J'ai fait un très bon voyage en train-couchette d'Agra à Varanasi ou Bénarès et ai été agréablement surprise par le compartiment 2e classe avec air climatisé, très propre et assez spacieux. J'étais
seulement avec d'autres touristes étrangers. Comme différence d'avec les trains chinois ou thaïlandais: le service beaucoup moins bien. Dans le train indien, on fait soi-même son lit et il n'y a
pas de wagon-restaurant mais au moins les draps étaient propres. Autre différence: la ponctualité. Le train est arrivé à Agra avec plus d'1 hre de retard et à Varanasi avec 3 1/2 hres de
retard, mais bon il ne s'agit là que de détails, car j'ai passé une très bonne nuit! Arrivée à Varanasi sous la pluie, je n'avais pas le goût de dépenser toute mon énergie à discuter avec le
chauffeur de rickshaw et je me suis laissée conduire jusqu'à l'hôtel de son choix, sachant très bien que ce n'était pas là que je voulais aller et qu'il m’y emmenait parce qu’il pouvait toucher
une commission. Finalement, le prix était raisonnable et la chambre convenable mais pas proche du Gange et de l'animation. Mais pour une nuit, c'était acceptable.
Varanasi n'est pas aussi pire que je l'imaginais. Je suis agréablement surprise. Il y a
beaucoup moins de pèlerins qu'à Haridwar et dans le quartier Chowk, vieux quartier proche des Ghats (escaliers le long du Gange ou les pèlerins se baignent), les ruelles sont tellement
étroites que même les rickshaws ne peuvent pas y aller, ce qui fait toute une différence. Seuls quelques vélos, mobylettes, les vaches, les chèvres, les chiens et les piétons peuvent s'y
aventurer. Inconvénient majeur: les bouses de vaches qui sont parfois difficiles à éviter et aussi tous ces gens qui vous harcèlent pour vous vendre quelque chose. Il est presque impossible de
marcher seule tranquillement.
J'ai fini par passer ma 1ere journée avec Deepou, un adolescent, vendeur de cartes postales très gentil, qui m'a servi de guide et m'a permis
d'être moins harcelée. Je l'ai par la suite rencontré tous les jours et il m'a servi de guide plusieurs fois. Un jeune garçon honnête avec qui il est facile de se lier d'amitié et il m'a fait
découvrir plusieurs très jolis temples. Les ruelles sont un véritable labyrinthe ou on trouve de tout, surtout des boutiques pour touristes mais aussi de minuscules restaurants, café internet...
et vendeurs de tout. C'est tellement intéressant juste de se balader et d'observer tout ce qui se passe autour de soi. Par contre, il fait une chaleur humide à peine supportable et il a plu
quelques fois.
Comme c'est la saison des pluies, l'eau du Gange commence à monter et les escaliers
commencent à être pas mal immergés. Il devient impossible de marcher tout le long des Ghats et on doit parfois remonter jusque dans les ruelles et redescendre plus
loin.
Je suis allée voir les crémations et c'est vraiment un spectacle très particulier. Il y avait
plusieurs buchers mais on ne voyait pas les corps bruler. Les corps des défunts sont recouverts d'un tissu. Par contre j'avais du mal à supporter la fumée. J'ai mangé dans un restaurant qui
donnait au-dessus d'Harishchandra Ghât avec vue sur les crémations. Je pensais que cela me dérangerait plus mais j'ai réussi à garder mon appétit.
J'ai eu mon 1er choc quand au bord du Gange je me suis retrouvée face à 3 chiens en train de mordre et de déchiqueter ce qu'il restait d'un
cadavre humain. C'était une vision très macabre mais pour les enfants qui ne jouaient pas très loin cela semblait assez banal. A 19 hre j'ai assisté au pûjâ, cérémonie avec chants sacrés et
offrandes au Gange ou les 5 éléments sont représentés. C'était très intéressant et avec peu de monde.
J'ai change d'hôtel pour la Sita Guesthouse avec vue sur les Ghats. Cette ville me plaît et j'y
suis restée 4 jours, histoire de vraiment m'imprégner de l'ambiance. Dommage que ce soit aussi touristique! A Varanasi on vénère Vishnu. On rencontre toutes sortes de babas, d'adorateurs de
Vishnu et de pèlerins vêtus d'orange qui se promènent parfois avec un bâton rempli de guirlandes et de toutes sortes de babioles accrochées après, très quétaine mais dans l'ensemble
j'ai rencontré beaucoup moins de Sâdhus qu'à Haridwar et je m'attendais aussi à voir un grand nombre de mendiants et de lépreux mais ce n'est pas le cas.
