui nous rajoute quelques kms, en fait 2 jours de marche d'extra sur la PCT avant de rejoindre la JMT.
Préparation des repas et snacks pour la longue randonnée
J'espère que je ne vous ai pas perdu dans toutes ces explications mais en bref il faut être stratégique, avoir de la patience, de la persévérence et aussi de la foi pour y arriver. À quelques semaines du départ, nous n'avions toujours pas réussi à mettre la main sur ce fameux permis, notre passeport pour la JMT. Tous les permis ayant déjà été attribués, alors plusieurs fois par jour je visitais le site internet de réservation en espérant qu'il y aurait des annulations. Au bout de quelques jours, le miracle s'est produit, une annulation pour une date proche de notre départ souhaité. Nous avions donc notre permis pour un départ de Cottonwood Pass pour le 6 août!
Une route cahoteuse et sineuse nous a permis de nous rendre jusqu'à Florence Lake pour aller déposer notre ravitaillement pour le Muir Trail Ranch
Après cela, tout est allé très vite car il fallait finaliser la préparation de l'itinéraire, de la nourriture déshydratée pour 20 jours de randonnée, trouver un grand contenant en plastique pour y mettre 6 jours de nourriture que nous allions déposer proche du point de ravitaillement (Jour 12), l'achat la veille du départ de 2 barils anti-ours obligatoires sur la JMT, etc.
Quelle aventure pour se rendre en auto jusqu'à Florence lake! On n'avait pas réalisé que la route allait bientôt se transformer en piste pleine de trous, parfois juste assez large pour un véhicule. On ne croise que des VUS ou pick-ups et on arrive juste à temps pour admirer le ciel devenir rose avant le coucher du soleil. Il n'y a rien là à part une jolie cabane qui sert de dépanneur et boutique de souvenir ainsi qu'un quai pour les bateaux. Il y a déjà eu un camping mais plus maintenant. On laisse notre boîte de ravitaillement, qui doit être transportée en bateau puis à dos de mulet jusqu'au Muir Trail Ranch, et on passe la nuit dans l'auto en s'assurant de ranger toute notre nourriture dans les boites à ours du site car on nous a dit qu'il y en avait un gros qui rodait dans le secteur.
Une journée sur le pouce pour parcourir les 357 kms qui nous sépare de Happy Isles à notre point de départ de la randonnée à Horseshoe Meadow.
On a laissé la petiote, ma Chevrolet BOLT, dans un des stationnements du parc de Yosemite avec une petite note sur le pare-brise pour dire aux rangers que nous sommes sur la JMT avec la date prévue de notre retour. On vide l'auto de tout ce qu'il nous reste de bouffe sèche et on la range dans nos 2 barils que nous placerons dans les boîtes à ours à côté du stationnement. On les récupèrera à la fin de notre longue randonnée ainsi que l'auto. On nous a bien averti de ne rien laisser avec une senteur ou de visible qui pourrait attirer un ours car apparemment il arrive parfois qu'un ours défonce les vitres d'auto pour fouiller à l'intérieur.
Il y a bien des bus qui nous permettraient de faire une partie du trajet jusqu'au début de la trail mais les horaires ne nous conviennent pas. Cela nous ferait perdre une journée. Alors, nous voilà parti en auto-stop, comme dans ma jeunesse, en passant par Lee Vining, Bishop et Lone Pine. Cela nous prendra la journée complète et 5 véhicules pour parcourir les 357 km, sans ombre et sous une chaleur de plomb, jusqu'à Horseshoe Meadow, le camping de départ de notre longue randonnée. On a eu la chance de tomber sur Stef, une road angel, qui nous a embarqué à Bishop et a même fait un détour pour nous emmener jusqu'au camping. Elle venait de faire plusieurs jours de randonnée dans la Siera Nevada et devait faire elle aussi la JMT mais vers la fin du mois et du nord vers le sud. On pensait la croiser à la fin de notre JMT mais finalement on ne la revera jamais.
Les rares nuages sur une partie du sentier plutôt plat
Quelques Stats
Du 6 au 29 août 2024, 23 jours de marche + 1 jour de repos
424 KM (JMT = 340 KM + 84 KM bonus), donc une moyenne d’environ 20 km / jr.
On croisait environ 50 randonneurs/jour
Notre journée la + courte = 4.8 km
Notre journée la + longue = 27.2 km
Que du beau temps à part un peu de pluie et grêle le jour 4 en descendant du Mont Whitney et 2 h de pluie le jour 9 en quittant Red’s Meadow, mais du gel la nuit 2 fois.
Au total, 15 600 m de dénivelé positif
Presque toujours autour de 3000 m d’altitude
Le bonheur d'une rencontre presque quotidienne avec les chevreuils
Impossible de vous raconter chaque journée sur la JMT. Ce serait trop long et peut-être pas intéressant pour le lecteur mais sachez que pour moi il s'agit du plus beau de tous les treks que j'ai fait dans ma vie. Pourquoi? Parce qu'il n'y a pas eu une journée ou je ne me suis pas émerveillée devant les montagnes, les lacs, les chutes d'eau, la vue en haut des cols, en bas dans les prairies. La diversité du paysage qui changeait tout le temps. On voyait tout autour de nous des montagnes toutes plus belles les unes que les autres. On rencontrait des chevreuils presque chaque jour mais aussi des marmottes et des adorables petits pikas qui ne vivent qu'en haute altitude et dont la survie est menacée à cause des changements climatiques.
