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  • : Réjanne globetrotteuse
  • : Venez découvrir ma passion et la réalisation de mes rêves: voyager un an en Asie ainsi que mes autres découvertes, telles que trekking et pèlerinage. Parcours, carnets de route, impressions, photos, conseils...
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4 novembre 2014 2 04 /11 /novembre /2014 19:44

Jour 63 - Barbadelo à Gonzar (26 km)

Il y en a qui se sont levés à 6h et 6h30 dont une Américaine qui dormait à côté de moi. Une fois qu'ils ont réveillé tout le dortoir, aussi bien se lever et partir nous aussi à la noirceur! Ce sera toujours autant de kms de fait avant la pluie. On devine à peine les flèches jaunes dans la pénombre à tel point qu'à un croisement, on n'est plus sur de rien. Heureusement un papi sort ses poubelles et je lui demande la direction. On allait partir à droite alors qu'il fallait continuer tout droit. L’Américaine partie 1/2 h avant nous se retrouve derrière nous. Morale de l'histoire: mieux vaut ne pas partir à la noirceur si on veut prendre le bon chemin!

Pause thé et biscocho au 1er bar rencontré (km 8). Je me sens au bord de la crise de foie, plus capable de manger des omelettes!

Deux bornes qui indiquent le kilomètre 100 et à une bonne distance l'une de l'autre! Tout pour mélanger le pèlerin!
Deux bornes qui indiquent le kilomètre 100 et à une bonne distance l'une de l'autre! Tout pour mélanger le pèlerin!

Deux bornes qui indiquent le kilomètre 100 et à une bonne distance l'une de l'autre! Tout pour mélanger le pèlerin!

Et voilà! Il faut recommencer l'égo-portrait. Et comme on peut le voir, je suis pas trop douée pour les selfie :-(
Et voilà! Il faut recommencer l'égo-portrait. Et comme on peut le voir, je suis pas trop douée pour les selfie :-(

Et voilà! Il faut recommencer l'égo-portrait. Et comme on peut le voir, je suis pas trop douée pour les selfie :-(

Compostelle - Gonzar et Palas de Rei

Ceci est un moment important, un jalon sur le Chemin de Compostelle, quand on arrive à la borne qui nous indique qu'il ne reste plus que 100 km à marcher! C'est toute seule que je célèbre cette petite victoire car Diane doit être déjà loin devant. Je ne m'attarde pas trop car la pluie se met de la partie. Ô surprise, je trouve une seconde borne 100 plus loin. Laquelle est la bonne? C'est pas la première fois que la confusion règne sur le Camino en ce qui a trait au kilométrage.

Et voilà qu'il va pleuvoir tout le restant de la journée avec en plus d'énormes rafales de vent. La Galice sous la pluie n'a rien d'attrayant. Non seulement je n'ai rien vu du paysage car je me concentrais à regarder droit devant mais je devais aussi tenir mon poncho qui se dégrafait et s'envolait à tout bout de champ.

Quand j'arrive à Portomarin un peu avant midi, après m'être battue contre le vent déchaîné en traversant un immense pont, je retrouve Diane qui m'attend en haut des marches à l'entrée de la ville. On fait une pause dans un bar. Diane en profite pour sécher ses bottes avec du papier journal car elles sont trempées.

Comme la pluie a presque cessé, on décide de continuer encore 8 km jusqu'à Gonzar mais cela recommencera avec des rafales de vent encore plus fortes. Mes bottes finissent par prendre l'eau et mes pieds pataugent. Je continue sur le bord de la route car le sentier est rempli de flaques. On arrive à temps à l'auberge car juste après c'est le déluge, des trombes d'eau s'abattent pendant un bon moment. On apprendra plus tard qu'on a battu un record de pluie cette journée-là.