La ballade en barque au lever du soleil le long des Ghats est extrêmement intéressante. On
peut observer les prières et ablutions dans le fleuve sacré. Il faut vraiment avoir la foi dans la pureté du Gange pour y faire sa vaisselle, lessive, y boire et s'y brosser les dents car pour
moi, pas question d'y tremper un seul orteil, surtout quand je pense à tout ce qui y flotte, même des cadavres enveloppés, ceux qu'on ne doit pas incinérer.
J'ai été visiter Sarnath à quelques kms de Varanasi, là ou Bouddha a prononcé son 1er
sermon après l'illumination. C'est un endroit relativement paisible comparativement à Varanasi.
Je suis maintenant au Népal et cela fait du bien de se reposer un peu de l'agitation de l'Inde. Pour me
rendre jusqu'a la frontière, j'ai passé 9 hres dans un bus local dont le chauffeur était un fou du volant. Je me demande s'il tentait de battre son record de vitesse. A chaque fois qu'un véhicule
avait le malheur de se trouver devant nous, il appuyait frénétiquement sur son klaxon jusqu'à ce que le véhicule se tasse pour nous laisser passer et il ne s'arrêtait pour prendre des passagers
que quand cela lui tentait. Il riait quand on passait sous le nez de personnes qui voulaient embarquer dans le bus. Au Népal, les bus ne sont guère mieux et ils ont la manie de taper sur le bus
pour donner le OK au chauffeur de partir. C'est quand même beaucoup plus relax qu'en Inde et cela me fait du bien de me reposer après le bruit, la pollution et les gens-parasites de
Varanasi. Je commençais à avoir les intestins fragiles, ce qui ne m'est pas arrivée souvent depuis le début.
Je suis contente d'avoir choisi de visiter l'Inde vers la fin de mon voyage car je ne sais pas si j'aurais pu l'apprécier autant au début. C'est
un pays très particulier et qu'on ne peut comparer à aucun autre. On rencontre vraiment toutes sortes de gens et c'est vrai qu'on ne peut pas rester indifférent. Je crois qu'il faut avoir une
certaine ouverture d'esprit et beaucoup de patience car parfois il est difficile de garder son calme! Bon, je n'ai vu qu'une toute petite partie de l'Inde mais c'est quand même un bon
échantillon. C'est sur ma préférence va pour la région himalayenne et d'ailleurs j'y retourne dans quelques semaines. J'ai acheté mon billet d'avion Kathmandou - Delhi pour le 22
août.
Au Népal, les gens sont très gentils et ils me saluent très souvent dans la rue: "NAMASTE" en joignant les mains devant la poitrine, même les jeunes enfants. Je me sens un peu
comme au Laos car ici aussi c'est pauvre et dans les villages, les maisons sont en bois recouvertes de terre et le toit en herbe séchée. La nature est verte avec le riz et le maïs qui
poussent. J'ai visité Lumbini, là ou Bouddha serait né. Ils ont construit un genre de Bouddha
Disneyland avec chaque pays ayant construit ou construisant un temple ou pagode bouddhiste. Cela m'a permis de faire une rétrospective de mon voyage en comparant tous les styles:
Chinois, Vietnamien, Thaïlandais... J'ai bien aimé car il règne une ambiance très paisible, propice au recueillement. J'ai pu aussi observer un oiseau gigantesque (crane en anglais)
gris avec la tête noire et rouge, superbe! Mais quelle chaleur!!! Je bois 3 litres d'eau par jour et je transpire à grosses gouttes tout le temps. Je comprends pourquoi il n'y a pas plus de
touristes, seulement quelques Coréens et un Sri-lankais que j'ai rencontrés.
Je suis maintenant à Tansen, un petit village dans les montagnes. Je me dirige
vers Pokhara et les montagnes de l'Himalaya par la suite. Il fait quelques degrés de moins mais je transpire toujours. Je vais profiter de la nature. Je crois bien que je suis la seule
touriste ici et personne ne m'achale dans la rue. C'est la paix totale et l'endroit idéal pour me reposer. La bouffe Népalaise n'est pas terrible. Ici le dhal est plutôt une soupe
avec seulement quelques lentilles. J'ai de la difficulté à trouver un plat qui soit bon et pas trop gras. Je crois que je vais me rabattre sur les momos
tibétains.