Pika - ce charismatique cousin du lapin à l’apparence d’une pomme de terre Russet poilue surmontée d’oreilles de Mickey et à la queue cachée
Notre ami le pika avec qui on partage notre espace pour dormir juste avant le Forester Pass
Palisade Lakes - Jour 10
Jour 3: Détour pour aller jusqu'au sommet du Mont Whitney (4 419 m)
Dès la 3e journée, nous avons gravi notre point le plus haut de tout le trek mais aussi des États-Unis hors Alaska: le Mont Whitney. Le sentier n'était pas technique et montait progressivement. Heureusement, les 3 premiers jours m'ont permis de m'acclimater à l'altitude et comme on avait laissé nos gros sacs à dos au campement de Crab Tree, j'ai pu monter sans problème et profiter pleinement de la vue spectaculaire. On a juste eu le temps de faire quelques photos, puis un gros nuage s'est installé au-dessus de nos têtes. C'est sous les grêlons que nous sommes descendu, puis sous la pluie jusqu'au campement. Mais le soleil ne tardera pas à refaire son apparition et il ne nous quittera plus sauf une autre fois en 24 jours.
Les cols et dénivelés, à regarder de droite vers la gauche, puisque nous sommes partis du sud vers le nord, à l'inverse de la plupart des randonneurs
Forester Pass (4 012 m), le plus haut col de la JMT - Jour 5
À chaque fois qu'on arrivait en haut d'un col, on découvrait un autre paysage époustouflant. En plus, on a eu la chance d'avoir une météo incroyable donc on pouvait toujours voir de très loin. Parmi mes coups de coeur pour les cols, il a le Muir Pass (3651 m) le jour 12, que nous avons atteint en milieu de journée. J'ai adoré ce paysage minéral avec les 3 lacs d'un bleu profond. Juste avant, on venait de traverser un petit névé, de passer devant le lac Helen d'un bleu aussi sombre que riche et profond et en descendant de l'autre côté on a pu admirer le lac Wanda avec une couleur toujours aussi bleu profond, le lac Sapphire et sa couleur vert foncé puis le lac Evolution ou nous avons bivouaqué juste à côté.
Traversée d'un névé un peu avant le col de Muir
La couleur bleu profond du lac Helen qui contraste avec le bleu plus clair du ciel
Vue du Muir Pass à 3651 m d'altitude
Le lac Evolution - Jour 12
12 cols entre 2958 m (Cathedral Pass) et 4012 m (Forester Pass) d’altitude :
Cottonwood Pass (3401 m)
Forester Pass (4012 m)
Kearsarge Pass (3585 m)
Glen Pass (3636 m)
Pinchot Pass (3674 m)
Mather Pass (3689 m)
Muir Pass (3651 m)
Selden Pass (3223 m)
Silver Pass (3279 m)
Island Pass (3116 m)
Donohue Pass (3376 m)
Cathedral Pass (2958)
Selden Pass (3 223 m) - Jour 15. Mon 2e col préféré avec la vue sur le lac Marie
Silver Pass (3 279 m) Jour 17 avec vue sur Chief Lake
Un autre de mes coups de coeur a été la section d'extra (hors JMT) de Bullfrog et Kearsarge Pass trails qui nous a mené jusqu'à Onion Valley pour quitter temporairement la JMT et que nous avons fait les jours 5, 6 et 7 car nous devions aller nous ravitailler au village de Independance. En effet, on avait décidé de ne pas transporter plus de 6 jours de nourriture, ce qui est déjà beaucoup, étant donné qu'on avait aussi l'équipement de camping et les BV Bear Cannister. À son maximum, mon sac plein pesait environ 34 livres (15,4 kg) et celui de mon copain au moins 40 livres.
Bullfrog Lake
On a eu la chance d'avoir un lift pour se rendre jusqu'à Independence ou l'on pensait trouver de quoi se ravitailler pour les 6 prochains jours, mais il n'y avait qu'un mini dépanneur à la station service et rien de bien intéressant. Alors, on fait du pouce jusqu'à Lone Pine, un village un peu plus gros avec une épicerie. Il nous faudra attendre assez longtemps sous la grosse chaleur mais heureusement il y a encore du monde serviable qui n'ont pas peur d'embarquer des auto-stoppeurs. On fera donc l'aller et retour dans la journée. En plus, on en a profité pour aller manger un bon repas au restaurant. Je rêvais de manger des frites depuis plusieurs jours. Le cheese cake était aussi excellent. Vous l'aurez compris, la nourriture prend une grande importance pour moi durant une longue randonnée car on brûle tellement de calories en marchant environ 8 h par jour qu'après plusieurs jours, je commencais à avoir tout le temps faim.
Ce soir là, je me suis payée le luxe d'une douche à 15 US$ au ranch juste à côté du camping de Onion valley, ma première vraie douche en 6 jours. Eau chaude à volonté, chauffée au gaz propane dans un cabanon en bois sans lumière, vraiment chère mais oh combien je l'ai appréciée!
Miam! Miam! Que c'était bon ce végé burger et ces frites!