L’accueil à l'albergue est froid et impersonnel, comme cela semble la norme depuis qu'on est en Galice. Il n'y a même pas de vieux journaux de disponibles pour les chaussures. Le dortoir de 24 lits se transforme vite en séchoir avec du linge trempé qui pend un peu partout. Heureusement qu'il y aura un peu de chauffage pour faire sécher tout ça! Je fais la connaissance d'un couple de Hollandais qui ont commencé leur marche à partir de chez eux, c'est-à-dire Maastrich, un sacré bout de chemin!

Pour manger, il faut se contenter du snack-bar à côté de l'albergue qui sert seulement des sandwichs, omelettes et hamburgers.

Refuge municipal de Gonzar et Diane enroulée comme une papillote dans sa feuille de survie (elle n'a pas de sac de couchage)
Refuge municipal de Gonzar et Diane enroulée comme une papillote dans sa feuille de survie (elle n'a pas de sac de couchage)

Refuge municipal de Gonzar et Diane enroulée comme une papillote dans sa feuille de survie (elle n'a pas de sac de couchage)

Jour 64 - Gonzar à Palas del Rei (17,6 km)

Ma journée la plus difficile du Camino, non pas sur le plan physique mais moral. On vient à peine de se mettre à marcher qu'il se remet à pleuvoir. En moins de 5 minutes, on est complètement trempées et les pieds aussi. C'en est trop pour moi et je craque! Avec un ciel bouché à la grandeur, j'imagine cette pluie battante pour le reste de la journée et je ne me vois pas marcher encore ainsi pour une deuxième journée. Depuis hier, je n'apprécie plus rien de ma marche. Je ne vois plus rien du paysage à cause de la pluie et du vent. Je ne sens plus rien à cause de mon rhume. Pour la première fois, j'envisage sérieusement de prendre l'autobus jusqu'à la prochaine étape. Diane essaie de m'encourager en me disant que je ne peux pas abandonner maintenant si proche du but. Face à mon entêtement, elle décide de continuer.

Compostelle - Gonzar et Palas de Rei
Compostelle - Gonzar et Palas de Rei

Pour prendre l'autobus, il faudrait d'abord que je fasse demi-tour pour me renseigner au bar du village. Et comme je suis allergique à l'idée de revenir sur mes pas, je me dis que je pourrais peut-être me rendre jusqu'au prochain bar à la place. C'est ce que je fais et comme par miracle, quand je me mets en route la pluie diminue.

Compostelle - Gonzar et Palas de Rei
Compostelle - Gonzar et Palas de Rei

Après la pause café, le ciel se dégage un peu et on aura même quelques rayons de soleil. Mon moral revient. Maintenant je ne me donne comme objectif que de marcher jusqu'au prochain village et surtout le prochain bar ou je pourrai faire sécher un peu mes vêtements et me réchauffer. La pluie recommencera de nouveau jusqu'au prochain bar, etc.

Compostelle - Gonzar et Palas de Rei

De village en village, de bar en bar, on parcourt ainsi 17,6 km en 5h45 jusqu'à Palas de Rei.

Restaurant à l'entrée de Palas de Rei

Restaurant à l'entrée de Palas de Rei

L'albergue privée est sympa, moderne et avec enfin des rideaux de douche! On ira faire des courses au supermarché, boire un thé et manger un gâteau au salon de thé tout en regardant un soap espagnol à la TV, bref tout pour se remonter le moral.

On assiste à la messe de 19h avec des chants accompagnés par la guitare. Une fois encore les émotions me rattrapent et je fonds en larme au milieu de la messe.

Pour souper, je mange une bonne soupe de légumes. C'est bon pour le moral et ça réchauffe car toute la journée il a fait entre 6 et 10 degrés seulement. Et je vais goûter aux pulpos servis sur une planche en bois, spécialité en Galice. C'est bon sauf la texture de la peau un peu gluante et les espèces de ventouses autour que je ne mangerai pas.

Albergue San Marcos, Assiette de Pulpos (octopus)
Albergue San Marcos, Assiette de Pulpos (octopus)

Albergue San Marcos, Assiette de Pulpos (octopus)

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