Kearsarge Lake, John Muir Wilderness et Inyo National Forest
Encore un coup de coeur: ces arbres un peu biscornu avec une magnifique écorce qui tourne sur l'oranger au soleil
Que soit dans un cours d'eau, un lac glaciaire ou dans l'eau chaude thermale, les options ne manquent pas pour se baigner en fin de journée
Sur la JMT, on campait généralement sur des emplacements déjà existants. On finissait de marcher entre 15h et 17 h et on essayait de se trouver des sites isolés, proches de lacs, tout en respectant la limite de 100 pieds (30 m) d'un lac ou d'un cours d'eau. Mais parfois, il y avait des zones interdites aux campeurs pour permettre la régénération de la nature. Malgré tout, nous n'avons jamais eu de difficultés à nous trouver un endroit pour planter la tente mais on a du parfois partager l'espace avec d'autres campeurs.
Quelques exemples de nos lieux de bivouac
Les conditions pour camper étaient presque toujours parfaites et dans des endroits magnifiques, sauf 2 nuits plus fraîches ou la température est descendue sous le point de congélation.
Notre rituel de fin de journée: Monter la tente et préparer le souper
Prendre le temps de contempler la nature et prendre des pauses pour se reposer cela fait aussi partie du plaisir de la randonnée
Un moment fort de la JMT, c'est quand on arrive au Muir Trail Ranch, le jour 13, après 27,2 km, notre plus longue journée de marche. C'est là qu'on doit récupérer notre ''bucket'' de ravitaillement qu'on avait laissé à Florence lake. Il est presque 17h quand on arrive et je n'ai plus aucune réserve de nourriture. J'ai mangé mes dernières noix et ma dernière barre de céréales un peu plus tôt et on a terminé tous nos soupers déshydratés. On compte donc sur notre ravitaillement mais on ne savait pas que le magasin fermait à 17 h. On arrive in extremis juste avant qu'ils aient rangé tous les buckets avec de la bouffe gratuite qui provient des surplus des randonneurs et des buckets envoyés par des randonneurs mais qui ne les ont jamais récupérés pour cause d'abandon.
Donner au suivant au Muir Trail Ranch : surplus de nourriture des randonneurs. Tout est classé par thème dans chaque seau
C'est jour de fête! Je n'en reviens pas de voir tout ce qu'il y a. J'arrive à nous concocter un super souper avec une soupe japonaise, un macaroni au fromage et même, incroyable, un gâteau crème brulée en dessert. Merci, merci aux donateurs anonymes! Cela a fait ma journée. Le lendemain matin, on récupèrera notre seau avec notre ravitaillement pour les 6 prochains jours. Comme on a décidé de prendre une journée de repos, on en profitera pour aller fouiller plusieurs fois dans les seaux et on trouvera toutes sortes de bons et moins bons snacks. Je me sentais comme une enfant qui vient de trouver un trésor. Mettons que cela nous a permis de reprendre un peu de forces et de faire le plein de calories avant de continuer notre longue randonnée.
Je me suis souvent émerveillée le matin devant les réflexions des montagnes sur l'eau - Des moments magiques...
Le jour 18, en marche vers Reds Meadow, notre prochain lieu de ravitaillement, on a droit à notre premier couvert nuageux. En fait, on marche d'abord au-dessus des nuages, puis dans le nuage mais cela ne durera pas. Par contre, c'est anonciateur d'un refroidissement et aussi d'intempéries.
L'arrivée des nuages - Jour 18
Au dépanneur de Reds Meadows, il n'y a vraiment pas grand chose pour se ravitailler. Les repas déshydratés sont tous avec de la viande. Heureusement, qu'il y a une boîte de surplus des randonneurs dans laquelle on trouve de quoi compléter ce qui nous manque pour les prochains jours.
On devait prendre une journée de repos là mais avec la pluie, pas grand chose à faire alors on repart mais un peu plus tard car il n'est pas question que je rate le super déjeuner de la cantine qui ouvre à 8h30. Je suis la 2e dans la file d'attente. Je me régale avec mes oeufs brouillés et mes banana pancakes, que je surnome les power pancakes car elles m'ont boosté et donné un regain d'énergie. Cette journée là j'ai marché d'un bon rythme sans resentir aucune fatigue.
Au bout de 2 h de marche, la pluie cessera et c'est le retour du ciel bleu jusqu'à la fin de notre JMT.
Je savoure mon méga-déjeuner malgré la pluie. Il a neigé un peu la nuit dernière
J'avais lu avant de partir que parfois les traversés à gué peuvent être difficiles surtout quand le niveau de l'eau monte après de fortes pluies ou en début de saison. Cela n'a pas été le cas pour nous. Nous nous sommes déchaussés peut-être 3 fois pour traverser des cours d'eau mais avec jamais plus d'eau qu'au niveau des mollets.
Une autre inquiétude, qui avait fait couler beaucoup d'encre sur la page Facebook de la JMT, était la traversée de la rivière San Joaquin car il y a 2 hivers le poids de la neige a fait s'effondrer le pont en bois qui traverse la rivière et les randonneurs devaient faire un grand détour et ainsi manquer une partie de la JMT. Certains s'aventuraient à traverser la rivière à gué mais ce n'était pas sans danger. Finalement, quand nous arrivons là le jour 13, nous trouvons une passerelle temporaire pour les travailleurs qui sont absents et on passe un à la fois sans problème. Quelques jours plus tard, on apprendra que la structure permanente du nouveau pont a été livrée par hélicoptère et que le nouveau pont est achevé.
Quelques ponts pour traverser les cours d'eau dont la San Joaquin (photo du haut)
Vous vous demandez peut-être si on a fait des rencontres sur la JMT. Les 2 premières journées on a rencontré presque personne car on n'était pas encore sur la JMT. Ensuite on croisait surtout des randonneurs qui marchaient à 2 ou seul mais très peu de groupes et on pouvait quand même marcher de longs intervalles sans rencontrer un humain.
J'ai été surprise de constater que la majorité devait avoir 40 ans ou plus et qu'il y avait autant de femmes que d'hommes. En fait, on a très peu conversé avec les autres randonneurs à part quand on arrivait sur un col. La plupart du temps on s'échangeait seulement un ''Hi!'', ''Good morning!'' ou ''Hello!'' puisqu'on ne faisait que les croiser, étant donné qu'ils faisaient la JMT en sens inverse. On n'a rencontré qu'un seul Québécois, la plupart des randonneurs de la JMT étant des Américains.
Dans notre sens, il y a eu Erik, un Mormon Californien de 52 ans super sympathique que nous avons retrouvé sur plusieurs jours. Il connaissait bien la Sierra Nevada mais c'était la première fois qu'il marchait la JMT au complet. Il y a eu aussi deux soeurs dans la trentaine que nous avons rencontré à plusieurs occasions. Elles marchaient plus vite que nous mais s'arrêtaient parfois pour pêcher. Au départ de Red's Meadow, elles étaient parties bien avant nous pendant que je savourais mes crêpes mais on a eu la surprise de les voir passer dans la soirée alors qu'on se préparait à souper. Elles s'étaient trompées de chemin le matin et ne l'avaient réalisé qu'après plusieurs km. On ne les a plus jamais revu après. Et heureusement, nous on ne s'est jamais trompé ni égaré. Le sentier de la JMT est tellement emprunté et bien balisé qu'il est difficile de se perdre sauf peut-être à cet endroit car on croisait de nombreux sentiers secondaires. Mais avec nos cartes papier du National Geographic, on s'en est très bien sorti. J'avais quand même aussi prévu ma balise GPS SPOT pour la localisation en cas d'urgence.
Parfois on marche aussi le long d'une clairière - Jour 21
Pour ce qui est des randonneurs qui font la Pacific Crest Trail au complet, on en a très peu rencontré car la plupart ont commencé en mars et sont déjà rendu plus loin que la Californie au mois d'août mais on en a quand même rencontré un qui prenait son temps. C'était un monsieur qui venait de prendre sa retraite. Il était parti en mars de la frontière du Mexique et il avait entrepris de faire une partie de la PCT comme projet de retraite.
Près de Cathedral Pass - Jour 22
On avait prévu de faire la JMT en 26 jours avec 2 jours de repos mais on l'a finalement complété en 24 jours avec un jour et une 1/2 journée de repos. Nous n'avons pas trouvé que c'était un sentier difficile techniquement car les montées se font progressivement souvent en zigzag pour que les chevaux puissent aussi l'emprunter. Ce qui peut le rendre difficile c'est l'accumulation des dénivelés qui peuvent être de 1 000 mètres par jour mais surtout à cause du poids du sac à dos car les possibilités de ravitaillement ne sont pas nombreuses, alors il faut ou bien marcher plus de km par jour ou porter plus de nourriture. On a bien eu quelques douleurs aux jambes, pieds et dos mais rien d'assez sérieux pour nous empêcher de continuer et d'apprécier chaque jour sur le sentier. Je n'ai même pas eu une seule ampoule en 24 jours.
Ce que je garde en mémoire de cette aventure c'est la plénitude et la beauté infinie des montagnes, des lacs et surtout la lumière et les nuances de bleu du ciel et des lacs. C'est un endroit unique au monde. Je suis tombée en amour avec la Sierra Nevada!
P.S. J’ai oublié de mentionner que nous n’avons pas rencontré un seul ours sur la JMT ni même vu la moindre trace d’🐻 mais on a croisé à 2 occasions des gens qui disaient en avoir vu.
Thousand Island Lake (2997 m) et Mont Banner (3943 m) - Jour 20
Je n'en avais jamais entendu parler avant de commencer la planification pour la John Muir Trail. Il suffit de faire une recherche sur internet et sur Instagram pour réaliser que c'est un endroit très connu de tous ceux qui vont au parc de Yosemite. En fait, cet énorme rocher granitique d'une forme unique et bien reconnaissable est très photogénique. C'est un emblème du parc et on le voit de loin d'un peu partout et sur toutes ses faces. Il s'élève à 2693 m d'altitude, soit à 1440 m au-dessus de la vallée de Yosemite, avec plus de 1500 m de dénivelé.
Vue sur le Half Dome
Le parc de Yosemite comme bien d'autres est victime de sa popularité, et à juste titre car il est selon moi (et je ne suis pas la seule à le dire) une des grandes merveilles de ce monde. Il a, en effet, beaucoup à offrir à l'amateur de nature, de plein air et aux touristes en général. Il était le 6e parc national le plus visité aux USA en 2023 avec presque 3,9 millions de visiteurs. Selon les données les plus récentes il y aurait eu plus d'un demi-million de visiteurs durant le mois d'août 2024, période durant laquelle nous l'avons visité.
Étant donné sa popularité, ils ont instauré un système de permis par tranche d'heure avec réservation en ligne obligatoire pour entrer dans le parc. Tout était complet quand j'ai vérifié en ligne mais heureusement, j'ai réussi à trouver une place de camping au Camp 4, ce qui nous permet d'entrer dans le parc sans avoir de réservation d'entrée. Bien qu'au mois d'août le nombre de visiteurs commence à diminuer, il y a quand même foule et à 8h30 du matin il nous faudra faire la file d'attente dans l'auto pendant 1/2 h avant de pouvoir rentrer dans le parc. Il paraît qu'en juillet, l'attente peut être de 2 h. C'est une triste réalité et la partie la moins intéressante du voyage mais que peut-on y faire? On fait nous-même partie du problème.
Superbe chute d'eau Bridalveil, accessible à 5 min à pieds de la route, donc bondé de monde
Nous sommes allés faire la randonnée de Yosemite Falls qui débute juste à côté de notre camping. C'est une bonne pratique d'entraînement avant la JMT. La Yosemite Falls (729 m), parmi les plus hautes des États-Unis, est en fait composée de 3 parties. C'est une belle chute dans un magnifique décor mais dont le débit est un peu moins fort en plein été. Il y a beaucoup de marches et on monte sur un sentier facile mais assez fréquenté. On s'arrête à mi-chemin aux pieds de Upper Yosemite. Je manque un peu d'énergie car il fait extrêmement chaud alors je décide de faire demi-tour tandis que Denis va continuer jusqu'au sommet ou on peut se baigner en haut de la chute. Quand j'ai vu les photos, j'ai un peu regreté de ne pas être allée jusqu'en haut. La randonnée totale est de 11,6 km.
Yosemite Falls Trail - 11,6 km aller/retour et 823 m de dénivelé positif
Quand on est arrivé au point de vue de Glacier Point, j'ai compris pourquoi le parc Yosemite était aussi populaire. Je suis restée bouche bée devant un tel panorama, probablement le plus beau panorama au monde qui soit si facilement accessible. Là ce n'est plus un prospectus ou un panneau qui le dit mais bien moi car la vue qui se détache devant nous est à couper le soufle même avec les nuages. Ce sera d'ailleurs notre ciel le plus nuageux de tout le voyage. Malgré tout, c'est incroyablement beau ces montagnes à perte de vue avec le Half Dome, le canyon, les chutes Nevada et Vernal à droite et la chute Yosemite à gauche.
Half Dome vu de Glacier Point
On veut tous avoir la + belle photo nous montrant seul devant le + beau point de vue, mais...
... la réalité c'est qu'on est pas tout seul. Il y a une foule de touristes tout autour de nous
La randonnée jusqu'au sommet du Half Dome est célèbre surtout à cause des 200 derniers mètres d'ascension qui se font avec l'aide de câbles métalliques, posés en 1919 et avec une inclinaison de plus de 30 degrés. La popularité est devenue telle qu'il y avait +1500 personnes par jour qui en faisaient l'ascension au début des années 2000. Ils ont fini par instaurer une limite de 300 randonneurs autorisés par jour avec un système de lotterie. On peut appliquer en ligne au mois de mars au coût de 10 US$ non remboursables et si on est chanceux et qu'on gagne à la loterie, il faut encore payer 10 US$ par personne pour avoir le permis. Nous avons manqué cette échéance. Alors il nous restait l'option d'appliquer 2 jours avant la date désirée.
Les 200 derniers mètres d'ascension avec les cables
Le Half Dome a fait l'objet de beaucoup de discussions entre Denis et moi. Au départ, je ne veux rien savoir car cela me semble bien trop difficile. Puis, l'envie et le goût du défi commence à germer. Ce serait bien quand même, tant qu'à être là, de grimper en haut de ce rocher. On s'était dit qu'on pourrait commencer par faire le Half-Dome avant de faire la JMT car on avait quelques jours à passer dans le parc Yosemite et aussi pour nous aider pour notre entraînement pour la JMT. Puis 2 semaines avant d'arriver au parc je lis dans les nouvelles qu'une jeune femme de 20 ans vient de décéder en descendant du Half-Dome. Cela ébranle un peu ma motivation. Est-ce que c'est vraiment dangereux? Est-ce que je suis capable de le faire? Est-ce que j'ai envie de le faire?
On a donc appliqué mais on n'a pas été tiré au sort. À ce stade-ci, je suis presque contente du résultat. On décide donc de partir faire la JMT et d'attendre à la fin pour décider si on appliquerait à nouveau pour le Half-Dome car on va passer juste à côté à la fin de la JMT. À chaque fois, il faut payer 10 US$ qui servent juste enrichir les poches de la compagnie qui gère le site Web de réservation et non pas pour la maintenance du sentier ou du parc.
Le soleil est de retour pour notre randonnée jusqu'au Sentinel dome (alt. 2476 m) et vue sur le Half Dome
El Capitan (gauche) montagne à 2307 m avec paroi abrupte. Le Half-Dome, lui, est au milieu, tout au fond
Vue du Half-Dome à partir du sentier Yosemite Falls et la question que je me pose à chaque fois que je le regarde: ''Mais par ou est-ce qu'on y monte?''
Plus les journées avancent sur la JMT plus on commence à accepter l'idée qu'on ne gravira pas le Half Dome. Il semble qu'il y ait trop d'obstacles. On s'arrête même à un bureau de ''backcountry permit'' à Tulomne Meadows. On nous explique qu'une façon de contourner la lotterie c'est de prendre un autre permis de backcountry camping mais il faut encore payer plus. Finalement, on décide de laisser faire.
Puis, l'avant-dernière journée, on rencontre une randonneuse qui vient de commencer la JMT en sens inverse. Elle nous dit qu'elle a fait le Half-Dome, que c'est absolument génial à faire, que la vue en haut est exceptionnelle et qu'on a juste à aller près du point de contrôle des permis tôt le matin et de demander aux marcheurs si il y en a qui ont de la place sur leur permis. Apparemment, il y en a toujours qui annulent à la dernière minute et on devrait pouvoir se joindre à un groupe incomplet. Elle a l'air tellement convaicue que l'espoir renaît. Peut-être qu'on devrait essayer...
Le Half-Dome tel qu'il nous apparaît en cette avant-dernière journée sur la JMT
Dernière journée sur la JMT. On part du camping Little Yosemite Valley à 7h30 avec un petit sac de jour et on se rend jusqu'au Half Dome Trail qui est à seulement 2 km. On a décidé de tenter notre chance, même si la veille je me suis fait répondre ''non'' avec un air bête par un guide d'un groupe de randonneurs à qui j'avais demandé si on pouvait se joindre à eux pour faire le Half-Dome.
Première partie sur la Half Dome Trail
La chance est avec nous. On a attendu peut-être 15 minutes et les 2e personnes à qui j'ai demandé avaient 1 place. J'ai proposé à Denis d'y aller mais il a refusé car il voulait qu'on le fasse ensemble. Pas moyen d'y échapper! Finalement, c'est la 3e fois qui sera la bonne. 2 jeunes hommes Californiens qui me répondent qu'ils ont justement 2 places car leurs amis se sont désistés et qu'on peut passer avec eux.
La montée finale avec les cables
Après le speech de la ranger sur la sécurité et comment s'y prendre pour monter et descendre en toute sécurité, c'est-à-dire en montant en se tenant toujours avec les 2 mains sur le même cable et en tirant avec les bras pour s'aider, on enfile nos gants et nous voici partis! Je constate que certains randonneurs sont équipés d'un harnais et de mousquetons. Je me dis qu'ils ont eu une excellente idée. Je suis en avant et Denis derrière et après seulement quelques mètres je sens l'envie de paniquer monter en moi. Je dis à Denis que j'ai changé d'idée et que je vais l'attendre là. Mais en écoutant ses paroles, je retrouve mon calme et décide de continuer. En fait, c'est l'anticipation de la descente qui me fait peur. J'ai peur de glisser ou que les bras me lâchent.
Finalement, un pas à la fois ou plutôt après chaque bout de bois et pic de métal, je m'arrête pour une mini pause. Quand je croise quelqu'un qui descend, je fais bien attention pour qu'on ne s'accroche pas. Je vois le stress et la tension dans le visage de certains alors que d'autres comme Denis sont tout à fait à l'aise. Pour ma part, je suis surprise que la montée se fasse si bien. À plusieurs arrêts, je prends le temps de regarder le paysage autour de moi ainsi que le précipice plus bas mais je ne ressens aucun vertige ni aucune peur. Cela prendra environ 45 minutes pour nous rendre au sommet.
La vue en haut du Half Dome
D'en haut, on a droit à une vue spectaculaire sur toutes les montagnes environnantes sous un ciel bleu magnifique. Après avoir admiré le paysage sous tous ses angles, il est temps de redescendre. Je suis moins à l'aise et un peu crispée dans la descente. Cette fois-ci Denis est devant moi. Il me guide verbalement et m'attend à chaque planche de bois. Il y a aussi beaucoup plus de monde qui monte alors il faut attendre plus souvent. Je pense bien que cela a pris au moins 1 h pour arriver en bas des cables.
Bien contente de mon exploit!
Pourquoi vouloir monter sur ce rocher? Pour Denis c'était surtout pour voir la vue d'en haut. Il n'a pas trouvé cela difficile. Pour moi, c'était un peu pour la vue mais surtout pour le défi et le dépassement de soi. Je n'ai jamais fait d'escalade et n'ai pas le goût d'en faire. C'est ce qui se rapproche le plus de l'escalade pour moi et certainement la seule fois de ma vie que je ferai une telle ascension. Je suis fière de cet accomplissement et surtout de l'avoir fait avec Denis. C'était aussi une façon de terminer en beauté notre randonnée sur la JMT. Enfin presque, car il reste encore une dizaine de km à marcher pour redescendre jusqu'au village en passant par la Mist trail et les magnifiques chutes de Nevada Falls et Vernal Falls.
Parc Sequoia par la route #198 le long de la rivière Kaweah
Nous allons passer 4 jours à visiter ces 2 parcs adjacents créé en 1890 et 1940. Ils représentent 800 000 acres dont seulement une petite section est accessible en voiture par des routes sinueuses qui grimpent jusqu'à plus de 2000 m d'altitude et que ma petiote semble bien apprécier. Il s'agit d'une bonne introduction à la partie plus touristique de cette région montagneuse dont nous allons aussi découvrir à pieds la partie plus sauvage lors de notre longue randonnée sur la John Muir Trail.
Secteur plus aride du parc Sequoia
Je ne m'attendais pas à voir ces paysages arides mais c'est aussi cela le parc Sequoia. On passe la journée à faire du hamac, se rafraîchir et se baigner dans la rivière à côté de notre camping de Potwisha qui semble être l'endroit privilégié des Hispaniques. On avait bien besoin de cette demi-journée de repos.
L'eau est vraiment bonne dans la rivière Kaweah
Acorn Woodpeecker / Pic glandivore
Durant les 3 prochains jours, nous allons faire tout le circuit touristique pour aller voir les plus gros arbres. Mais avant cela, on commence par une petite randonnée jusqu'en haut du Moro Rock avec une vue magnifique sur les montagnes environnantes.
Vue du sommet de Moro Rock (2050 m)
On dirait que les Américains aiment les superlatifs. Après les plus grands arbres au monde dans le parc de Redwood, voici qu'on nous promet de voir les arbres les plus gros au monde: les séquoias. Je dois dire que je suis un peu mêlée dans tout cela. En fait c'est quoi la différence entre entre un ''coast redwood'' et un ''giant sequoia''? Une image vaut mille mots (voir photo ci-dessous).
Ils ne ressemblent pas du tout. Pour ce qui est des superlatifs: le redwood est le plus grand et le sequoia est le plus large. D'ailleurs, ce dernier pousse bien droit avec un tronc presque aussi large de la base au sommet et ses branches sont plutôt étroites et en haut. Le bois et l'écorce de l'arbre ont des particularités chimiques qui le protège de la plupart des attaques d'insectes et champignons.
Redwood versus Sequoia
Je pensais qu'on trouvait des séquoias sur un bien plus grand territoire. En fait, c'est seulement dans une partie du côté ouest de la Sierra Nevada que les sequoias poussent et c'est pour cela qu'ils doivent être protégés.
On fait la tournée de tous les points d'intérets. Ici il y a beaucoup de touristes. La plupart des sentiers sont asphaltés et les arbres ont des noms. On se promène dans le secteur de Giant Forest, sur la Big Trees Trail, la Sherman Tree Trail, la Congress Trail. Les séquoias sont gigantesques, très larges, beaucoup ont déjà brulé. Ce que j'aime le plus c'est la texture de l'écorce et les formes biscornues de la base du tronc.
Marcher à travers ces arbres géants est impressionant mais je ne sais pas pourquoi, j'ai quand même une préférence pour le parc de Redwood.
General Sherman, le plus gros au monde (vraiment?), vieux de 2 200 ans, 84 m de haut et 31 m de circonférence
La journée suivante, on se consacre au secteur de Grant Grove avec le sentier autour du General Grant Tree. Cette fois-ci, on nous indique qu'il est le plus large au monde. Quoi? Je croyais que c'était le General Sherman qu'on a vu la veille! C'est là qu'il faut relire attentivement l'information. Sherman détient le record de volume et de poid alors que Grant le record de largeur (12 m). Il y a vraiment de quoi en perdre son latin.
C'est pas toujours facile d'avoir de la place dans les campings car les réservations se font toujours en ligne et les gens réservent longtemps d'avance. Cette fois-ci on a été chanceux car on a réussi à avoir les dernières places de libre. Ce sont des campings vraiment basiques, aux infrastructures vieillissantes qui auraient besoin d'un peu d'amour mais surtout de douches. En fait, tu payes juste pour avoir un endroit pour planter ta tente et avoir une table de pique-nique. On est souvent trop proche du site voisin. Il n'y a que quelques blocs sanitaires avec des toilettes et lavabos seulement. Pour la douche, il fallait aller au magasin près d'un lodge pour acheter des jetons mais ils n'avaient plus de jetons quand on y est allé. Un seul employé détient la clé pour ouvrir les machines pour récupérer les jetons et il se trouvait à l'autre bout du parc à une heure de route. Bravo pour l'efficacité! Du coup, on oublie la douche et je me suis lavée les cheveux dans l'évier pour faire la vaisselle.
On se fait un souper froid car notre réchaud a rendu l'âme et un ranger nous avait dit qu'on n'avait pas le droit de faire de feu. Le lendemain, on nous a dit le contraire et on s'est donc fait un feu pour cuisiner. Un autre signe du manque d'efficacité et de communication. On dirait que les rangers et les autres employés ne se parlent pas.
Finalement, on s'est fait réveillé au beau milieu de la dernière nuit par un concert de klaxons et de lumières d'autos. Au bout de quelques minutes, je finis par comprendre qu'il doit y avoir un ours qui rode par là et les gens sont en train de capoter. Finalement, on n'a pas vu d'ours et j'ai réussi à me rendormir en mettant mes bouchons et en me couvrant les yeux.
Tout cela pour dire que l'expérience du camping ce n'est pas toujours idylique.
Le camping dans Sequoia et Kings Canyon
La route panoramique qui longe la rivière King et qui nous mène au canyon est magnifique. Finis les séquoias! On se trouve maintenant avec un paysage plus aride de montagnes et quelques très jolies chutes proches de la route.
Kings Canyon Scenic Byway avec les Grizzli falls et Roarinf River Falls
On termine notre séjour dans le Kings Canyon par une magnifique randonnée de 8,2 miles: la Woods Creek Trail qui nous mène jusqu'à la Mist Falls. Le début n'est pas très intéressant car on marche loin de la rivière dans du sable et il fait chaud mais ensuite on se retrouve dans la forêt et on commence à monter à travers les roches blanches avec plusieurs points de vue sur des cascades et de l'eau couleur turquoise.
Une fois que l’on quitte le parc Redwood, on continue vers le sud de la Californie sur la route #101. Je voulais voir la mer alors on quitte la 101 après avoir rechargé à Willits et on se dirige vers la route panoramique #1 qui longe la côte.
Souper au bord de l’océan
Quelle bonne décision! La côte est belle et sauvage avec des roches grises et l’eau d’un beau bleu mais pas assez chaude à notre goût pour se baigner. On s’arrête à côté d’un State Park et on soupe sur la plage avec vue sur l’océan pacifique. Il y a plusieurs voyageurs en van qui semblent installés là pour y passer la nuit. En parlant avec un couple, on apprend que le camping du State Park est complet mais qu’ils permettent aux véhicules de passer la nuit dans le stationnement pour 45 US$. C’est vraiment cher et exagéré pour juste dormir dans un stationnement sans aucuns services. C’est pour la vue sur la mer qu’on paye, me dit le couple. Je luis répond que quand on dort on ne la voit pas la mer. Alors, nous on en profite gratuitement jusqu’au coucher du soleil et on quitte pour aller dormir ailleurs.
La beauté de la nature sauvage
Une autre belle journée à rouler sur cette route côtière et sinueuse. On a déjeuné et dîné avec une vue magnifique sur l’océan. Au loin, on a même aperçu un phoque. La végétation est différente avec des eucalyptus et des pins aux formes bizarres. Par contre, il ne fait pas très chaud, autour de 21 degrés mais parfait pour conduire.
Sur la Route #1 le long de la côte du Pacifique
Genre de totem pour la paix sculpté par un artiste italien
J’ai parfois l’impression de jouer à la dînette comme quand j’étais enfant mais dans un décors bien plus fabuleux
Observation des cormorans et d’un phoque
On avait prévu de visiter le parc de Point Reyes National Seashore avant d’aller à San Francisco. Comme il n’y a pas de camping de libre, nous dormons dans un State Park un peu avant. Youpi! Il y a des douches. On en profite aussi pour laver notre linge.
Camping au Sonoma Coast State Park
Randonnée décevante
On fait une randonnée d’environ 3 h aller et retour sur un chemin de cailloux sans rien de spécial à voir. On pensait arriver à une plage mais on se décourage quand on arrive à la Coast trail qui n’est toujours pas sur le bord de la mer. Alors on fait demi-tour.
Point Reyes National Seashore
On décide ensuite de se rendre en auto jusqu’au phare qui a été construit en 1870. Malheureusement on ne pourra pas descendre les 313 marches qui mènent au phare car il y a une barrière et c’est fermé.
On pourrait penser que ce n’était pas notre journée mais pas du tout. C’est juste que la beauté du parc s’est présentée là où on ne l’attendait pas.
Tout d’abord, il y a la vue magnifique des kms de plage sauvage (11 miles) qui s’étend sous nos yeux.
Mais pour moi le plus remarquable de ce parc a été nos rencontres avec les animaux sauvages. De retour du phare jusqu’à l’auto, nous avons pu observer une buse à queue rousse et l’avons vu piquer jusqu’au sol pour attraper un petit animal dans ses serres avant de disparaître de notre vue.
Buse à queue rousse
Ensuite, nous rencontrons une famille de chevreuils (black-tailed deers). Ils sont en train de manger à quelques mètres de nous et sont super mignons.
Black-tailed deer
Puis, sur le bord de la route, nous avons rencontré un troupeau de wapitis de Tule, une espèce de wapitis uniques à la Californie. Ils sont plus petits que les autres sortes de wapitis. Ils ont été chassés presque jusqu’à l’extinction dans les années 1880 et ont été réintroduits dans le parc en 1978. D’un côté de la route, il y avait un jeune mâle qui semblait avoir été mis de côté alors que de l’autre côté de la route, on a eu la chance d’entendre le brame du mâle dominant au milieu de son harem.
Troupeau de wapiti de Tule
Changement de programme: on décide de ne pas aller visiter San Francisco. Comme on est donc en avance sur notre programme, on va couper en 2 jours le long trajet de route jusqu’à notre prochain parc. C’est en regardant sur la carte routière qu’on voit qu’il y a le parc Mount Diablo qui est juste un petit détour. Alors on y va!
Mount Diablo State Park
On en croit pas nos yeux et nos oreilles quand l’employé à l’entrée du State Park nous dit non seulement qu’il y a de la place au camping en haut du parc mais aussi que nous y serons probablement tous seuls car c’est un camping qui ne se réserve pas sur internet mais sur la base de « first come, first served ». On est agréablement surpris par l’endroit et en plus il y a des douches chaudes chauffées à l’énergie solaire.
Souper avec vue du Mont Diablo
Le Mount Diablo s’élève à 1173 m. C’est le plus haut point de la région. Je me demande d’où vient ce nom de Mont Diablo. Mes recherches m’indiquent que ce serait les militaires Espagnols qui à la fin du 18e siècle poursuivaient les autochtones de la région et que ceux-ci arrivaient à les perdre dans cet endroit qu’ils ont appelé « le bosquet du diable ».
Nous n’avons passé qu’une demi-journée dans le parc et pas fait de randonnée. Par contre, c’est une route qui semble très populaire auprès des cyclistes. On en a croisé un grand nombre qui grimpaient alors que nous on descendait en auto. Ils avaient toute mon admiration car c’est quand même une bonne grimpette.
Coucher de soleil du Mont Diablo
La soirée s’est terminée en beauté avec un extraordinaire coucher de soleil au-dessus d’une rangée de nuages. C’était magique et selon moi, notre plus beau coucher de soleil du road trip.